La grâce de Dieu
[The Grace of God]
Une compilation
Le Dieu de la Bible est « le Dieu de toute grâce. »[1] La grâce est amour, mais c’est un amour d’un genre particulier. C’est un amour qui s’abaisse, se sacrifie et sert les autres ; c’est un amour qui est bienveillant envers ceux qui ne le sont pas et généreux envers ceux qui sont ingrats et ne le méritent pas. La grâce, c’est la faveur de Dieu généreuse et non méritée qui aime les gens désagréables, recherche les fugitifs, sauve ceux qui sont désespérés et relève le mendiant de la fange pour le faire asseoir parmi les princes.
C’est la grâce qui a amené Dieu à établir son alliance avec un peuple particulier. La grâce de Dieu est une grâce d’alliance. Il est vrai qu’elle est offerte à tous sans distinction. C’est ce qu’on appelle sa « grâce commune », en vertu de laquelle Il accorde à tous les hommes, quels qu’ils soient, des bénédictions comme la raison, la conscience, l’amour, la beauté, la vie, la nourriture, le mariage, les enfants, le travail, les loisirs, un gouvernement organisé, et bien d’autres choses encore.
Cela dit, le fait que Dieu ait conclu une alliance personnelle avec un peuple particulier peut être vu comme son acte distinctif de grâce. Car ce faisant, Il a pris l’initiative de se choisir un peuple pour lui-même et s’est engagé à être leur Dieu. Il n’a pas choisi Israël parce c’était un peuple plus grand ou meilleur que les autres. La raison de son choix réside en Lui, et non pas en eux. Comme l’expliquait Moïse, « si l’Éternel s’est attaché à vous … c’est parce que l’Éternel vous aime. »[2] …
À l’origine, le mot rédemption n’était pas un terme théologique mais il appartenait au vocabulaire commercial. L’Ancien Testament mentionne souvent le rachat de terres que les propriétaires avaient aliénées ou hypothéquées. On rachetait aussi des gens, comme les esclaves et les prisonniers. Dans chaque cas, quelque chose ou quelqu’un était acheté, ou plutôt racheté d’un état antérieur d’aliénation ou de servitude. Racheter, c’était acheter la liberté de quelqu’un, recouvrer quelque chose qui avait été perdu en l’achetant. ...
Tel est le contexte de l’Ancien Testament dans lequel s’inscrit la grande œuvre de rédemption de Jésus-Christ. Aujourd’hui, l’aliénation et la servitude des hommes sont d’ordre spirituel. Ce sont nos péchés—notre rébellion contre l’autorité de notre Créateur et notre opposition au bien-être de notre prochain—qui nous ont asservis et séparés de Dieu. Or l’homme pécheur est l’homme sous le coup du jugement ; nous ne méritons rien d’autre que la mort pour nous être révoltés.
C’est dans cet état d’impuissance et de désespoir que Jésus-Christ est venu. Il a revêtu notre nature à sa naissance et notre culpabilité à sa mort. Dans les termes crus et sans fard du Nouveau Testament, Il est d’abord « devenu homme », puis « est devenu péché » et a même « pris la malédiction pour nous. »[3] Car la simple vérité est qu’Il a pris notre place. Il s’est si totalement identifié à nous et à notre misérable condition qu’Il a porté nos péchés et est mort comme nous. ...
