« Mais sinon … ! »
Introduction de Peter Amsterdam
« Mais sinon » est une Lettre qui traite ouvertement et sans concession de la dure réalité de la vie chrétienne – elle explique que nous, les chrétiens, sommes parfois confrontés à des difficultés qui nous poussent à la limite de notre foi.
Elle traite du christianisme d’un point de vue pratique, de la foi chrétienne confrontée au quotidien. La foi chrétienne confrontée à la déception, la foi du chrétien à l’heure de la défaite. La foi chrétienne qui sue sang et eau, quand tout va de travers et que les prières restent sans réponse. Autrement dit, les réalités auxquelles nous sommes confrontés dans la vie de tous les jours, et notre réaction d’un point de vue chrétien.
Pratiquement tous les conseillers de vie, les conférenciers spécialistes de la motivation et les ouvrages de développement personnel vous diront que c’est votre attitude vis-à-vis des difficultés qui fait toute la différence: selon que vous faites face aux défis ou que vous tremblez de peur en vous résignant à la défaite. Ils vous diront que la vie est faite d’adversité, de complications et de rêves brisés, qu’il faut s’attendre à connaître la défaite, et que personne n’en est à l’abri. Ils vous diront que c’est la dure réalité de la vie et que vous devez accepter ces réalités et adopter une attitude positive pour être à même de les surmonter.
« Mais sinon » traite de ces sujets dans une optique de foi. Certaines tragédies que la vie vous envoie mettent votre foi à rude épreuve ; d’ailleurs, elles ne se contentent pas de l’éprouver, elles plongent jusqu’aux tréfonds de votre âme, vous arrachent le cœur, le jettent à terre et le piétinent sauvagement, puis elles vous mettent votre cœur lacéré et sanguinolent sous le nez en disant : « Alors, tu crois toujours ?! » Parfois, la vie traite notre foi de cette façon !
David prend l’exemple classique de Job et de ses défaites : la perte de ses biens, la perte de son foyer, de sa santé, de sa famille, la trahison de ses amis et même de sa femme. Sa foi est au bord du précipice. Dieu ne répondait pas à ses prières. Il ne venait pas à son secours. Toutes ces épreuves lui hurlaient au visage que sa foi était vaine, que Dieu ne lui répondrait pas, qu’Il s’en fichait complètement, comme pour dire « Alors laisse tomber, maudis Dieu et meurs ! »
Je lisais un livre sur l’histoire du christianisme qui relate les difficultés auxquelles les chrétiens des siècles passés furent confrontés, à commencer par le Christ Lui-même, qui fut fouetté jusqu’au sang, puis crucifié. Puis vient l’exposé des difficultés auxquelles Ses disciples et les premiers chrétiens durent faire face, les épreuves et les mésaventures de Paul, et les siècles de persécution qui suivirent. Les épreuves que les chrétiens ont endurées au fil des siècles continuent jusqu’à ce jour. La vie n’est pas facile. Le chrétien n’a pas la vie facile. C’est la réalité, pure et simple.
David l’avait bien compris. Il comprenait que la foi d’une personne peut être soumise à rude épreuve ; que lorsque Dieu ne répond pas à la prière comme on l’espérait, on peut avoir l’impression qu’Il est très loin, ou pire, qu’Il n’existe pas, ce qui peut provoquer une sérieuse remise en question de notre foi.
David répond à la question vieille comme le monde : « Si je sers Dieu, si je Lui fais don de ma vie, alors comment se fait-il qu’Il permette que j’ai tous ces problèmes ? » Il répond franchement, et il va même plus loin, en abordant le sujet de notre attitude lorsque nous sommes confrontés à une telle situation, ce qui tôt ou tard arrive à chacun de nous. C’est une Lettre qui interpelle votre foi. Elle vous demande si vous êtes un « croyant du dimanche » ou si votre foi est faite d’or pur.
J’ai lu et relu cette Lettre à maintes reprises, quand j’étais assailli par les doutes et la peur, et j’y ai toujours puisé un regain de conviction et de confiance en Dieu lorsque je ne comprenais pas ce qui m’arrivait ni pourquoi cela m’arrivait. Elle m’a toujours ramené à cette vérité fondamentale, à savoir que même si je ne comprends pas, Lui Il comprend. Plus d’une fois, cela m’a permis de m’accrocher à ma foi et de m’en remettre entièrement au Seigneur, sachant que « L’Éternel est comme un donjon bien fortifié : le juste y accourt et il y est en sécurité. »[1]
*
« Mais sinon … ! »
David Brandt Berg
La foi et l'obéissance viennent en premier, ensuite Dieu exauce les prières!
