Retour à la villa sur l’île montagneuse

décembre 7, 2012

Par David Brandt Berg

J’ai rêvé d’une villa située sur une île montagneuse et d’une personne que nous devions rencontrer là-bas. Nous avions l’impression que nous allions les trouver à Chypre, et c’est exactement ce qui est arrivé ! C’était une découverte tellement improbable que nous avions du mal à y croire! Je dois rendre hommage à Maria et à sa foi dans les révélations que le Seigneur me donne.

C’est sa foi dans ces rêves qui l’a poussée à interroger tous les gens que nous rencontrions pour savoir s’ils connaissaient des endroits sur l’île où le flanc d’une montagne descendrait jusqu’à la mer, où il y aurait des plages, des anses et des villas, avec une petite ville de villégiature aux environs. Finalement, on nous a parlé d’un petit port de plaisance, situé sur la côte nord, qui semblait correspondre à notre description et que tout le monde nous conseillait d’aller visiter en disant que c’était la partie la plus belle de  Chypre—à proximité de Kyrenia.

Seulement, nous étions tellement occupés à faire nos valises, à écrire et à terminer notre travail en cours en vue de notre prochain déménagement en Europe, que je ne voyais pas comment nous aurions pu prendre le temps de courir après des chimères à la dernière minute. Mais Maria insistait, et je ne regrette pas qu’elle l’ait fait, parce que je sais que, quand elle a décidé de faire quelque chose, en général c’est le Seigneur qui l’inspire, et une grande partie de ce que nous accomplissons en est la conséquence.

C’est ainsi qu’en dépit de mes protestations, un dimanche matin, deux ou trois jours avant notre départ, je me suis traîné à contrecœur jusqu’à l’arrêt de bus le plus proche en partance pour Kyrenia,—et je ne le regrette pas. Nous avons traversé une magnifique campagne et admiré de superbes scènes pastorales aux couleurs chatoyantes et de vieux villages paisibles, avant de commencer à grimper les montagnes et d’admirer le spectacle à couper le souffle qui s’offrait à nous, en arrivant au-dessus du littoral nord, là où la montagne plonge dans la mer.

C’était une magnifique journée ensoleillée. Nous avons roulé pendant des kilomètres sur la route de montagne qui surplombe l’azur de la mer Méditerranée; nos yeux n’en perdaient pas une miette, et nous regardions impatiemment dans toutes les directions en espérant trouver la villa de mon rêve.

Finalement, notre bus est entré dans un petit village de pêcheurs, en roulant lentement dans les rues étroites de la petite station balnéaire de Kyrenia. J’ai toujours aimé la mer, alors nous avons marché en direction de l’eau pour chercher un endroit où déjeuner, et c’est là que nous avons aperçu l’ancien château de Kyrenia, une vieille forteresse du temps des Croisés, bâtie de nombreux siècles auparavant.

Ces vieux châteaux et ces anciens monastères m’ont toujours intéressé parce que ce sont des exemples fascinants de la vie en communauté d’une époque révolue. Nous étions fascinés par son réseau très dense de passages reliant des salles de réunions à des réfectoires, des dortoirs, et par la succession de casernements, de chapelles, de tours et de tourelles, par ses portails et ses fortifications, jusqu’à ce que la faim nous tenaille et nous pousse à redescendre de la muraille pour chercher un chemin qui nous ramènerait au front de mer.

Tout à coup, j’ai vu, au bout de la marina circulaire qui se trouvait à quelques mètres au-delà des murailles, le petit port endigué de la ville, et je suis revenu brutalement à la réalité, je me suis souvenu de ce qui nous avait amenés ici ! En face de moi, je voyais la scène exacte du petit port de pêche qui se trouvait à proximité de la villa de montagne de mon rêve !

Nous étions très excités en descendant de la muraille, et après avoir pris un tas de photos, j’en ai pris une dernière sur le trottoir qui faisait le tour du port, dans mon rêve, à l’endroit exact où, dans mon rêve, je me mettais à courir pour prendre le bateau qui devait m’emmener à la villa, mais qui était déjà parti. Je me souvenais très bien des boutiques, des magasins et des cafés qui bordaient le trottoir qui faisait le tour du mouillage sur la gauche, du côté de la terre, et des petits bateaux amarrés le long du trottoir sur la droite. Lorsque nous sommes redescendus du château pour nous rapprocher de la scène du port, j’ai vu que nous venions exactement de la même direction que celle où je courais dans mon rêve. Le fait d’arriver là en chair et en os m’a ramené très nettement tous ces détails à l’esprit !