Désormais Il « siège à la droite de Dieu » et se repose de son œuvre de rédemption achevée, couronné de gloire et d’honneur. « Il nous a acquis un salut éternel. »[4]—John Stott[5]
L’amour qui s’abaisse
La grâce est une faveur en dehors de tout mérite. La grâce c’est l’amour qui s’abaisse. À ceux qui ne méritaient rien, la grâce donne tout en échange de rien.[6]
Donald Barnhouse a dit : « L’amour qui s’élève vers le haut est l’adoration ; l’amour qui va vers l’autre est l’affection ; l’amour qui s’abaisse est la grâce. » Le mot (chen) de l’Ancien Testament traduit par grâce signifie « se courber. » Dieu s’abaisse au niveau des hommes de basse condition[7], Il court à la rencontre des pécheurs[8] et aime ceux qu’il n’est pas facile d’aimer...[9] …
La gravité du péché n’a aucun effet sur la grâce, de même que Jésus n’était pas limité par la gravité de la maladie des gens qu’Il guérissait. La grâce a sauvé le « pire des pécheurs. » S’il y avait eu une tribu de pécheurs, Paul estimait qu’il en aurait été le chef ; malgré cela, la grâce du Seigneur « a surabondé » envers lui.[10]
La grâce a sauvé des publicains et des pécheurs. Jésus œuvrait parmi ceux que l’élite religieuse évitait.[11] Certes, les publicains et les pécheurs ne pensaient pas que la religion était faite pour eux, mais Jésus enseignait que les « bonnes » personnes, comme les Pharisiens, n’avaient pas le monopole de la religion. Il se trouve que les moralisateurs imbus d’eux-mêmes ont été exclus du royaume, tandis que beaucoup de ceux qui avaient eu auparavant des comportements iniques y sont entrés. [12] Jésus n’est « pas venu appeler des justes mais des pécheurs » à la repentance.[13]
La grâce a sauvé des païens et des personnes immorales. Il n’y avait pas de Las Vegas, de Rio ou de San Francisco dans l’Empire romain, mais il y avait Corinthe. Ses citoyens étaient connus pour leur immoralité. Évangéliser cette ville inspirait de la peur au missionnaire chevronné qu’était Paul.[14] Il devait se dire : « Je perds mon temps ici. » Mais le Seigneur savait quelque chose que Paul ne savait pas. Il savait que ceux dont les noms étaient inscrits dans les registres de police seraient bientôt inscrits dans ceux du ciel.[15] …
Devenu âgé, Paul écrivit dans sa dernière épitre qu’il avait confiance en la grâce de Dieu : « Je sais en qui j’ai mis ma confiance et j’ai la ferme conviction qu’il est assez puissant pour garder tout ce qu’il m’a confié jusqu’au jour du jugement. »[16] Lorsque Paul est devenu faible physiquement, Jésus lui a dit : « Ma grâce te suffit. »[17] David disait : « J’étais un enfant et me voilà vieux, jamais je n’ai vu celui qui est juste être abandonné, ni ses descendants mendier leur pain. »[18] …
Dieu nous a rachetés au prix fort—en donnant la vie de Jésus.[19] Quand Jésus a payé pour nous, Il nous a rendus libres. —et si c’est « le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment des hommes libres. »[20]—Allen Webster[21]
La grâce éternelle
Certaines personnes qui pensent que les chrétiens peuvent perdre leur salut ne croient pas que la vie éternelle dure pour toujours, mais ils considèrent plutôt la vie éternelle comme une qualité de vie, un type de vie en relation avec Dieu, que l’on peut avoir pendant un temps et perdre ensuite. Cependant, ce concept ne correspond pas à la signification du mot grec original aiōnios qui est le plus souvent traduit dans les Écritures par éternité ou éternel. La définition de aiōnios est « sans fin », « ne cessant jamais », « éternel », « pour toujours ».
La vie éternelle contraste avec le jugement, la condamnation et la séparation d’avec Dieu. Ceux qui reçoivent Jésus et qui sont donc nés de nouveau, ne sont pas condamnés—ils ont été rachetés par la mort du Christ sur la croix. [22]
Le salut ne met pas fin au péché dans notre vie. En tant que chrétiens, nous devons continuellement nous employer à vaincre le péché, mais les êtres humains ont une nature pécheresse et, par conséquent, nous péchons ; et lorsque nous le faisons, nous devrions demander pardon à Dieu. S’il est vrai que nos péchés entraînent des répercussions dans notre vie spirituelle, en ce sens qu’ils nuisent à notre relation personnelle avec Dieu, ils ne nous font pas perdre pour autant notre salut. Nous pouvons subir les conséquences de nos péchés et être châtiés, car Dieu, en bon père, essaie avec amour de nous enseigner et de nous former ; mais nous ne perdons pas notre place d’enfant de Dieu adopté dans la famille de Dieu.[23]
En tant qu’enfants de Dieu, nous héritons de la vie éternelle. C’est l’héritage qui nous a été accordé grâce au salut.
