Nourrir Ses Brebis
[Feeding His Sheep]
Par David Brandt Berg
Il m’est arrivé parfois de regarder un film jusqu’au milieu avant de me rendre compte que je l’avais déjà vu, parce que son contenu insipide et superficiel ne m’avait pas fait grande impression. C’est le genre de divertissement qui est tellement décevant que vous ne vous en souvenez même pas le lendemain, malgré tous ses avantages audiovisuels. Puisse Dieu nous préserver d’être coupables d’une performance aussi fade dans notre témoignage, notre prédication et notre enseignement ! Même un enseignement constitué de faits concrets peut être vivant dans l’Esprit, stimulant et déterminant !
Chaque leçon, chaque témoignage, chaque chanson, chaque tâche doit être pleine de l’Esprit. Appelez cela comme vous voulez – l’inspiration, le charisme, ou l’Esprit – notre service pour le Seigneur doit avoir quelque chose qui vous amène vous et les autres à la vie, qui vous donne envie d’agir ! Et par-dessus tout, le plus important c’est l’amour. Notre témoignage, notre enseignement et notre prédication et nos actes doivent être pleins d’amour. Sinon ils ne seront rien de plus qu'une trompette claironnante ou une cymbale bruyante. Il faut que ce soit marqué » du sceau de l’amour et de la miséricorde, ou tout cela sera voué à l’échec et tombera à plat.
Les petites choses sont très importantes ! Vous est-il arrivé d’être frappé par une parole, un sourire ou une pensée, que le Seigneur a utilisé pour illuminer toute votre journée, ou pour vous aider à avoir la victoire sur quelque chose, ou pour prendre une décision difficile qu’Il voulait que vous preniez ? Cela m’est arrivé souvent. Les petites choses sont si importantes ! Ne les sous-estimez jamais et ne sous-estimez pas l’encouragement qu’elles peuvent procurer à ceux qui en reçoivent.
Même dans le cas d’erreurs ou d’échecs apparents, souvenez-vous de la parabole du fils prodigue et de l’amour inconditionnel et du pardon de son Père. Bien qu’il ait perdu son droit de naissance et son héritage, le fils prodigue n’a pas perdu sa place en tant que fils à la table du Père et il a été honoré en recevant un anneau, une nouvelle tunique, ainsi qu’un veau gras et une formidable célébration de gratitude à son retour.
Il n’a pas été dépouillé de tout et n’a pas été obligé de repartir à zéro ; il était toujours considéré comme un fils et son Père a fait preuve d’un grand amour et de réjouissance, au point de festoyer et de danser pour célébrer son retour. « Accueillez celui qui est mal affermi dans la foi, sans vous ériger en juges de ses opinions, mais comme un frère. Qu'il tienne bon ou qu'il tombe, c'est l'affaire de son maître. Qui es-tu, toi, pour juger le serviteur d'un autre? Le Seigneur, son maître, a le pouvoir de le faire tenir. »[1]
Est-ce que Jésus a rendu la tâche difficile aux nouveaux disciples qui voulaient rejoindre son mouvement ? Et qu’en est-il des 3 000 le jour de la Pentecôte ? Et des 5 000 autres quelques jours plus tard ? Est-ce qu’on a obligé chacun d’eux à effectuer une période d’essai ou à passer des tests difficiles, et les a-t-on passés au crible pour ne garder que les plus forts? Nul doute que l’église primitive donnait sa chance à chacun.
Jésus avait des disciples plus faibles, mais Il les gardait quand même, il les supportait, et il était patient avec leurs faiblesses, jusqu’à ce qu’ils grandissent et deviennent forts par son Esprit. Hébreux 12:12-13 nous dit : « Fortifiez donc vos mains défaillantes et vos genoux flageolants et faites des voies droites pour vos pieds, afin que ce qui est boiteux ne se démette pas (ne se décourage pas) mais plutôt soit guéri. »
« Même les boiteux prennent part au pillage. »[2] Certains des hommes les plus handicapés sont devenus certains de ses plus grands héros ! Mon grand-père avait l’habitude de prêcher sur les avantages d’un handicap, soulignant que certains grands hommes et grandes femmes avaient eu de sérieux handicaps, comme Albert Einstein, Alexandre Graham Bell, Thomas Edison, Beethoven, et Hélène Keller, pour n’en citer que quelques-uns.
