août 18, 2023
[The Woman at the Well]
Treasures
Bien que nous connaissions tous l’expression « bon samaritain » nous ne savons peut-être pas qui étaient les Samaritains ni à quel point l’hostilité était profonde entre les Juifs et eux. Pour les juifs de l’époque de Jésus, le mot « Samaritain » était une véritable insulte. (Cf Jean 8.48) Cette hostilité était enracinée dans le passé.
En l’an 720 avant J.C., Shalmaneser, le roi de l’empire Assyrien, envahit Israël et déporta en Assyrie les dix tribus du nord. Puis, il fit venir des peuplades étrangères originaires de Babylone, de Kouta, de Avva, de Hamath et de Sepharvaïm pour occuper les villes du Nord d’Israël qui étaient jusque-là habitées par les Juifs. C’est cette région qu’on appela par la suite la Samarie. (Cf. 2 Rois 17.22-29)
De nombreux habitants de cette région étaient des descendants du royaume du nord d’Israël, mais ils s’étaient mariés et assimilés à la culture non juive des peuples venus s’installer dans cette région. Ces gens venaient adorer le Dieu des Juifs, mais ils ne considéraient pas Jérusalem comme une ville sainte et ne pratiquaient pas leur culte dans le temple qui s’y trouvait. Pour eux le Mont Gerizim en Samarie était le lieu le plus saint où l’on pouvait adorer Dieu, et ils y bâtirent un temple à son sommet. Comme les Samaritains étaient un peuple de sang-mêlé et que leurs coutumes et rituels religieux étaient différents, les Juifs évitaient tout contact avec eux.
Un jour qu’il était poursuivi par ses ennemis religieux en Judée, Jésus décida de se rendre en Galilée, sa province natale située dans le nord du pays. La route la plus directe reliant la Judée à la Galilée passait par la Samarie, mais comme les Juifs n’avaient pas de relation avec les Samaritains, ils préféraient traverser le Jourdain et faire un long détour pour contourner la Samarie et éviter ainsi de traverser leur contrée. Or, à la grande surprise de ses disciples, Jésus décida d’ignorer ces conventions et les conduisit tout droit à travers la Samarie.
Jésus et ses disciples avaient marché longuement à travers la Samarie sur un terrain accidenté et difficile depuis le petit jour, sous le soleil torride de midi. Ils suivaient le chemin de montagne qui reliait le Mont Gerizim au Mont Ebal quand, au détour du chemin, ils découvrirent sur un lieu attrayant : le puits de Jacob que le patriarche Jacob et ses fils avaient creusé près de deux mille ans auparavant.
Le petit groupe, las et assoiffé, s’approcha du puits dans l’espoir de se rafraîchir, mais l’eau se trouvait à plus de 30 mètres de profondeur et ils n’avaient ni seau ni de cruche. Ils étaient également à court de vivres. À quelques centaines de mètres de là, dans une magnifique vallée nichée entre les deux montagnes, se trouvait la ville samaritaine de Sychar (appelée Sichem dans l’Ancien Testament) ; ils décidèrent donc que les disciples se rendrait à Sychar pour y acheter de quoi manger. Mais Jésus était fatigué du voyage, et tandis que ses disciples continuèrent leur route vers la ville, Il s’assit près du puits pour se reposer. (Jean 4.5-6)
Après le départ des disciples, Jésus entendit des pas qui s’approchaient. Il leva les yeux et vit une femme sur la route qui s’avançait vers le puits avec une cruche vide à la main. Arrivée près du puits, la femme fut étonnée de voir qu’un étranger était assis là, à l’ombre. Méfiante, elle jeta plusieurs fois des regards furtifs dans sa direction. « Ça m’a tout l’air d’être un Juif » pensa-t-elle. En espérant qu’il ne l’importunerait pas, elle se pencha sur le puits et fit descendre sa cruche au fond du puits.
« S’il te plaît, donne-moi à boire un peu d’eau », lui demanda Jésus (Jean 4.7).
Surprise, la femme Le regarda. « Comment se fait-il que toi qui es juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis samaritaine ? répondit-elle. En effet, d’après la tradition juive, un Juif n’avait pas le droit de boire dans le récipient qu’un Samaritain « impur » avait touché, et à plus forte raison s’il s’agissait d’une Samaritaine ! Les Juifs, en effet, évitaient toutes relations avec les Samaritains (John 4.9 BDS.)