« Mais quand Dieu notre Sauveur a révélé sa bonté et son amour pour les hommes, il nous a sauvés. S’il l’a fait, ce n’est pas parce que nous avons accompli des actes conformes à ce qui est juste. Non. Il nous a sauvés parce qu’il a eu pitié de nous, en nous faisant passer par le bain purificateur de la nouvelle naissance, c’est-à-dire en nous renouvelant par le Saint-Esprit. Cet Esprit, il l’a répandu avec abondance sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur. Il l’a fait pour que, déclarés justes par sa grâce, nous devenions les héritiers de la vie éternelle qui constitue notre espérance. »[24]
Étant justifiés par la grâce, c’est-à-dire sauvés par le sacrifice de Jésus, nous sommes les héritiers d’un héritage impérissable qui nous est réservé au ciel où il est gardé par la puissance de Dieu.
Dieu a promis le salut ; par sa mort et sa résurrection, Jésus nous l’a obtenu ; le Saint-Esprit le garantit. Notre salut est sûr, il est permanent et il est pour toujours. Une fois que vous l’avez, vous ne pouvez pas le perdre. Nous pouvons connaître des défaillances temporaires de notre foi, mais ces défaillances de notre foi et de notre obéissance ne changent pas notre statut légal d’héritiers, d’hommes et de femmes rendus justes par le sang de Jésus.[25] Ceux qui sont sauvés, qui ont reçu Jésus, qui sont nés de nouveau, ne perdent pas leur salut.
Les chrétiens qui ont accepté Jésus comme leur Sauveur, et qui sont donc nés de nouveau, sont sauvés pour toujours. Nous avons reçu le salut éternel, le cadeau d’amour de Dieu. Nous avons la vie éternelle, nous sommes réconciliés avec Dieu et nous vivrons éternellement, tout cela parce que Dieu nous aime et que Jésus est mort pour nous, afin que nous puissions recevoir le don merveilleux du salut.
Dieu est le juge juste et véritable, Il connaît le cœur, les intentions et les motivations de chacun, Il sait tout de chacun de nous. Il désire ardemment que les gens soient sauvés. Il aime chaque personne qu’Il a créée et offre gratuitement le don du salut à tous ceux qui veulent le recevoir.—Peter Amsterdam
Publié sur Anchor le 4 octobre 2022. Traduit de l’original par Bruno Corticelli.
Lu par Marcel Minéo. Musique de John Listen.
[1] 1 Pierre 5.10 S21.
[2] Deutéronome 7.7–SEM .
[3] Jean 1.14; 2 Corinthiens 5.21; Galates 3.13.
[4] Hébreux 9.12.
[5] Comprendre la Bible (Scripture Union, 1978).
[6] Éphésiens 2.8–9.
[7] Romains 12.16.
[8] Luc 15.20.
[9] Romains 5.6.
[10] 1 Timothée 1.14–15.
[11] Luc 7.34.
[12] Matthieu 21.43.
[13] Matthieu 9.13.
[14] Actes 18.9–10 ; 1 Corinthiens 2.3.
[15] Philippiens 4.3.
[16] 2 Timothée 1.12 SEM.
[17] 2 Corinthiens 12.9.
[18] Psaume 37.25 SEM.
[19] Éphésiens 1.7.
[20] Jean 8.36.
[21] https://housetohouse.com/gods-amazing-grace. [L’extraordinaire grâce de Dieu]
[22] Jean 3.17–18.
[23] Hébreux 12.6, 8, 10–11.
[24] Tite 3.4–7 SEM.
[25] Romains 5.9.
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