Le serviteur fidèle et le serviteur déloyal

août 8, 2024

[The Faithful and Unfaithful Servant]

Peter Amsterdam

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La parabole du serviteur fidèle et du serviteur déloyal est rapportée dans l’Évangile de Matthieu et celui de Luc avec des variations mineures. Pour replacer cette parabole dans son contexte, Jésus parlait à ses disciples peu de temps avant son arrestation et sa crucifixion ; ils étaient sur le Mont des Oliviers dans un cadre privé quand ses disciples lui demandèrent : « Quel signe annoncera ta venue et la fin du monde ? (Matthieu 24.3 BDS) Il leur répond en leur annonçant des événements futurs et, en particulier, son retour : « Ils verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire » (Matthieu 24.30 BDS.)

Puis Jésus raconte cette parabole dans le contexte de son retour (que l’on appelle la parousie) et précise à ses disciples que personne ne sait quand aura lieu son retour : « Quant au jour et à l’heure où cela se produira, personne ne les connaît, ni les anges du ciel, ni même le Fils ; personne, sauf le Père, et lui seul » (Matthieu 24.36 BDS).

Il avertit aussi les croyants qu’ils doivent se tenir prêts pour ce jour-là : « Pour cette même raison, vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à un moment que vous n’auriez pas imaginé que le Fils de l’homme viendra » (Matthieu 24.44 BDS.)

Ensuite Jésus leur raconte une parabole qui insiste sur l’importance de se conduire de manière à être prêts à son retour à tout moment. Il met en parallèle deux attitudes opposées, les deux choix qui s’offrent aux croyants. Il commence la parabole en leur demandant :          

« Quel est le serviteur fidèle et sensé à qui le maître a confié le soin de veiller sur l’ensemble de son personnel pour qu’il distribue à chacun sa nourriture au moment voulu ? Heureux ce serviteur que le maître, à son retour, trouvera en train d’agir comme il le lui a demandé ! Vraiment, je vous l’assure, son maître lui confiera l’administration de tout ce qu’il possède « (Matthieu 24.45-47 BDS.)          

Ici, nous avons un serviteur auquel son maître a confié la responsabilité de s’occuper de sa maison pendant son absence. Il lui a donné autorité sur tout le personnel de la maison et la responsabilité d’administrer la maisonnée. Apparemment, il s’agit d’une maisonnée composée de nombreux domestiques et c’est donc une responsabilité importante.

Ce serviteur ne se focalise pas sur le moment où le maître reviendra, car cela n’affecte en aucune manière la façon dont il accomplit son travail ; il s’acquitte simplement de sa tâche fidèlement. Un tel homme sera chaudement félicité au retour du maître. Non seulement il sera couvert d’éloges, mais il sera promu au poste d’intendant et aura la responsabilité de gérer tous les biens du maître.

Après nous avoir présenté le scénario possible d’un serviteur qui agit honorablement dans l’exercice de ses fonctions, Il nous raconte ensuite le scenario opposé décrivant ce qui pourrait se passer si le serviteur faisait un choix différent et les conséquences qui en découleraient.

Mais si c’est un mauvais serviteur, qui se dit en lui-même : « Mon maître tarde à venir », s’il se met à battre ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes, le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas. Il le punira sévèrement et lui fera partager le sort des hypocrites : c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents (Matthieu 24.48–51 S21.) Ou comme le rend la version Darby : « Il le coupera en deux et lui donnera sa part avec les hypocrites : là seront les pleurs et les grincements de dents. »

Dans ce passage, nous voyons le serviteur en grande discussion intérieure, débattant avec lui-même. Le maître est absent et, pour une raison que nous ignorons, il ne reviendra pas à la date prévue initialement, si bien que le serviteur pense qu’il peut agir en toute impunité. Dans son esprit, le fait qu’on lui ait confié la responsabilité de veiller sur le personnel signifie qu’il n’a aucun compte à rendre à qui que ce soit et qu’il n’y aura aucune conséquence à ses actes. Il se comporte comme si le maître ne reviendra jamais et qu’il n’aura pas à rendre compte de ses actes. Ce serviteur commence à mal agir ; son autorité temporaire lui monte à la tête et il se met à maltraiter cruellement les autres serviteurs et à manger et boire avec des ivrognes.