C’était un drôle de petit port – je n’en avais jamais vu de pareil, ni en vrai ni en photo – seulement dans mon rêve! Il était tout petit, de forme circulaire, entouré d’un large trottoir et de bâtiments, et les bateaux étaient amarrés à même le trottoir. Il y avait les mêmes chaises et les mêmes parasols aux terrasses de cafés, la même foule de touristes, et les mêmes hommes coiffés de petits chapeaux bleus que j’avais pris pour des marins dans mon rêve ; mais en fait, ces chapeaux faisaient partie de l’uniforme permettant d’identifier les troupes de l’ONU qui assuraient le maintien de la paix entre les Grecs et les Turcs de Chypre.

Je me souviens que, dans le rêve, ils s’étaient tournés vers moi par curiosité, en me voyant courir à perdre haleine le long du front de mer pour essayer de trouver le bateau qui allait à la villa ; et j’étais furieux de l’avoir raté. Mais figurez-vous que cette fois-ci, le bateau était encore à quai – ce même bateau qui avait appartenu au propriétaire de la villa, et qui avait été vendu à un jeune Américain et sa famille. Chose étrange, sans que je sache pourquoi, je me sentais attiré vers ce jeune homme lorsque je l’aperçus sur le quai en train de parler avec des amis, en contrebas. Je pris note mentalement du nom du bateau, un magnifique deux-mâts, “La Licole”, pour être sûr de pouvoir m’entretenir avec lui plus tard. C’était le bateau qui, une semaine auparavant, appartenait encore au propriétaire de la villa!

Il va sans dire que nous étions emballés par notre découverte: je connaissais la direction exacte de la villa par rapport au port et la distance de deux ou trois kilomètres qui l’en séparait, puisque j’avais des souvenirs très clairs de mon rêve, mais n’ayant pas mangé de la journée, nous avions trop faim pour continuer le ventre vide, alors nous nous sommes arrêtés pour déjeuner. L’après-midi était déjà bien avancé, et une fois que nous avons fini notre repas à la terrasse d’un petit café rustique, en admirant la scène splendide qui s’offrait à notre regard—et qui était la réalisation de mon rêve—le jour commençait déjà à tomber. Donc, je me suis dit qu’il était trop tard pour essayer de trouver la villa qui était située dans un endroit isolé et assez éloigné. D’ailleurs, il n’y avait aucun moyen de transport desservant cette direction, à part le taxi, et je ne pensais pas qu’on puisse en trouver un à la nuit tombée. Mais Maria avait la foi que nous allions trouver la villa, même s’il fallait que nous passions la nuit ici, et elle est même allée m’acheter un rasoir au cas où resterions jusqu’au lendemain matin.

Mais il était tard, le temps nous était compté et la date de notre départ était si proche que je ne voyais vraiment pas comment nous pouvions nous permettre de passer la nuit au village, pour partir dès le matin chercher cette villa— une quête qui, à n’en pas douter, promettait de prendre pas mal de temps. Donc, pour éviter de devoir passer la nuit au village alors que nous étions si près du but et de la possibilité de voir mon rêve se réaliser, et comme Maria avait la foi que nous allions la trouver, je me suis dit que je pourrais essayer de la contenter en prenant un taxi pour faire un bout de chemin le long de la corniche et voir si la villa existait vraiment ; ainsi, on en aurait le cœur net, elle serait satisfaite et nous pourrions rentrer à la maison et classer l’affaire. En dépit du fait que j’avais vu cette même ville et son port dans mon rêve, cela me paraissait quand même incroyable pour être vrai, et j’avais presque peur de regarder. Poursuivre un rêve: quelle folie ! Quoi qu’il en soit, j’ai pensé qu’un petit tour rapide nous aiderait à en avoir le cœur net, et que ça réglerait l’affaire une bonne fois pour toutes.

Tandis que nous roulions dans la direction où la villa aurait normalement dû se trouver, je n’arrêtais pas de demander au chauffeur de taxi s’il connaissait une grande villa, située au sommet d’une falaise ou d’une colline surplombant une petite anse, au-dessus de la mer, entre la route et le rivage. Il m’assura que non, et avait l’air impatient de nous conduire là où nous cherchions à nous rendre, puisque nous n’avions indiqué aucune destination précise mais seulement la direction à prendre, en ajoutant que nous lui montrerions où aller lorsque nous le saurions. Nous lui avions dit que nous cherchions une grande villa qui devait se trouver sur la gauche, entre la route et la mer; mais il avait l’air agacé et insistait pour dire qu’il ne connaissait aucune villa comme celle que nous décrivions. D’après lui, il n’y avait aucune villa de ce côté-là du littoral, mais elles étaient toutes situées dans l’autre direction, de l’autre côté de Kyrenia. Mais cela n’entamait aucunement notre détermination, et nous avons continué à rouler. Finalement, je me suis rendu compte que nous étions allés trop loin, car nous étions arrivés à Six-Mile Beach ; alors, le chauffeur nous a dit qu’il y avait là un café, et que c’était peut-être la maison que je cherchais.