Il emploie toujours la même formule habituelle: « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par–dessus. »[2] Les bénédictions de Dieu ne précèdent pas l'obéissance. On ne peut pas dire: « Seigneur, je T'obéirai à condition que Tu me bénisses. » Non! Dieu vous met à l'épreuve pour voir si vous allez Lui obéir, et ensuite Il vous bénit.
Cela me fait penser à ce que les scribes et les pharisiens disaient à Jésus: « Quel signe miraculeux nous feras–Tu voir pour que nous puissions croire en Toi »[3] Alors qu'Il avait déjà fait toutes sortes de miracles et qu'ils étaient toujours incrédules! D'ailleurs, Il leur répondit: « De toute façon, même si Je ressuscitais quelqu'un, vous ne Me croiriez pas, puisque vous ne croyez pas ce que Je vous ai déjà dit!»[4]
Cette histoire de faire dépendre sa foi de la réponse, au lieu de s'appuyer sur la Parole, est une religion d'œuvres! Cela revient à dire: « Vas-y, montre-moi ce que Tu peux faire! Je le croirai quand je l'aurai vu de mes propres yeux! » Mais ce n'est pas comme ça que fonctionne la foi. Avec la foi, il faut croire pour voir! La foi exige une confiance absolue, que l'on obtienne ou non la réponse. Vous ne pouvez pas dicter vos conditions à Dieu avant de décider de Le servir.
Job avait tout perdu—sa famille, sa fortune, et finalement sa santé—il ne lui restait plus rien! Il était couvert de furoncles de la tête aux pieds, mais il déclara que cela n'avait aucune importance. Même si Dieu décidait de le tuer, Job continuerait à Lui faire confiance. Job avait servi le Seigneur toute sa vie, et regardez ce qui lui est arrivé!
Vous ne pouvez pas dicter à Dieu la façon dont Il doit répondre à vos prières, ni exiger que tout aille bien ou fixer vos conditions avant d'obéir. Vous ne pouvez pas être l'ami de Dieu uniquement quand tout va bien. Si vous acceptez de croire et d'obéir au Seigneur uniquement quand tout va bien, vous n'obéirez pas souvent et vous ne croirez pas souvent, parce que beaucoup de choses ne se passent pas comme prévu quand on sert le Seigneur.
Il se peut que Dieu veuille simplement tester votre foi pour voir si vous allez Le croire et Lui obéir quoiqu’il arrive. Mais il y a des gens qui baissent les bras dès qu’ils ont une épreuve; ils arrêtent de croire, ils arrêtent d’obéir et ils n’arrivent jamais à rien.
Quand les gens commencent à interpeler Dieu pour se plaindre, c’est de l’arrogance pure et simple! D’ailleurs le Seigneur a dit: « Un homme serait-il plus juste que son Créateur? » Autrement dit, « Un homme peut-il se mettre sur un pied d’égalité avec Dieu ?»
Les gens qui ont leur petite idée personnelle de la justice disent : « Tu sais Dieu, si j’étais à Ta place, je ferais les choses autrement! Pour commencer, je serais plus juste! » Autrement dit: « Je suis plus juste que Dieu ! Je suis meilleur que Lui! Dieu n’est pas aussi bon qu’on le dit, sinon Il ne laisserait pas arriver tout ça! »
C’est parce qu’ils ne comprennent pas Dieu et ne comprennent pas ce qu’Il fait ou pourquoi Il le fait ; et ils ne comprendront jamais tant qu’ils n’auront pas la foi de Lui faire confiance et d’admettre qu’Il sait ce qu’Il doit faire. Comme un enfant qui doit apprendre à faire confiance à son père, même s’il ne comprend pas pourquoi il doit faire ou ne pas faire quelque chose, et pourquoi il doit se conduire de telle ou telle manière. Il doit obéir simplement parce que « Papa te l'a demandé! »
Il faut qu'il fasse confiance et obéisse, que ça lui plaise ou non, parce son père est le meilleur juge, et il finira bien par se rendre compte que son père avait raison. Même s'il ne veut pas le croire et lui obéir, il finira quand même par se rendre compte qu'il avait raison, mais il l'apprendra à ses dépens. C'est bien simple!
Dieu met notre foi à l'épreuve pour s'assurer que c'est une foi en or, et pour voir si nous continuerons à Lui faire confiance et à Lui obéir quoi qu'il arrive. Il nous dit: « Mais la foi qui a résisté à l’épreuve est beaucoup plus précieuse que l’or périssable! » Il dit qu'une fois qu'elle a été testée, notre foi est plus précieuse que l'or affiné.[5] L'or qui passe au feu du creuset en ressort toujours plus pur, plus affiné, si c'est vraiment de l'or!