« Si tu savais quel don Dieu veut te faire », lui répondit Jésus, « et qui est Celui qui te demande à boire » c’est toi qui Lui aurais demandé à boire et Il t’aurait donné de l’eau vive !
Intriguée par sa réponse, la femme répliqua : « Maître, non seulement tu n’as pas de seau mais le puits est profond. D’où la tires-tu donc, ton eau vive ? » Puis, ayant sans doute l’intention de remettre cet étranger à sa place, elle ajouta : « Es-tu plus grand que notre ancêtre Jacob, auquel nous devons ce puits, et qui a bu lui-même de son eau ainsi que ses enfants et ses troupeaux ? » (Jean 4.10-12 BDS)
Jésus se leva, s’avança jusqu’au puits, Il posa la main sur la margelle et reprit : « Celui qui boit de cette eau aura de nouveau soif. Mais celui qui boira de l’eau que Je lui donnerai n’aura plus jamais soif. Bien plus : l’eau que Je lui donnerai deviendra en lui une source intarissable qui jaillira jusque dans la vie éternelle! »
En voilà une déclaration extraordinaire, se dit la femme. Vous vous rendez compte ! Une réserve d’eau intérieure qui lui permettrait de ne plus jamais avoir soif ! Pas tout à fait certaine d’avoir bien compris, elle répliqua: « Maître, donne-moi de cette eau-là, pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus besoin de revenir puiser de l’eau ici » (Jean 4.13-15 BDS.)
Contre toute attente, Jésus lui répondit : « Va donc chercher ton mari et reviens ici. » Sur quoi, elle répondit : « Je ne suis pas mariée. » Alors Jésus dit : « Tu as raison de dire : Je ne suis pas mariée. En fait tu l’as été cinq fois, et l’homme avec lequel tu vis actuellement n’est pas ton mari. Ce que tu as dit là est vrai » (Jean 4.16–18 BDS.)
La femme fut stupéfaite ! Comment un parfait inconnu pouvait-il être au courant de tels détails de sa vie privée ? Comment pouvait-il savoir, à moins qu’il ne soit prophète ? Soudain elle fut saisie d’une inspiration : Voilà quelqu’un à qui poser une question sur la polémique religieuse la plus violente du moment !
« Maître, dit-elle, je vois que tu es un prophète. » Marquant une courte pause, elle pointa du doigt le temple érigé sur le Mont Gerizim et dit : « Nos ancêtres ont adoré Dieu sur cette montagne-ci. Vous autres, les Juifs, vous affirmez que le lieu où l’on doit adorer, c’est Jérusalem. »
« Crois-moi, lui dit Jésus, l’heure vient où il ne sera plus question de cette montagne ni de Jérusalem pour adorer le Père. Mais l’heure vient — et elle est déjà là — où les vrais adorateurs adoreront le Père par l’Esprit et en vérité ; car le Père recherche des hommes qui l’adorent ainsi. Dieu est Esprit et il faut que ceux qui L’adorent L’adorent par l’Esprit et en vérité » (Jean 4.19-24 BDS.)
La femme en resta bouche bée. « C’est merveilleux, pensa-t-elle, si seulement on pouvait adorer Dieu où qu’on soit, dans son cœur ! Vu la réponse qu’elle avait reçue à sa question précédente, elle décida de lui poser une question encore plus importante sur la venue tant attendue du Sauveur, le Messie.
« Je sais qu’un jour le Messie doit venir, celui qu’on appelle le Christ. Quand Il sera venu, Il nous expliquera tout. »
Jésus la regarda droit dans les yeux et lui dit : « Je suis le Messie, Moi qui te parle » (Jean 4.25-26 BDS)
La femme regarda Jésus, les yeux remplis d’étonnement. Se pourrait-il que ce soit Lui, le Messie, le Christ ?
Au même moment, ils furent interrompus par les voix des disciples de Jésus qui revenaient de la ville. Comme ils s’approchaient, la femme se leva d’un bond et, sans même prendre sa cruche, elle partit en courant sur le chemin de la ville située à plusieurs centaines de mètres de là.
