La tapisserie de la vie
Compilation
Il y a quelques années, je visitais une ville réputée pour ses artisans qui tissent les plus beaux saris de mariée du monde. Ils produisent des saris tissés de fils d’argent et d’or, et riches d’un large éventail de couleurs d’une éclatante beauté. Avec une telle réputation de minutie dans les détails, je m’attendais à voir fonctionner une machinerie complexe. Mais la réalité était toute autre.
Chaque sari était fabriqué individuellement par un tisserand et son fils. Le père était assis sur une plate-forme surélevée, au-dessus de son fils, entouré de plusieurs bobines de fils qu’il rassemblait dans ses doigts. La seule responsabilité du fils était de déplacer la navette d’une extrémité à l’autre du métier à tisser, dans un mouvement de va-et-vient, au signal de son père. Ce mouvement, répété pendant des centaines d’heures d’affilée, finissait par donner naissance à un splendide motif.
Assurément, c’était le fils qui avait la tâche la plus facile. Il se contentait de déplacer la navette au signal de son père. Mais le père transformait cet effort brut en un ouvrage d’une extrême délicatesse. Pendant tout ce temps, il avait le motif en tête et s’employait à entrelacer la trame et les bons fils.
Plus je réfléchis à ma vie et plus j’étudie la vie des autres, plus je suis fasciné de voir le dessein que Dieu a prévu dans la vie de chaque individu, si seulement nous répondons à Son attente. Dieu nous a créés dans un but précis, et les rapports individuels, la bonne intendance et l’adoration sont des parties intégrantes de ce dessein.
Dieu seul peut tisser un motif cohérent à partir des fils disparates de notre vie – il prend notre souffrance, notre réussite, notre joie, voire notre tragédie – pour produire un ouvrage d’une éblouissante beauté. —Ravi Zacharias[1]
*
Ma vie est un tissage auquel Dieu et moi travaillons.
Je n’ai le choix ni des couleurs ni des tons,
C’est à Lui qu’il revient de les choisir,
Car Il voit la face supérieure du motif,
Là où je ne vois qu’un dessin informe.
Parfois, Il tisse le chagrin, et je ne comprends point,
Mais je me fie à Son jugement et je continue mon ouvrage.
C’est lui, le maitre tisserand, Il connait Son affaire,
Alors je m’emploie à tisser, et pour le reste je Le laisse faire.
Lorsque le métier s’immobilisera, que les navettes arrêteront leur course,
Dieu déroulera la toile et nous expliquera pourquoi
Le divin Tisserand a besoin pour parachever son ouvrage
Des fils sombres tout autant que des fils dorés et argentés.[2]
*
Il y a plusieurs années, j’ai déjeuné avec un ancien copain d’université. Nous ne nous étions pas revus depuis vingt-deux ans. Je fus surpris et enchanté de découvrir qu’il n’avait presque pas changé depuis la dernière fois que je l’avais vu. A part ses cheveux blonds qui étaient devenus gris.
Nous avons passé quelques heures à manger et à parler du bon vieux temps. On a beaucoup parlé, beaucoup ri, et on a écouté.
Je lui ai fait voir des photos de ma famille, et nous avons bien rigolé tous les deux quand je lui ai dit que j’étais grand-père. J’étais étonné de constater que nous avions beaucoup de choses en commun malgré que nos vies aient pris quelques tournants imprévus.
J’étais fier d’apprendre que mon ami était toujours marié et au service de Dieu, et qu’il continuait de grandir et d’apprendre des leçons de vie. Il ne se portait pas trop mal pour son âge, mais il avait acquis une grande sagesse, une certaine profondeur ou clairvoyance. Je savais que si nous pouvions vivre à proximité l’un de l’autre, nous redeviendrions des amis proches.
Alors qu’il s’éloignait après m’avoir reconduit à l’aéroport, l’émotion m’envahit. Je savais que je ne le reverrais sans doute pas de sitôt.
