La communion avec Dieu
[Fellowship with God]
Peter Amsterdam
« Et nous tous qui, le visage découvert, contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir. C’est là l’œuvre du Seigneur, c’est-à-dire de l’Esprit. »—2 Corinthiens 3:18[1]
Si notre ressemblance au Christ se manifeste dans les décisions que nous prenons et dans nos actions apparentes, elle résulte de ce que nous sommes intérieurement. Elle se développe en nous au fur et à mesure que nous sommes graduellement transformés à son image.
La clé de cette transformation est le don du salut, que nous avons reçu par la mort de Jésus sur la croix. C’est par son sacrifice que nous avons le pouvoir de devenir de nouvelles personnes, de nouvelles créatures en lui.[2] À la suite de la chute de l’humanité due au péché d’Adam et Eve, la communion originelle entre Dieu et l’humanité a été rompue. Toutefois, il a veillé à ce que cette communion soit rétablie par la mort et la résurrection de Jésus.
En sacrifiant son Fils, Dieu a donné la possibilité aux êtres humains de se réconcilier avec lui. La réconciliation se définit comme la fin d’un conflit, ou le rétablissement d’une amitié entre des personnes qui s’étaient disputées. Dans ses épîtres, Paul parle de cette réconciliation, de notre retour au sein de la famille de Dieu. « Alors que nous étions ses ennemis, Dieu nous a réconciliés avec lui par la mort de son Fils ; à plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Mieux encore : nous plaçons désormais notre fierté en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a obtenu la réconciliation. »[3]
Le coût du rétablissement de cette communion intime était énorme : il s’est fait au prix de la souffrance et de la mort de son propre Fils qui a pris sur lui la punition de tous les péchés de l’humanité. Lorsque nous pensons au prix que Dieu n’a pas hésité à payer pour nous rétablir dans la communion avec Lui, nous devrions être remplis d’émerveillement et d’admiration que le Créateur de toutes choses veuille communier avec nous, et qu’il a tout fait pour que cela soit possible. Nous avons la bénédiction, l’honneur et le privilège d’avoir une relation personnelle avec Dieu, et nous avons le devoir de la cultiver.
Jésus a donné l’exemple en consacrant du temps à sa relation avec son Père : « Le lendemain, bien avant l’aube, en pleine nuit, il se leva et sortit. Il alla dans un lieu désert pour y prier. »[4] Même lorsqu’il était très occupé par son ministère auprès des foules, il prenait le temps de communier avec Dieu, de l’écouter et de recevoir ses instructions. Jésus disait : « Je ne peux rien faire de moi-même : je juge d’après ce que j’entends, et mon jugement est juste parce que je ne cherche pas à faire ma volonté, mais celle du Père qui m’a envoyé. »[5]
La véritable communion avec Dieu consiste d’abord à être centré sur Dieu, et à reconnaître que la relation que nous avons avec lui est primordiale. Lorsque l’on considère tout ce que Dieu a fait pour nous, qu’il nous a fait entrer dans sa famille et nous a permis d’avoir une relation d’intimité avec lui, nous devrions être heureux de donner à notre communion avec lui la priorité dans notre vie de tous les jours. Notre communion avec lui implique de passer du temps en sa présence, de communiquer avec lui, de l’adorer, d’avoir une communication dans les deux sens avec lui, en lui parlant dans la prière, en lisant sa Parole et en écoutant ce qu’il veut nous dire à travers elle, et en écoutant sa voix lorsqu’il nous parle directement.
Il est essentiel de privilégier notre communion avec lui, faute de quoi nous ne pourrons pas être des chrétiens qui grandissent et arrivent à maturité spirituelle. Tout comme nous ne pouvons pas être en bonne santé physique si nous ne mangeons pas chaque jour, ou si nous ne nous lavons pas ou ne prenons pas un bain régulièrement, nous ne pourrons pas non plus rester en bonne santé et propres spirituellement si nous ne restons pas en communion avec notre Créateur régulièrement. C’est tout simplement impossible.