Aucun d’entre nous ne peut y arriver sans le Seigneur et sa miséricorde. Le Seigneur dit : « J'aurai pitié de qui Je veux avoir pitié »[3], et « Je choisis ce qui est faible pour couvrir de honte les puissants. »[4] Combien de fois ces versets ont-ils été pour moi un encouragement, combien de fois me suis-je accroché à cette Parole : « Je ne repousserai pas celui qui vient à Moi ! »[5] En fait, Jésus dit : « Si tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des paralysés, des aveugles. » et Il commande à ses disciples « va sur les chemins, le long des haies, fais en sorte que les gens viennent, pour que ma maison soit pleine. » [6]
Une fois, à la fin d’une réunion de mission, une pauvre clocharde droguée est arrivée et a saisi le bras de ma mère au point que ses ongles ont laissé une empreinte sur sa peau, et elle a dit : « Vous dites que tout ce que je dois faire c’est recevoir Jésus ? C’est vraiment tout ? Il suffit que je reçoive Jésus et Il fera le reste ? Dites-moi, vite ! Mon esprit est trop embrouillé par les drogues, mon corps trop affaibli par la prostitution, je n’en peux plus. Tout ce que je dois faire c’est recevoir Jésus ? »
Ma mère répondit avec amour : « Oui, ma chère, c’est tout ce que tu dois faire – reçoit Jésus et il fera le reste. » Et cette pauvre âme perdue a dit : « D’accord, je Le reçois. » Ma mère a demandé : « Veux-tu que je t’aide à aller chercher tes affaires ? » Non, a-t-elle répondu, « je ne veux rien de mon ancienne vie ! Je veux seulement Jésus. »
Juste à ce moment-là, la fanfare de l’Armée du Salut passait par là, et soudain sa pitoyable petite silhouette s’est redressée et elle s’en est allée en se joignant à l’arrière de la troupe – une simple épave de l’humanité, un petit bout de détritus sur l’océan de la vie, ballotté par les flots, qui s’était finalement échoué sur le Rocher, Jésus Christ ! Et l’Armée du Salut l’a prise en charge. Elle n’a vécu que deux ans de plus, mais elle s’est fait connaître de tous comme l’ange de telle et telle rue. Son histoire illustre bien la façon dont Dieu peut utiliser la plus modeste et la plus faible des filles de l’humanité, et quelle bénédiction, et en vérité, quel ange elle est devenue dans son quartier en gagnant de nombreuses âmes avec l’amour de Dieu.
Dieu seul dans sa miséricorde peut effectivement faire quelque chose de chacun de nous ! Comment ne pourrions-nous pas réconforter les autres du réconfort dont nous avons-nous-même été réconfortés ? Comment ne pourrions-nous pas faire preuve de la même miséricorde dont Il a fait preuve envers nous ? Comment pourrions-nous nous détourner de celui qui nous demande de l’aider ? Vers qui iraient-ils ? Lui seul a les paroles de la vie éternelle pour chacun et pour tous, même les pires d’entre nous!
Il a souvent appelé les exclus de la société et ceux qui étaient les moins enclins à réussir. Et pourtant, par la miraculeuse puissance et la grâce de Dieu, ils sont devenus des lumières resplendissantes pour les fils des hommes – des rayons d’espoir pour les hommes en détresse et désespérés. Nous nous sommes souvent accrochés au Roi David de jadis pour avoir des raisons d’espérer : malgré qu’il ait été coupable de meurtre, d’adultère, et d’hypocrisie, nous nous disions : « Si Dieu a pu lui pardonner à lui, Il pourra certainement me pardonner. »
Ces mauvais exemples donnent des raisons d’espérer en Dieu à tous ceux qui se sentent perdus et impuissants. S’il vous plaît, ne chassons pas ceux qui cherchent la vérité, les réponses, ou l’aide et l’amour de Dieu. Jésus a donné une chance à tout le monde et leur a montré le chemin de la vie éternelle. Comment pourrions-nous les rejeter ? « Il vit une foule nombreuse. Alors il fut pris de pitié pour elle et guérit les malades. »[7] Soyons bienveillants envers ses petits agneaux et montrons sa miséricorde aux autres.
Le Seigneur vous a aidé quand vous étiez perdus, seuls et que vous vous sentiez malaimés et naufragés sur l’océan de la vie. Peut-être que vous aviez l’impression que personne ne voulait de vous, mais le Seigneur vous désirait et vous a ramenés dans son troupeau. Il vous a tant aimés qu’Il a donné sa vie pour vous. Et l’un de ses ultimes commandements était : « M’aimes-tu ? Nourris mes brebis. »[8]
Première publication: février 1971. Adapté et réédité le 25 juillet 2016. Traduit de l’anglais par Jeff de Tahiti.
[1] Cf. Romains 14.
[2] Esaïe 33:23.
[3] Exode 33:19.
[4] 1 Corinthiens 1:25–29.
[5] Jean 6:37.
[6] Luc 14:16–24.
[7] Mathieu 14:14.
[8] Jean 21:15–17.
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