De victoire en victoire
Par David Brandt Berg
Vous n’aurez jamais de victoire sans bataille, et il est des batailles que l’on doit combattre toute sa vie, jusqu’à son dernier souffle. Mais il faut continuer à se battre pour avoir la victoire. Vous ne pouvez pas « renoncer à tout » une fois pour toutes.[1] Il faut que vous « renonciez à tout » chaque jour. Vous ne pouvez pas être le martyr d’un jour ; vous êtes un martyr toute votre vie. Vous devez « mourir chaque jour. »[2]
Quand on vit pour le Seigneur, il est hors de question de dire : « Alléluia, j’ai eu la victoire ! J’ai gagné la bataille, la guerre est finie, et maintenant je vais pouvoir m’installer confortablement et penser à moi. »
David disait : « Je ne vais quand même pas offrir au Seigneur, mon Dieu, … [ce] qui ne me coûte rien ! »[3] Il voulait dire : « Il faut que cela coûte quelque chose. Il faut que ce soit un sacrifice. » Qu’est–ce qu’un sacrifice? C’est quelque chose que l’on met sur l’autel et que l’on tue.
Chaque jour qui passe, Il vous demandera probablement de faire davantage de sacrifices, pour voir s’Il peut vous confier plus de responsabilités, et si vous allez devenir plus fort, plus endurant et un meilleur combattant. Il vous en confiera davantage et vous fera d’autant plus confiance s’Il voit que vous êtes prêt à faire davantage de sacrifices et que vous n’êtes pas attaché à certaines choses au point de ne pas pouvoir y renoncer.
Quand vous renoncez à quelque chose pour le Seigneur, si par la suite c’est quelque chose de bon pour vous, alors le Seigneur vous le rendra un jour, quand Il verra qu’Il peut vous faire confiance. Mais si vous êtes égoïste et que vous refusez d’y renoncer, ou bien si vous refusez d’en faire une offrande au Seigneur, il est possible qu’à un moment donné, Dieu décide de vous le reprendre.
Vous devez combattre le diable et votre vieil ego chaque jour qui passe. Certes, vous êtes une nouvelle personne, mais voyez comme votre vieux moi relève la tête ! Paul disait: « J’ai combattu le bon combat »—et il est probable qu’il a dû beaucoup lutter contre son ancien moi.[4] C’est une lutte de tous les instants – en particulier contre vos péchés récurrents – contre « tout fardeau, et le péché qui nous cerne si facilement de tous côtés », comme l’égoïsme, la paresse et la jalousie. [5]
Certains s’imaginent que leurs plus grandes batailles arrivent au début de leur nouvelle vie de chrétien, lorsqu’ils sont sauvés. Mais ça, ce sont des petites batailles. Ce n’est qu’un début. Une fois que vous passez les petites épreuves avec succès, le Seigneur vous en envoie de plus grandes. Et si vous pensez que le fait d’avoir remporté une première victoire vous garantit d’avoir la victoire une fois pour toutes, vous allez vite vous apercevoir que vous vous êtes lourdement trompés.
Certains pensent qu’une fois qu’ils sont sauvés, ça s’arrête là. Ils ont donné leur cœur au Seigneur, mais ils continuent à vivre égoïstement pour eux-mêmes. Ils estiment qu’ils ont déjà fait leur sacrifice et que, désormais, ils n’ont plus besoin d’en faire.
En réalité, il faut continuer à faire des sacrifices jour après jour, à mourir à vous-même chaque jour. Le Seigneur vous met à l’épreuve en vous demandant des sacrifices de plus en plus grands et de plus en plus difficiles, dans le but de vous faire grandir et de vous fortifier afin que vous alliez de victoire en victoire.
Il ne faut jamais cesser de se battre, il ne faut jamais cesser de gagner des victoires et de faire des progrès, sous peine de perdre le terrain conquis. Il est impossible de maintenir le statu quo. Vous ne pouvez pas triompher une fois pour toutes d’un péché récurrent ; il faut continuer à lutter. Plus vous gagnez de victoires, plus ce sera facile, avec l’aide de Dieu.
