Métanoïa = changement de vie
[Metanoia = A Change of Life]
Compilation
Le terme grec métanoïa est composé du préfixe meta (ce qui dépasse, englobe, met au-dessus) et de noûs (intellect ou esprit). Traduit littéralement, métanoïa signifie un changement de point de vue, un renversement de la pensée. Le terme est généralement utilisé dans deux contextes différents, qui conservent tous deux ce sens littéral. Dans la Bible, le mot est plus souvent traduit par « repentance. »
Le théologien chrétien Tertullien (d’environ 160 – à 225 après J.-C.) soutenait que, dans le contexte de la théologie chrétienne, il était préférable de traduire métanoïa par « changement de mentalité. » Dans ce cas précis, le changement de mentalité peut désigner la transformation de non-croyant à croyant. Par ailleurs, ce cas particulier de modification de la pensée est susceptible d’entraîner le changement complet du comportement et du caractère d’une personne ; la personne qui subit une métanoïa n’est pas seulement censée adopter une attitude pieuse mais aussi d’agir en conséquence. C’est ainsi que le mot « repentance » désigne le renoncement au péché à la fois en pensée et en actes. – Robert Arp
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Dans l’évangile selon Marc, Jean le Baptiste « appelait les gens à se faire baptiser pour indiquer qu’ils changeaient de vie [métanoïa] afin de recevoir le pardon de leurs péchés. »[1] Selon Matthieu, la substance du message de Baptiste était « Changez de comportement, disait-il, car le Royaume des cieux s’est approché ! »[2] Ici, et partout ailleurs dans la Bible, métanoïa signifie « non seulement un changement intérieur du caractère mais aussi un revirement complet du comportement de quelqu’un, avec tout ce qu’un tel retournement implique de besoin d’une intervention divine d’une part, et d’un comportement moral de la part de la personne. » –Lewis et Demarest
Un changement de mentalité et de finalité
Autrement dit, le mot métanoïa est chargé d’une remarquable signification par les enseignements de Christ et des apôtres… Le terme signifie « la mentalité d’après » et exprime un changement de mentalité : on pensait d’une certaine façon, mais ensuite/après on s’est mis à penser différemment…
La fonction première de l’évangile c’est de changer les mentalités. Les enseignements de Jésus et des apôtres s’adressent au noûs [l’esprit], et lorsqu’ils les entendent, les hommes changent ou pas de mentalité. Quand un homme change parce qu’il a entendu l’enseignement de l’évangile, il fait l’expérience de la métanoïa. Ainsi, la proclamation de la métanoïa au tout début du Nouveau Testament est la porte d’entrée de tout le reste de la doctrine du Nouveau Testament : changez votre façon de penser ! A quel sujet ? Ecoutez ! Un changement radical de la pensée est sur le point de se produire dans la sphère religieuse…non, c’est déjà en train d’arriver maintenant… Ce que nous pensions au sujet de Dieu, de la loi, de la justice et du pardon est sur le point de changer du tout au tout. Ecoutez ! Changez de mentalité et croyez l’évangile !
La métanoïa dont il est question dans le Nouveau Testament est un appel divin à un changement radical de la façon dont les hommes comprennent la religion. Ainsi, le mot « repentance » est une traduction totalement inadéquate de ce terme extraordinaire qu’est « métanoïa » et qui donne une vision complètement différente des enseignements de Jésus et de ses apôtres. Est-ce que la proclamation principale de Jésus et des apôtres était « Repentez-vous ! Regrettez vos péchés » ? Ou était-ce « Métanoïa ! Pensez d’une façon entièrement nouvelle » ! Vous voyez la différence entre ces deux expressions ? Laquelle est conforme à l’évangile de grâce telle que nous le connaissons dans le Nouveau Testament ? Pas la première, mais la seconde.
L’évangile nous appelle à penser à la religion d’une toute autre façon. Les hommes pensent qu’ils sont bons, que l’obéissance à la loi est le chemin qui mène au salut, et que la loi n’exige qu’une obéissance partielle, en sorte que la plupart des gens ne périssent pas, mais Jésus nous demande de croire que personne n’est bon, et que nul ne sera sauvé par l’obéissance à la loi, parce que la loi exige une obéissance parfaite, et que la route qui mène à la destruction est large. Quant aux apôtres, ils nous demandent de croire que la croix du Christ est la puissance et la sagesse de Dieu, et le seul moyen par lequel nous pouvons être sauvés, et vivre, par la foi, alors que le monde pense que la croix est une absurdité. – Eli Brayley[3]
Une repentance sincère
La vraie repentance est la métanoïa, du Grec qui signifie un changement complet de direction. Beaucoup de gens regrettent mais ils ne changent pas vraiment, comme le roi Saül. Le pauvre Saül n’a jamais rien appris. Il s’est excusé et a exprimé des regrets à maintes reprises, mais il ne s’est jamais repenti, il n’a jamais fait demi-tour pour changer complètement de direction. Saül s’est effondré et a pleuré devant le prophète Samuel, mais il ne pleurait pas parce qu’il était repentant, il pleurait parce qu’il s’en voulait d’être sur le point de perdre le royaume.[4] Il n’a jamais vraiment confessé ses péchés et n’a jamais renoncé au mal caché derrière les apparences.[5]
Bien que le Roi David ait lui aussi commis de graves péchés, il a eu une grande repentance et une transformation sincère. C’est pourquoi Dieu a fait preuve d’une grande miséricorde à son égard. David était un homme selon le cœur de Dieu.[6] David aimait profondément Dieu, et il voulait vraiment glorifier Dieu et Lui plaire. Dieu aimait David malgré tous ses péchés et ses fautes parce que David était disposé à les confesser et à changer – et il a fini par devenir l’un des grands hommes de Dieu, en dépit de ses fautes.