Voilà la différence entre la vraie foi et la pseudo-foi : la vraie foi est capable de supporter l'épreuve, de passer par le feu et d’en ressortir purifiée et plus forte que jamais, comme l'or! Quant à la pseudo-foi, voyez un peu ce qu'il en reste une fois qu'elle est passée par le feu!
Dieu ne vous juge pas en fonction de ce que vous donnez. Il vous juge sur ce qu’il vous reste. Il ne vous juge pas non plus d’après ce que vous prétendez avoir, mais sur ce que vous avez une fois qu’Il en a terminé avec vous.
Si votre foi est solide, vous continuerez pour Dieu même si cela doit vous tuer. Et cela vous tuera, parce que cela implique de mourir à vous-même, à votre orgueil et à votre petite idée personnelle de la justice ; et vous devrez mourir chaque jour.
Comme les trois enfants de Dieu qui furent précipités dans la fournaise ardente, en Daniel 3. Ils déclarèrent: « Notre Dieu, que nous servons, est capable de nous délivrer! Mais même s'Il ne le fait pas, sache bien que nous ne nous prosternerons pas devant ta foutue idole! » Et il semblait bien que ce soit la fin, parce qu’ils furent jetés dans la fournaise et que la chaleur intense tua même leurs bourreaux ! Mais grâce à leur foi et à leur obéissance, Dieu était avec eux dans cette fournaise, et ils en ressortirent sans même avoir l’odeur de la fumée sur eux !
Comme Job, que le diable faillit détruire avec la permission du Seigneur. Il fit périr toute sa famille, il le ruina, et il faillit même le tuer, mais Job refusa de se rendre au diable ou d’écouter son épouse qui lui disait : « Maudis donc Dieu et meurs! »[6] Il continua à croire et à obéir à Dieu ; et même lorsqu’il était couvert de furoncles de la tête aux pieds, assis sur un tas de cendres, il s’exclama, en prenant un tesson de poterie pour se gratter : « Quand bien même Il me tuerait, j’espérerais en Lui. »[7] Et vous, pouvez-vous en dire autant? J’espère que vous n’aurez pas à connaître le même sort que Job. Mais si cela devait vous arriver, de grâce, ne baissez pas les bras!
Tenez bon! Continuez à croire et à obéir, quoi qu’il arrive ! Peut-être vous en sortirez-vous sans même l’odeur de la fumée ! Et au bout du compte, vous serez plus riche, en meilleure santé et plus avisé que vous ne l’avez jamais été, comme Job. –Si vous persévérez un peu plus longtemps, comme il l’a fait, et que vous refusez de baisser les bras.
Comme le célèbre capitaine John Paul Jones, qui était blessé, avec la moitié de son équipage mort ou mourant, et dont le navire était en feu et en train de couler : quand ses ennemis le sommèrent de se rendre, il leur répondit: « Allez au diable! Nous n'avons pas encore commencé à nous battre! » Et en fin de compte, il gagna la bataille!
Peut-être n’avez-vous pas encore commencé à vous battre contre le diable! Sans doute n'avez-vous pas encore résisté jusqu’au sang, dans votre combat contre le péché, comme l'a fait Jésus jusqu’à Sa mort sur la croix![8] Il en est mort, c'est vrai, mais à peine trois jours plus tard, Il est ressuscité et est sorti triomphalement de la tombe ! Même la mort n'a pas réussi à Le vaincre!
À vous qui n'avez pas honte de Lui ni de Ses paroles « au milieu des hommes de ce temps, qui sont infidèles à Dieu et qui transgressent sa Loi », Il promet qu'Il se déclarera, Lui aussi, pour vous, devant Son Père céleste et tous les anges du Ciel![9] Quel plus grand témoignage peut-on donner que de vivre et mourir pour Jésus?
Première publication : septembre 1974. Extraits et réédition sur le site Anchor, le 15 octobre 2010.Traduit de l'original anglais « But If Not ! » par Bruno et Françoise Corticelli
Copyright © 2010 La Famille Internationale.
[1] Proverbes 18:10
[2] Matthieu 6:33
[3] Jean 6:30
[4] Luc 16:31
[5] 1 Pierre 1:7
[6] Job 2:8-10
[7] Job 13:15
[8] Hébreux 12:3–4, NBS; Philippiens 2:8.
[9] Marc 8:38; Matthieu 10:32
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