Vous devez continuer à faire des progrès, continuer à faire des sacrifices et à renoncer aux choses, continuer à livrer le bon combat de la foi, jour après jour.
Vous croyez avoir « renoncé à tout »? Je n’ai encore jamais rencontré personne qui ait renoncé à tout pour toujours – tant qu’on n’a pas renoncé à sa vie ! Il faut continuellement renoncer, jour après jour.
Certains parmi vous ont l’air de penser qu’une fois que vous avez obtenu la victoire sur une difficulté, c’est terminé, vous n’aurez plus jamais à vous battre avec ce problème. Mais c’est là que le diable est le plus enclin à vous attaquer : sur votre point faible, votre talon d’Achille, votre péché récurrent, votre principale tentation. Ou bien sur la chose qui vous tient le plus à cœur, ou dans le domaine qui est le plus important à vos yeux.
C’est le problème de beaucoup de chrétiens; ils disent : « Voici mon Isaac auquel je tiens plus que tout, Seigneur. Je Te l’offre en sacrifice. Je le dépose sur ton autel, il est à Toi! » Et puis ils le reprennent et s’en vont comme ils sont venus.
C’est comme ces gens qui vont à l’église le dimanche matin et chantent: « Je n’exige rien en échange, je dépose tout à ses pieds. » Et puis, ils s’en vont comme ils sont venus et n’ont « renoncé » à rien du tout.
2 Timothée 2:3 nous dit : « Prends ta part de souffrances, comme un bon soldat [de Jésus–Christ] » – et c’est d’autant plus difficile que vous êtes un bon soldat ! Plus vous pouvez en supporter, plus vous pouvez sacrifier, plus vous développez de résistance, plus vous pouvez endurer de blessures, plus vous serez fort et plus vous deviendrez un soldat endurci.
Chaque jour, Il vous demandera de faire un peu plus de sacrifices pour voir s’Il peut vous confier un peu plus de responsabilités, si vous pouvez devenir plus fort, plus endurci, et un meilleur combattant. Il vous en confiera davantage et vous fera encore plus confiance, s’Il voit que vous n’êtes pas attaché aux choses au point de ne pas pouvoir y renoncer.
Comme l’homme riche qui avait récolté une moisson si abondante qu’au lieu de partager ses richesses avec les autres, il avait décidé de tout garder pour lui et de bâtir des granges plus spacieuses.[6] Son péché n’était pas d’avoir eu une grosse récolte. Ce n’est pas un péché d’être riche ; le péché, c’est de ne pas vouloir partager ses richesses avec les pauvres. Son péché, ce n’était pas le fait d’avoir des granges, c’était le fait qu’il aurait dû distribuer toute cette nourriture aux pauvres mais qu’il refusait de le faire. Son péché, c’était d’amasser ; c’était son égoïsme.
Dieu a confié des richesses à certaines personnes pour qu’elles les partagent avec ceux qui sont dans le besoin. Certains capitaines d’industrie estimaient qu’il était de leur devoir d’employer les pauvres. Si leur affaire périclitait, des dizaines de milliers de personnes se seraient retrouvées sans emploi.
Ils partageaient leurs richesses et les bénéfices de leur entreprise, de leur usine ou de leur affaire avec les autres. Certains donnaient du travail à des milliers d’employés. Aussi longtemps qu’ils assumaient fidèlement leur responsabilité et qu’ils permettaient aux autres d’obtenir leur juste part, Dieu leur en confiait davantage. C’est ainsi que ça fonctionne: plus vous partagez, plus Dieu vous en donne.
Ce sont les grands industriels riches et les capitalistes égoïstes qui sont pleins de convoitise et veulent tout accaparer, qui refusent de partager avec les pauvres et qui ne versent pas un salaire équitable aux ouvriers qui labourent leurs champs. – C’est contre ces gens-là que Dieu est mécontent.
La Bible dit que leur or et leur argent sont corrodés et que cette corrosion témoignera contre eux.[7] Autrement dit, leur rouille, leur corrosion témoignera du fait qu’ils n’en ont fait aucun usage et qu’ils ne l’ont pas partagé avec les autres.