Ainsi, la vraie repentance, ce n’est pas seulement regretter ses torts : c’est une « métanoïa », une transformation complète du cœur et de l’esprit, et une toute nouvelle orientation – un tout nouvel homme, une nouvelle personnalité, une nouvelle créature en Christ-Jésus – c’est être né de nouveau ! Seul Dieu peut faire cela, mais nous devons faire l’effort d’y croire et y mettre de la bonne volonté.
Vous avez fait preuve d’une sincère repentance lorsque votre cœur a été transformé, quand votre vie a changé, quand vous avez eu un changement complet de mentalité. Cela implique de faire un demi-tour complet et d’aller dans la direction opposée ! – Comme lorsque vous êtes au volant de votre voiture dans la rue et que vous décidez de prendre la direction opposée, vous devez faire demi-tour.
Quand vous faites cela, vous faites exactement ce que le mot « métanoïa » traduit dans notre Nouveau Testament veut dire : « Changez, car le règne des cieux est proche ! »[7] Savez-vous ce que Jésus voulait dire ? Il voulait dire, changez complètement d’attitude – parce que le royaume de Dieu est tout proche ! Il disait : faites demi-tour et prenez la direction opposée. Vous ne pouvez pas continuer à vivre de cette façon. Vous ne pouvez plus voyager de la sorte. Vous ne pouvez pas revenir en arrière et être esclave de Mammon tout en servant Dieu. Vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon. C’est impossible ; Jésus Lui-même l’a dit : « car ou bien vous détesterez l’un et vous aimerez l’autre, ou bien vous serez dévoué au premier et vous mépriserez le second. Vous ne pouvez pas servir en même temps Dieu et l’Argent. »[8] Lequel des deux servez-vous ? – David Brandt Berg.
La repentance pour le salut
Lorsque Paul a envoyé chercher les anciens de l’église d’Ephèse pour venir sur l’île de Milet, il a dit qu’il leur avait annoncé et enseigné tout ce qui pouvait leur être utile, soit publiquement, soit dans leurs maisons : « en appelant les Juifs et les non-Juifs à changer d’attitude en se tournant vers Dieu et à croire en notre Seigneur Jésus[-Christ].[9] Puis, quand il a comparu devant le roi Agrippa, Paul a dit : « je n’ai pas désobéi à cette vision venue du ciel. Mais je me suis adressé d’abord aux habitants de Damas et à ceux de Jérusalem, puis à ceux de toute la Judée, et enfin aux païens, et je leur ai annoncé qu’ils devaient changer, se convertir à Dieu et traduire ce changement par des actes (métanoïa). »[10] Paul proclame le même message que Jean, Jésus et Pierre, et il continue d’affirmer que la repentance est nécessaire au salut, et que le fruit ou le changement qui se traduit par des actes (un processus continuel s’opérant sous le contrôle du Saint-Esprit) montre que c’est une vraie repentance.
La Bible nous enseigne aussi que la repentance est un don de Dieu. En Actes 5.31, Pierre et les autres apôtres disent au Sanhédrin : « C’est Jésus que Dieu a élevé pour siéger à sa droite, comme Chef suprême et Sauveur, pour accorder à Israël la grâce de changer et de recevoir le pardon de ses péchés. » Puis, après que Paul a expliqué son appel du Seigneur à se rendre chez les non-Juifs avec le message du salut, ses frères de Jérusalem se mettent à glorifier Dieu, en disant : « Dieu a donc aussi accordé aux non-Juifs la possibilité de changer d’attitude afin d’avoir la vie. »[11]
A notre époque, la condition du changement est largement absente du message du salut chrétien. Trop souvent, le salut est présenté comme un aller-simple gratuit vers le ciel, un billet qui ne nous coûte rien. Pourtant, la Bible enseigne que l’appel à la repentance et la condition de la repentance sont tous deux absolument nécessaires pour que le processus du salut ait lieu : la forme verbale [de métanoïa] exprime un appel à agir pour prendre la décision de changer d’orientation de vie ; la forme nominale de métanoïa indique la condition nécessaire au salut. C’est seulement quand ils sont tous deux présents que le fruit de la repentance peu suivre. Plus simplement, une personne doit percevoir qu’elle a besoin de changer l’orientation de sa vie. Elle doit prendre la décision de changer, puis se soumettre au Christ, en recevant l’Esprit du Christ dans son propre esprit. Et c’est là que se trouve le prix à payer : la soumission de sa vie. C’est absolument nécessaire parce que, comme l’indique clairement la formulation biblique, personne n’a le pouvoir de se changer soi-même ; un changement spirituel ne peut venir que de Dieu. La bonne nouvelle c’est que la repentance est le don de Dieu pour tous ceux qui se soumettent au Christ. –Bill Klein[12]
Publié sur Anchor, le 2 mai 2017. Traduit de l’anglais par Jeff de Tahiti et Bruno Corticelli.
[1] Marc 1.4 ; Luc 3.3.
[2] Matthieu 3.2 BFC.
[3] http.//www.timothyministry.com/2012/07/the-great-meaning-of-metanoia.html.
[4] 1 Samuel 15.24–30.
[5] Proverbes 28.13.
[6] 1 Samuel 13.14; Psaume 51.
[7] Matthieu 4.17 BDS.
[8] Matthieu 6.24.
[9] Actes 20.21 SEG21.
[10] Actes 26.19–20 BDS.
[11] Actes 11.18 SEG21.
[12] http://www.studylight.org/language-studies/greek-thoughts/print.cgi?a=59.
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