« Prépare-moi une petite miche de pain »
[« Make Me a Cake »]
Une relecture de 1 Rois 17
« Le pot de farine ne se videra pas, et la jarre d’huile non plus, jusqu’au jour où l’Eternel fera pleuvoir sur le pays. » (1 Rois 17.14).[1]
Notre histoire se déroule aux environs de 850 avant J.-C. C’était une période difficile et tragique pour la nation d’Israël qui était sous le joug d’Achab, le pire roi qu’elle ait jamais eu. Achab était sous l’influence de sa femme, la cruelle Jézabel, dont il avait adopté la religion païenne, le culte de Baal. Sous le règne d’Achab et de Jézabel, les prophètes du vrai Dieu étaient systématiquement massacrés, et ils devaient fuir pour échapper à la mort.
Pour manifester son mécontentement, Dieu envoya son prophète Elie porter un message de mauvais augure au roi Achab : « Aussi vrai que l’Eternel, le Dieu d’Israël que je sers, est vivant, il n’y aura ces prochaines années ni rosée ni pluie, sauf si je le demande. »
Après avoir transmis cette sentence, Elie prit la fuite dans le désert pour s’y cacher des soldats d’Achab. Le Seigneur le dirigea vers un ravin isolé au fond duquel coulait un petit torrent où il pourrait se désaltérer. Dieu commanda à des corbeaux d’apporter chaque jour à Elie du pain et de la viande.
Et exactement comme Elie l’avait prophétisé, pas une goutte de pluie ne tomba du ciel. Une terrible sécheresse ravagea le pays. Au fur et à mesure que les mois passèrent, la chaleur écrasante du soleil brûla la terre desséchée d’Israël. Les récoltes furent catastrophiques, les sources d’eau se tarirent, et la famine s’installa.
Au bout d’un certain temps, même la source d’eau d’Elie, le torrent de Kerith, se tarit complètement. Mais Dieu est fidèle, et le jour-même où le torrent s’assécha, Il dit à Elie : « Mets-toi en route et va à Sarepta, dans le pays de Sidon, et installe-toi là-bas. J’ai ordonné à une veuve de pourvoir à ta nourriture. »
Sarepta était située à plus de 160 kilomètres au nord du torrent de Kerith, et Elie fit ce voyage dangereux à pied. Après des jours et des jours de marche harassante à travers des étendues désertiques, des collines rocailleuses et des chemins de montagne escarpés, il arriva finalement à Sarepta, une ville côtière située dans ce qui est aujourd’hui le Liban.
Epuisé par la chaleur et couvert de poussière, Elie s’approcha du portail de la ville et aperçut une femme qui ramassait des morceaux de bois. « A boire ! » s’écria-t-il. « S’il te plaît, va me puiser un peu d’eau dans une cruche pour que je puisse boire. »
La femme fut prise de pitié pour cet étranger qui avait l’air épuisé; elle partait lui chercher de l’eau quand il la rappela : « Et s’il te plaît, apporte-moi aussi un morceau de pain. »
Elle se tourna vers lui et répondit : « Aussi vrai que l’Eternel, ton Dieu, est vivant, je n’ai pas le moindre morceau de pain chez moi. Il me reste tout juste une poignée de farine dans un pot, et un peu d’huile dans une jarre. J’étais en train de ramasser deux bouts de bois. Je vais rentrer et préparer ce qui me reste pour moi et pour mon fils. Quand nous l’aurons mangé, nous n’aurons plus qu’à attendre la mort. »
Elie se rendit compte que cette pauvre petite femme était la veuve dont Dieu lui avait parlé, celle qui le nourrirait et s’occuperait de lui. Elie s’enhardit et lui dit : « Sois sans crainte, rentre, fais ce que tu as dit. Seulement, prépare-moi d’abord, avec ce que tu as, une petite miche de pain et apporte-la moi ; ensuite, tu en feras pour toi et pour ton fils. »
Puis il prophétisa: « Car voici ce que déclare l’Eternel, le Dieu d’Israël : ‘Le pot de farine ne se videra pas, et la jarre d’huile non plus, jusqu’au jour où l’Eternel fera pleuvoir sur le pays.‘ »
Imaginez la stupéfaction de cette femme quand elle entendit cette extraordinaire déclaration. Elle devait se dire: « Je viens de lui dire à quel point je suis démunie, et que je vais ramasser un peu de bois pour faire cuire un dernier petit repas pour mon fils et moi-même et qu’ensuite, nous n’aurons plus qu’à attendre la mort, et lui, il me demande de lui faire cuire une miche de pain pour qu’il puisse manger avant nous !
Mais Elie avait parlé avec une telle autorité au nom du Seigneur qu’elle savait que c’était un homme de Dieu, un prophète, et elle le crut sur parole. Elle décida de faire confiance à Dieu et de suivre les instructions d’Elie. Elle se dépêcha de rentrer et vida le grand pot en argile des quelques mesures de farine qui restaient au fond. Puis elle prit sa jarre d’huile et l’inclina pour récupérer ses dernières gouttes d’huile.
C’est probablement après avoir mélangé la farine et l’huile, et mis la pâte au four pour cuire la miche de pain pour Elie, qu’elle eut la surprise de sa vie. Imaginez un peu cette petite veuve, en train de faire un peu de ménage pendant que le pain d’Elie cuisait au four : elle est sur le point de remettre la jarre d’huile vide à sa place quand elle se rend compte qu’elle est beaucoup plus lourde qu’avant. Elle commence à l’incliner et elle n’en croit pas ses yeux quand de l’huile fraîche s’en écoule. Sa jarre est remplie à ras bord!
Elle pose la jarre et se précipite vers le pot d’argile où elle conservait sa farine, et elle pousse un cri de surprise quand elle soulève le couvercle. Au lieu d’avoir un pot vide et plein de poussière, comme il l’était quelques instants auparavant, elle a maintenant un pot rempli à ras bord de farine fraîche. C’est un miracle qui vient de se produire sous ses yeux ! Le cœur débordant de gratitude, elle remercie le Seigneur pour cette merveilleuse marque de sa bénédiction !
Cette pauvre petite veuve essayait sans doute de gagner quelques jours de sursis quand le prophète de Dieu apparut soudainement et lui dit : « Prépare-moi d’abord, avec ce que tu as, une petite miche de pain et apporte-la moi ; ensuite, tu en feras pour toi et pour ton fils. » Dieu la mettait à l’épreuve, pour voir si elle croirait et ferait passer Dieu et son messager avant elle. C’est ce qu’elle fit, et Dieu la bénit abondamment.
Durant trois années terribles de famine, ainsi qu’Elie l’avait prophétisé, son pot de farine ne se vida pas, et la jarre d’huile non plus. Elle avait donné tout ce qu’elle pouvait et Dieu la récompensa au-delà de toute attente !
C’est ainsi que Dieu procède : Il aime nous rendre beaucoup plus que ce que nous avons donné, et Il ne vous laissera jamais être plus généreux que Lui ! Il vous rendra toujours beaucoup plus que ce que vous Lui avez donné. Plus vous Lui donnerez, plus Il vous donnera en retour.
Première publication : 1987. Mis à jour et réédité le 9 septembre 2010. Traduit de l’anglais par Bruno et Françoise Corticelli
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