J’ai entendu des gens dire: « Mais c’est le Seigneur qui m’a donné cette maison. C’est le Seigneur qui m’a donné cette entreprise. Je ne vais quand même pas renoncer à tout cela maintenant. C’est Dieu qui m’a donné tout cet argent. Il ne s’attend tout de même pas à ce que, maintenant, j’y renonce! »
C’est pour ça qu’Il vous l’a donné – pour que vous le partagiez ! Pour accomplir sa volonté, ou pour le donner aux pauvres, ou bien pour laisser Dieu en faire l’usage de son choix. Le matin où Jésus a aidé les pêcheurs à attraper la plus grosse prise de leur vie, Il leur a dit: « Suivez–Moi et Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes ! »
Et s’ils avaient dit: « Mais Seigneur, Tu viens juste de nous donner une énorme prise ! C’est Toi qui nous as donné cette pêche miraculeuse ! Et maintenant, Tu veux qu’on y renonce pour Te suivre !? » Non ! « Ils laissèrent tout pour suivre Jésus. »[8]
Abraham aurait très bien pu reprendre Isaac et dire : « Mais enfin, Seigneur, c’est Toi qui me l’as donné. C’est l’enfant de la promesse, celui que Tu m’as donné par miracle ! Tu ne t’attends tout de même pas à ce que je l’abandonne ! » Mais non ! Quand Dieu a demandé à Abraham de Lui rendre Isaac, il a obéi. Mais ensuite, vous savez ce que Dieu a fait : Il a rendu Isaac à Abraham et l’a béni, en promettant qu’Il rendrait sa « descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable au bord de la mer! »[9]
Alors, « Faisons le bien sans nous laisser gagner par le découragement. Car si nous ne relâchons pas nos efforts, nous récolterons au bon moment. »[10] « Pour que vous ne vous laissiez pas abattre par le découragement. »[11]
Beaucoup de gens abandonnent avant d’avoir obtenu la victoire. Ils se découragent et sont fatigués de faire des sacrifices et de donner de leur personne, fatigués de mourir chaque jour, fatigués de lutter, et ils finissent par baisser les bras.
Le diable ne peut gagner que si vous capitulez ! Il ne pourra jamais gagner tant que vous continuerez à vous battre. « Résistez au diable, et il s’enfuira loin de vous. »[12] Tant que vous lui résistez, il n’a pas d’autre option que de s’enfuir. Mais si vous cessez de lui résister, il se montrera très persuasif et n’hésitera pas à vous mentir et à vous tenter pour vous vaincre.
Il vous faut mourir à vous–même chaque jour – et ce, jusqu’à ce que vous rendiez votre dernier souffle. L’œuvre du Seigneur ne sera jamais terminée, vous devrez continuer jusqu’à votre dernier jour. On n’en finit jamais de bâtir une vie, on continue jusqu’au dernier jour. Il y a toujours quelque chose à faire.
Vous ne pouvez pas vous reposer sur vos victoires et vos réalisations passées. Vous ne pouvez pas vous reposer sur vos lauriers d’hier. « Tu as vu un peu ce que j’ai fait hier pour Toi, Seigneur ! » Il vous répondra probablement : « Oui, mais qu’est-ce que tu as fait pour Moi, aujourd’hui ? »
Ma mère disait souvent: « Aucune exemption n’est acceptée dans cette guerre! » Vous luttez jusqu’à votre dernier souffle, et vous mourez au combat pour la cause. Dieu essaie de vous fortifier, pour que vous puissiez faire un peu plus de sacrifices, endurer un peu plus de souffrance, lutter un peu plus, et grandir un peu plus chaque jour.
Le but de la manœuvre, c’est que le Seigneur essaie de vous préparer à la vie dans l’au-delà, pour le Millénium, quand vous serez amené à gouverner la terre.[13]
Dieu voudrait vous voir grandir et parvenir à la stature d’un chrétien adulte, un chrétien qui saura se battre pour le Seigneur, un soldat qui sera capable de supporter beaucoup de responsabilité, d’endurer la souffrance, qui sera prêt à donner de lui–même, et à qui Il pourra confier des tâches importantes, et pas seulement un petit travail.
Jésus « a appris l’obéissance par tout ce qu’Il a souffert. »[14] Nous apprenons chaque jour un peu plus l’obéissance, comme un petit enfant.