Il a donné sa vie pour nous, pour que nous puissions vivre avec lui éternellement. Donc, le moins que nous puissions faire c’est lui montrer notre amour et notre reconnaissance en lui redonnant une partie de chaque jour. Consacrer un moment de notre journée à Dieu, même si ce n’est pas évident, devrait être un engagement permanent, si nous voulons vivre en communion avec le Seigneur.
Plutôt que de considérer le temps que nous consacrons au Seigneur comme une corvée ou un devoir, nous devrions le voir pour ce que c’est vraiment : un merveilleux privilège. Nous avons accès à Dieu, notre Père céleste ; à Jésus, qui a donné sa vie pour nous, et au Saint-Esprit, qui habite en nous. C’est un moment pour nous connecter à notre Créateur et Sauveur qui nous garde en vie, qui nous aime et qui a établi une relation personnelle avec nous.
Nous passons du temps avec Dieu chaque jour parce que nous l’aimons, parce qu’il mérite nos louanges, notre gratitude et notre dévotion. Bien sûr, nous en tirons des avantages. Lorsque nous passons du temps dans la communion avec le Seigneur, il répond. Lorsque nous cessons toutes nos autres activités pour entrer en sa présence, nous nous mettons en situation de l’écouter et de recevoir ses directives. Il peut alors nous guider par ses conseils, et nous apprendre à faire sa volonté.[6]
Jésus a prié : « Consacre-les par la vérité. Ta Parole est la vérité. »[7] En vivant conformément à la vérité de la Bible, nous sommes sanctifiés, ou consacrés. « Au contraire, tout comme celui qui vous a appelés est saint, soyez saints dans tout votre comportement. Car voici ce que Dieu dit dans l’Écriture : Soyez saints, car je suis saint. »[8]
Lorsque nous passons du temps avec le Seigneur dans sa Parole, nous nous mettons en situation de grandir et de changer. Sa Parole nous enseigne, elle nous signale nos fautes et nos péchés, nous corrige, nous transforme et nous fait grandir dans le droit chemin. Lorsque nous grandissons dans la foi, nous cessons de faire des choses qui vont à l’encontre de ce que sa Parole enseigne ; lorsque nous nous dépouillons de notre vieux moi et de nos péchés, nous devenons plus proches de dieu, plus semblables à Jésus.
Prier, lire et absorber la Parole de Dieu, le louer et l’adorer, lui parler de ce qui se passe dans notre vie—de nos espoirs et de nos rêves, de nos triomphes et de nos échecs,— confesser nos péchés, lui demander de nous aider, lui dire que nous l’aimons, écouter ce qu’il nous dit—tout cela fait partie de cette communion, de cette amitié, de cette intimité et de cette relation que nous sommes censés avoir avec Lui.
C’est dans le cadre de cette communion que nous développons notre relation avec lui, que nous cultivons notre amour et notre intimité, et que nous apprenons à vraiment le connaître. Plus nous apprenons à le connaître, plus nous désirons être avec lui. Le livre des Psaumes exprime cette soif de communion avec le Seigneur.
« Comme une biche soupire après des cours d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. O Dieu, tu es mon Dieu ! C’est toi que je recherche. Mon âme a soif de toi, mon corps même ne cesse de languir après toi. Qui ai-je au ciel, si ce n’est toi ? Et ici-bas que désirer, car je suis avec toi ? »[9]
Les Écritures décrivent le lien qui est censé nous unir au Seigneur comme une relation d’amour, un mariage. Rick Warren l’explique de la manière suivante :
Pour connaître intimement quelqu’un et l’apprécier personnellement, il faut passer des moments de qualité avec cette personne ; communiquer richement avec elle ; l’observer dans différents types de situations. Les mêmes critères s’appliquent si l’on veut apprendre à connaître Dieu et à l’apprécier. Rappelez-vous qu’il est difficile d’avoir une histoire d’amour au milieu de la foule : il est essentiel de se retrouver seul avec la personne. C’est ainsi que la Bible parle de notre relation avec Dieu par le Christ : elle en parle comme d’une relation d’amour. En fait, la Bible l’appelle un mariage : le Christ est l’Époux et nous, l’Église, sommes son épouse.[10]
Notre relation avec Dieu est notre relation prioritaire, et pour qu’elle reste vivante et florissante, nous devons lui consacrer du temps. Et avec nos journées bien remplies, ce n’est pas évident du tout. Il faut s’engager à lui réserver du temps chaque jour, et consacrer ce temps à se connecter à lui intimement, de cœur à cœur.