Je savais que ce n’était pas le cas, mais j’ai pensé qu’on pourrait au moins s’y renseigner. C’est là que mon histoire prend un tour encore plus étrange : je sentais, qu’étant arrivé jusque là, il fallait que j’aie plus de foi et que je décrive avec encore plus de précision l’endroit que je cherchais.

Comment faites-vous pour annoncer à quelqu’un que vous cherchez une maison que vous avez vue dans un de vos rêves et qu’elle appartient à quelqu’un que vous avez rencontré dans le même rêve ? Je ne savais pas trop comment m’y prendre, mais je me suis jeté à l’eau et j’ai commencé à décrire la villa en détail au patron du café qui habitait la région depuis longtemps, ainsi qu’à son barman et au chauffeur de taxi. Ils en ont discuté entre eux, suggérant tour à tour qu’il pourrait s’agir de la grande villa d’un monsieur anglais et de son épouse néerlandaise, ou d’un autre Anglais marié à une Polonaise, et dont les villas étaient situées dans un village à deux kilomètres de là, dans une autre direction, à mi-chemin sur le versant de la montagne situé à notre droite. Mais j’ai dit que non, ce ne pouvait pas être cela puisque celle que je cherchais était située entre la route et un escarpement qui surplombait la mer et une anse sablonneuse.

J’ai décidé de jouer le tout pour le tout, et j’ai commencé à décrire la maitresse des lieux : une dame pas très grande, qui devait avoir la cinquantaine, avec des cheveux blonds, qui parlait anglais avec un accent, et qui vivait toute seule. Ils précisèrent que ces deux femmes parlaient anglais avec un accent, mais qu’elles étaient toutes les deux mariées, et ils nous demandèrent si nous connaissions le nom de la dame en question ? J’étais bien embarrassé et je leur expliquai que « non, j’étais désolé, et que je me souvenais seulement de l’endroit où elle habitait et que je m’y étais déjà rendu ! » Je n’osais pas leur avouer que tout cela s’était passé dans un rêve. Mais finalement la description leur mit la puce à l’oreille, car j’insistais que c’était dans l’autre direction et je leur indiquais l’endroit exact en précisant que ça ne pouvait être à plus de deux ou trois kilomètres du port puisqu’on le voyait depuis la villa, et que le trajet aller-retour en bateau était très court.

Il se peut que le fait que je mentionne le bateau lui ait rafraîchi la mémoire parce que tout à coup, le patron s’est écrié : « Ah oui! Alors ça doit être Madame Goldstein ! J’avais oublié sa villa, parce que c’est la seule maison de ce côté-ci du chemin, et on ne peut même pas la voir de la route. »

Je lui demandai si c’était une dame plutôt petite, aux cheveux blonds, la cinquantaine, avec un accent, et qui vivait seule ? Il me répondit: « Oui, effectivement! Son mari est décédé il y a trois ans, c’était un éleveur de volailles plutôt aisé. » Du coup, notre chauffeur retrouva lui aussi la mémoire et dit: « Tiens ! C’est vrai, j’avais oublié sa villa; votre description lui ressemble. » Alors nous sommes remontés dans le taxi pour repartir en direction de Kyrenia.

A un ou deux kilomètres de la ville, il tourna à droite et prit un petit chemin de terre qui serpentait à travers les collines, et je reconnus immédiatement la route que j’avais empruntée dans mon dernier rêve, avant de venir à Chypre, et qui débouchait à l’arrière de la villa. Et effectivement, la villa était là et nous arrivions par l’arrière, exactement comme dans mon rêve !

Il y avait de la lumière aux fenêtres, et ne sachant pas trop à quoi nous attendre, ni si quelqu’un était à la maison, nous avons demandé au chauffeur d’attendre, et nous avons frappé à la porte en retenant notre souffle. La porte s’est ouverte et une dame aux cheveux blonds nous a accueillis d’une voie enjouée—mais ce n’était pas celle de mon rêve. J’ai demandé d’une voix hésitante: « Madame Goldstein ? –Non je suis une amie! Voici Madame Goldstein » m’a-t-elle répondu. Et Madame Goldstein, qui était assise derrière elle, s’est levée et nous a salués d’un air interrogateur—et c’était bien la femme que j’avais rencontrée dans mon rêve: la cinquantaine bien avancée, peut-être même la soixantaine, les cheveux blonds, un accent prononcé qui, nous l’avons appris par la suite, était un accent juif de Russie. Elle était née en Russie mais elle avait été élevée en Israël depuis l’âge de 7 ans, et ne vivait à Chypre que depuis une vingtaine d’années.