Ma mère disait souvent: « Il n’y a rien de pire pour un chrétien que de se trouver dans un endroit confortable. » Il faut souffrir un peu, sinon ce n’est pas un sacrifice. Qu’est-ce qui fait que l’amour d’une mère pour son bébé est si merveilleux ? Ce sont les sacrifices qu’elle consent! Elle lui donne tout. Elle souffre pour son bébé. Elle lui sacrifie son temps, ses forces, son sommeil. Ça lui coûte tout ce qu’elle a. C’est un vrai sacrifice.
Un jour, quelqu’un demanda à Dwight L. Moody, qui était un homme très occupé, de prendre la parole à un déjeuner d’affaires, en précisant : « Vous savez, Monsieur Moody, vous n’aurez pas besoin de parler plus de dix de minutes, au maximum – ça ne vous prendra pas trop de temps ». Sur quoi, il répondit : « Dans ce cas, je me vois dans l’obligation de refuser ; si ça ne me coûte rien, ça n’en vaut pas vraiment la peine. »
Les choses qui en valent la peine ont un coût. Nous ne prônons pas une religion au rabais. Il ne s’agit pas d’une religion à prix réduit qui propose un raccourci pour le ciel ! Il faut être prêt à affronter les difficultés et à encaisser les coups, à faire les sacrifices nécessaires et à mourir à soi-même chaque jour, et tout cela a un coût.
Non seulement vous devez mourir chaque jour, mais vous devez aimer et vous sacrifier chaque jour, et en payer le prix chaque jour. Cela fait mal tous les jours. Mais plus la bataille est rude, plus grande est la victoire.
Plus le sacrifice est important, plus la récompense est grande. Pour aujourd’hui, notre victoire est peut-être suffisante, mais demain, nous aurons de plus grandes batailles et, donc, de plus grandes victoires – Si « nous courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée. »[15]
« Vous ferez même de plus grandes œuvres [que Moi]. »[16] Si vous voulez obtenir de plus grandes victoires, vous devrez livrer de plus grandes batailles ; pour recevoir de plus grandes récompenses, vous allez devoir consentir de plus grands sacrifices, et pour connaître de plus grandes joies, il vous faudra subir de plus grandes peines. Pour en recevoir plus, vous devez renoncer à plus en plus de choses. Si vous continuez à renoncer chaque jour à un peu plus, le Seigneur continuera de vous en donner davantage.
Alors de grâce, apprenons notre leçon une bonne fois pour toutes aujourd’hui, pour ne pas avoir à réapprendre la même chose demain. Mais ne vous méprenez pas, certaines choses deviennent plus faciles. En général, si vous avez la victoire, vous n’aurez pas à livrer constamment les mêmes batailles. Sinon, ce serait trop dur, la bataille serait perdue d’avance.
Que Dieu vous bénisse et puisse-t-Il vous donner, chaque jour qui passe, de plus grandes victoires! C’est formidable de prendre du recul et de voir les progrès que l’on a accomplis – de regarder en arrière pour voir la route escarpée que l’on vient d’emprunter et de constater qu’on a bien avancé. Mais c’est encore plus gratifiant de regarder en avant, vers les hauteurs où l’on se dirige et vers la vue magnifique qui nous émerveillera, si nous continuons à lutter, à grimper et à gagner, et si nous refusons d’abandonner.
Première publication: août 1978. Mise à jour et réédition sur le site Anchor, le 14 novembre 2013. Traduit de l’original anglais « Greater Victories » par Bruno et Françoise Corticelli.
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[1] Luc 14:33.
[2] 1 Corinthiens 15:31.
[3] 2 Samuel 24:24.
[4] 2 Timothée 4:7.
[5] Hébreux 12:1.
[6] Luc 12:16–21.
[7] Jacques 5:3.
[8] Luc 5:9–11.
[9] Genèse 22:17.
[10] Galates 6:9.
[11] Hébreux 12:3.
[12] Jacques 4:7.
[13] Voir Apocalypse 20:4,6; 22:4–7.
[14] Hébreux 5:8.
[15] Hébreux 12:1.
[16] Jean 14:12.
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