Il convient de commencer ce temps avec notre Créateur en prenant quelques instants pour nous arrêter, reconnaître que nous entrons en sa présence, et pour le louer. « Entrez dans ses portes avec reconnaissance, dans ses parvis avec des chants de louange ! Célébrez-le, bénissez son nom. »[11] Je vous conseille de faire une petite prière pour lui confier ce moment, et lui demander de vous guider dans votre temps ensemble, d’ôter toute distraction ou tout blocage que vous pourriez avoir et de vous ouvrir les yeux pour voir les merveilles de sa Loi ![12]
La principale façon d’écouter Dieu est de lire sa Parole, la Bible. Il nous parle dans les Écritures, quand nous réfléchissons à ce qu’elles nous disent, quand nous méditons sa Parole et que nous nous demandons ce qu’elle veut nous dire et comment l’appliquer à notre vie quotidienne. Il nous parle aussi intérieurement lorsque nous nous taisons pour écouter sa petite voix tranquille. Nous devrions également prendre le temps de le remercier et de le louer pour ce qu’il a fait pour nous—pour nous avoir sauvés, pour subvenir à nos besoins et prendre bien soin de nous, et pour répondre à nos prières.
Le temps que vous consacrez à la lecture de sa Parole est fait pour vous connecter à Lui, pour la contemplation, pour méditer dans la prière sur ce que vous avez lu, et pour permettre au Saint-Esprit de vous montrer comment l’appliquer dans votre vie. Bien entendu, pour appliquer les Écritures à notre vie, il faut procéder à des changements, car le Saint-Esprit remet en question nos façons de penser et d’agir. Lorsqu’on réfléchit à ce que dit la Parole de Dieu, il est bon de se poser des questions comme : Que m’enseigne ce passage ? Comment puis-je me l’appliquer ? Me montre-t-il un domaine dans lequel je pèche ? Si c’est le cas, que dois-je faire pour y remédier ? Ce que je viens de lire me fait-il penser à des personnes ou à des choses pour lesquelles je devrais prier ?
Lorsque nous étudions son enseignement et que nous permettons à sa Parole de nous parler, de nous convaincre, de nous mettre au défi et de nous changer, nous sommes transformés et devenons de plus en plus conformes à son image et à sa ressemblance. C’est en lui parlant, en lui disant ce que nous avons sur le cœur, en lui confiant nos fardeaux, nos inquiétudes et nos craintes, ainsi que nos espoirs, nos joies et nos rêves, que notre relation avec lui grandit. Interagir avec le Seigneur, l’aimer, passer du temps à l’écouter, apprendre de lui, appliquer sa Parole, être en communion régulière avec lui, tout cela contribue à nous faire devenir comme lui.
Première publication : avril 2016. Adapté et réédité le 19 avril 2021. Traduit de l’original par Bruno Corticelli.
Lu par Marcel Minéo.
[1] BDS. Sauf indication contraire, tous les passages bibliques cités sont extraits de La Bible du Semeur. Copyright © 1992, 1999 by Biblica, Inc.® L’autre version citée est la Segond 21. Tous droits réservés
[2] 2 Corinthiens 5.17.
[3] Romains 5.10–11.
[4] Marc 1.35.
[5] Jean 5.30 S21.
[6] Psaume 73.24; 143.10.
[7] Jean 17.17.
[8] 1 Pierre 1.15–16.
[9] Psaume 42.1–2 S21. 63.1; 73.25.
[10] Rick Warren, Rick Warren’s Bible Study Methods, [Méthodes pour étudier la Bible] 237.
[11] Psaume 100.4 S21.
[12] Psaume 119.18.
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