Après tout, c’est un pasteur et il est très occupé. A l’époque, j’étais le PDG, moi aussi très occupé, d’une société. Chacun de nous avait sa vie, sans oublier que nous vivions dans des régions complètement opposées du pays. Mais ça me faisait tout de même de la peine et ça me rendait pensif.
Mais je crois aussi que j’ai ressenti l’écho d’une réflexion à un niveau plus profond.
Le fait de lui raconter tout ce qui m’était arrivé dans la vie, m’a permis de prendre de la hauteur et d’observer mon existence d’un point de vue panoramique. J’ai vu la beauté de mon voyage et je me suis rendu compte que j’avais toutes les raisons d’être reconnaissant: j’ai une vie bien remplie et riche de sens. Je remercie le Ciel pour chaque expérience que j’ai vécue.
Cela n’a pas toujours été facile. Loin de là. Pour être franc, j’ai eu mon lot de chagrins. Des mauvaises décisions. Des erreurs qui m’ont coûté cher. Des paroles et des actes que je regrette. Mais par la grâce de Dieu, je suis toujours là. Je n’ai aucune raison de me plaindre. Et par la grâce de Dieu, je vais continuer mon bonhomme de chemin.
Ça m’a rappelé à quel point la vie ressemble à une tapisserie. C’est Corrie ten Boom qui, la première, m’a présenté cette métaphore.
Au fur et à mesure du déroulement de la vie, on a l’impression de voir la face inférieure d’une tapisserie. On dirait un fouillis de bouts de fils enchevêtrés, effilochés, parfois noués et arrangés n’importe comment. Ça n’a aucun sens. Ce n’est pas étonnant que les gens perdent courage, qu’ils finissent par baisser les bras et par oublier leurs engagements.
Mais, comme chacun sait, les apparences peuvent être trompeuses.
Pour découvrir toute la valeur artistique d’une tapisserie, il faut la retourner et admirer sa face supérieure : elle nous dévoile alors ses couleurs riches et profondes, sa texture, ses motifs délicats qui en font une œuvre d’art d’une beauté époustouflante.
De la même façon, il arrive que Dieu nous donne un petit aperçu de Son travail sur l’étoffe de notre vie. Ce coup d’œil furtif sur Son chef-d’œuvre nous donne le courage de persévérer, sachant que rien n’est arrivé par hasard.
Aucun fil de notre vie—fût-il bon ou mauvais—n’est jamais gaspillé. Lorsque nous avons cette impression, il nous suffit de nous rappeler qu’en fait, nous regardons seulement le dessous de la tapisserie. Le Grand Tisserand qui l’a créée sait très bien ce qu’Il fait. —Michael Hyatt[3]
*
Bien qu’en apparence les fils de ma vie aient souvent été enchevêtrés, par la foi, je sais que de l’autre côté de la broderie m’attend une couronne. —Corrie ten Boom
*
Je lève les yeux vers les monts : d’où le secours me viendra–t–il ?
Mon secours vient de l’Eternel qui a fait le ciel et la terre.
Il te gardera des faux pas, ton Gardien ne dormira pas.
Non, jamais Il ne dort, jamais Il ne sommeille, le gardien d’Israël.
L’Eternel sera ton gardien, l’Eternel est à ton côté comme une ombre qui te protège,
Et, durant le jour, le soleil ne te causera aucun mal ni la lune au cours de la nuit.
Oui, l’Eternel te gardera de tout malheur : Il gardera ta vie.
L’Eternel veillera sur toi de ton départ à ton retour, dès maintenant et à jamais.[4]
Publié sur le site Anchor le 6 décembre 2012. Traduit de l’original anglais « Tapestries and Life » par Bruno et Françoise Corticelli.
Copyright © 2012 The Family International.
[2] Attribué à divers auteurs; auteur original inconnu.
[3] http://michaelhyatt.com/how-your-life-is-like-a-tapestry.html.
[4] Psaume 121 SEMEUR
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