Puis nous apprenons que le maître revient sans prévenir et que le serviteur n’y est pas du tout préparé. D’une certaine manière, il a perdu de vue que, même si le maître s’était absenté plus longtemps que prévu, cela ne voulait pas dire qu’il ne reviendrait jamais. Il se trouve que le maître est bien rentré, et nous apprenons que le serviteur est jugé et condamné en raison de ses actes répréhensibles, de sa mauvaise gestion, de sa dureté et de sa méchanceté envers les autres serviteurs.

Être « coupé en deux » constitue assurément un châtiment très sévère. Certains commentateurs pensent que cela veut dire « être séparé du peuple », en référence à la communion de la communauté des croyants. D’autres considèrent que l’on peut interpréter cette expression métaphoriquement, alors que d’autres encore pensent que cela signifie simplement qu’il sera sévèrement puni. De l’avis de nombreux commentateurs bibliques, il semble que le terme ne soit pas une métaphore, mais qu’il faille prendre cette expression au sens littéral d’une punition brutale, dont le but est de choquer les auditeurs pour les inciter à prendre les bonnes décisions.

La phrase lui fera partager le sort des hypocrites dans l’Évangile de Matthieu est rendue en Luc par lui fera partager le sort des infidèles (Luc 12.46 BDS.) Dans ce contexte, le mot hypocrites doit probablement être compris comme un terme général désignant ceux qui ont décidé de s’opposer à Dieu. La phrase les pleurs et les grincements de dents exprime un profond chagrin et d’amers regrets. Cette phrase apparait sept fois dans le Nouveau Testament, à chaque fois en rapport avec ceux qui ont rejeté Dieu et sont exclus de ses bénédictions au temps de la fin.          

Cette parabole présente deux façons diamétralement opposées de vivre sa foi. La première option est de se comporter comme le premier serviteur qui accomplit fidèlement et consciencieusement sa tâche, jour après jour : Peu importe quand son maître reviendra, il aura toujours fait ce qu’on attendait de lui. Quand le maître reviendra, il sera prêt.

La seconde option est de faire comme le méchant serviteur. Il ne se souciait guère du fait que le maître reviendrait et se comportait, au contraire, comme si cela aurait lieu dans un avenir tellement lointain qu’il n’avait aucune raison de s’inquiéter. Le hic c’est que le maître est revenu et qu’il prononce un jugement et une condamnation à l’encontre de ce serviteur.

Bien qu’en apparence cette parabole parle de deux serviteurs distincts—l’un qui fait le bon choix et l’autre qui ne le fait pas— il s’agit en réalité d’un seul et même serviteur qui a le choix entre ces deux options. Autrement dit, chaque croyant est placé devant un choix. Serons-nous fidèles au Seigneur ? Vivrons-nous conformément à ses enseignements ?          

Serons-nous prêts lorsqu’Il reviendra ou à l’heure de notre mort ? Ou bien, notre attitude sera-t-elle celle du serviteur qui vivait comme s’il n’avait aucun compte à rendre et qui découvrit trop tard qu’au contraire, tout le monde doit rendre des comptes ? Comme le dit la Bible : « Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (Romains 14.12 BDS.)          

Il est clair que la première option est la bonne—celle de fonder notre vie sur les enseignements de Jésus, d’avoir une relation saine avec Dieu, de L’aimer et d’aimer les autres, et d’agir fidèlement comme Il nous l’a demandé. Vivons de cette façon, et nous serons bénis non seulement dans le temps présent, mais pour l’éternité.

Première publication : février 2018. Adapté et réédité le 4 juillet 2024. Traduit de l’original par Bruno Corticelli.Lu par Marcel Minéo.

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