Elle entra dans Sychar hors d’haleine. Une foule animée grouillait sur la place du marché et des hommes conversaient, assis à l’ombre des murs et des portes de la ville. « Venez vite ! » s’écria-t-elle, créant ainsi un attroupement. « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! Et si c’était le Christ ? » (Jean 4.28-29 BDS.) Gagnés par son enthousiasme et sa conviction, la plupart des auditeurs furent convaincus que l’homme qu’elle avait rencontré près du puits était le Messie tant attendu !
C’est ainsi que peu après les disciples de Jésus aperçurent au loin, sur la route qui venait de la ville, une multitude de gens se dirigeant vers eux. Au milieu de la foule, la femme parlait toujours avec animation. À peine arrivés au puits où se trouvaient Jésus et ses disciples, la foule des Samaritains pria Jésus de les accompagner à la ville et d’y rester pour leur transmettre son enseignement. Jésus accepta de rester avec eux pendant quelques jours et les Samaritains, tout heureux, les amenèrent à Sychar où ils leur servirent les mets les plus exquis et les hébergèrent dans le meilleur logement de la ville.
Jésus enseigna dans leur ville pendant deux jours. Lorsqu’ils entendirent les merveilleuses paroles de vérité qu’Il leur enseignait, beaucoup de gens crurent en Lui. Emerveillés, ils disaient à la femme : « Nous croyons en lui, non plus seulement à cause de ce que tu nous as rapporté, mais parce que nous l’avons nous-mêmes entendu ; et nous savons qu’il est vraiment le sauveur du monde ! » (Jean 4.39-42 BDS)
Le dernier jour du séjour de Jésus et de ses disciples qui se préparaient à poursuivre leur route vers la Galilée, une foule nombreuse se rassembla pour leur dire au revoir et leur offrir du vin et des vivres pour le voyage. Le cœur débordant d’amour pour Jésus, la Samaritaine se fraya un chemin à travers la foule pour Lui faire ses adieux. Son visage rayonnait de bonheur ; à présent, elle comprenait le sens des paroles qu’Il avait prononcées ce jour-là au puits, et une source d’eau vive jaillissait maintenant de son âme.
Cette magnifique histoire tirée de l’Évangile de Jean nous apprend que Jésus n’hésitait pas à enfreindre les traditions de son époque pour apporter l’amour et la vérité de Dieu à des âmes perdues et solitaires. Non seulement, Il ne s’arrêta pas aux différences de race, de culture et de religion qui Le séparaient des Samaritains pour leur apporter la vérité, mais Il ferma les yeux sur les péchés de cette femme rencontrée près du puits, pour ne voir qu’une âme assoiffée de l’amour de Dieu et en quête du salut !
Jésus lui dit que, si elle connaissait le don de Dieu, c’est elle qui Lui aurait demandé de l’eau vive qui jaillirait en elle pour la vie éternelle. C’est une des belles promesses de la Bible : Dieu nous donne le salut, la vie éternelle. D’après Romains 6.23 : « Le don gratuit que Dieu accorde, c’est la vie éternelle dans l’union avec Jésus Christ notre Seigneur » (BDS) Cette eau vive symbolise non seulement la vie éternelle mais aussi l’Esprit Saint, lequel, d’après la promesse faite par Jésus, viendra habiter notre cœur si nous croyons en Lui. (Jean 7.37-39.)
La Bible nous dit que « le Dieu très-haut n’habite pas dans des édifices construits par des mains humaines » (Actes 7.48 BDS). Le véritable temple de Dieu est en nous comme le souligne 1 Corinthiens 6.19 : « Ou bien encore, ignorez-vous que votre corps est le temple même du Saint-Esprit qui vous a été donné par Dieu et qui, maintenant, demeure en vous ? » (BDS)
Si vous n’avez pas encore reçu la vie éternelle, ce merveilleux don de Dieu, qui sera à vous si vous croyez en Jésus et en sa mort sur la croix pour notre pardon à tous, vous pouvez le faire en Lui demandant qu’Il vous accorde son salut et que son Esprit habite en vous !
Extrait d’un article publié dans Treasures, par la Famille Internationale en 1987.
Adapté et réédité le 9 août 2023. Traduit de l’original par Bruno Corticelli.
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