Bien sûr, elle ne nous raconta pas tout cela sur le pas de la porte! En fait, vous imaginez bien que ce n’est pas évident quand on est un parfait étranger de se présenter chez quelqu’un à l’improviste, et à 9 heures du soir en plus! Nous étions bien conscients que ce n’était pas l’heure idéale pour faire une visite de courtoisie à quelqu’un qui ne nous connaissait même pas, mais nous nous sommes jetés à l’eau. Nous avons tourné un peu autour du pot et nous avons commencé à parler de tout et de rien, sauf du motif de notre visite ; nous les tenions en haleine en disant des choses comme : « Vous n’allez jamais nous croire ! » et « Vous allez surement nous prendre pour des fous » ou « Je ne sais même pas pourquoi nous sommes ici. Vous pouvez peut-être nous aider à l’expliquer? » Et elles devenaient de plus en plus perplexes au fur et à mesure que nous parlions!

Finalement, nous nous sommes jetés à l’eau par la foi ! C’est le moment presque terrifiant où vous vous balancez sur la pointe des pieds en haut d’un plongeoir, à une dizaine de mètres au-dessus de l’eau, et vous vous demandez si tout va bien se passer, si vous allez pénétrer correctement dans l’eau et si vous allez survivre au plongeon. Puis vous vous penchez lentement et la gravité prend le dessus, vous tombez et vous pénétrez dans l’eau en faisant un grand plouf ! C’est ce moment magique où vous vous élevez sans effort dans les airs, sans savoir exactement ce qui vous attend au moment où vous toucherez la surface de l’eau. Mais à votre grand soulagement, vous vous êtes jeté à l’eau, et vous vous retrouvez sous l’eau en train de glisser et de remonter à la surface; vous jaillissez à l’air libre, au soleil, avec une immense satisfaction et la sensation d’avoir accompli un exploit, en vous disant que ce n’était pas aussi difficile que vous l’aviez pensé ! Vous avez réussi ! Il vous a fallu de la foi et vous avez dû faire preuve de savoir-faire, d’audace et de courage, mais vous avez la satisfaction enivrante d’avoir repoussé vos limites et d’avoir accompli quelque chose d’important. Vous y êtes arrivé, vous vous en êtes sorti sans encombre, en un seul morceau, indemne, prêt à recommencer si l’occasion se présente!

Mais à cet instant précis où vous êtes au bord du vide, à cette seconde précise où vous vous élancez dans le vide en élevant les bras au-dessus de la tête, comme pour vous protéger de l’impact imminent avec l’eau, juste avant de pénétrer dans l’eau, vous avez le souffle coupé et votre cœur arrête de battre ! C’est une sensation enivrante de liberté, mais aussi d’un terrible péril, la sensation d’une libération totale des lois de la pesanteur, doublée d’un sentiment terrifiant que cela va bientôt se terminer par un terrible impact auquel vous n’êtes pas sûr de survivre en un seul morceau!

Vous qui aimez plonger, vous savez de quoi je parle. Cela demande pas mal de foi, de courage et de savoir-faire technique, et surtout un abandon total à l’espace, entre le plongeoir et l’eau ! Vous ne savez pas comment vous allez toucher la surface de l’eau, mais vous priez que ça se passe bien, en espérant que la foule vous fera une ovation ! C’est le grand frisson, une sensation inoubliable – et seuls ceux qui ont connu cela savent de quoi je parle. Il n’y a rien de comparable, sauf peut-être le saut à ski ou les exercices au trapèze que je faisais quand j’étais enfant ! J’ai honte d’admettre que j’ai souvent risqué ma vie pour avoir des sensations fortes, et le Seigneur m’a épargné – je veux parler de cette témérité, cette insouciance qui veut ignorer les conséquences probables, cet abandon total à la cause – advienne que pourra –, parce que vous êtes convaincu que vous devez le faire et parce que cela vous donne le frisson, même si vous y laissez la vie ! Nous avons plongé en eaux profondes et nous faisons confiance à Dieu, nous savons qu’Il nous mènera à bon port, parce que nous sommes convaincus que c’est Sa volonté!

Et Il le fera, tout comme Il l’a fait ce soir-là lorsque finalement, nous avons pris notre courage à deux mains pour dire à Madame Goldstein, sans savoir quelle allait être sa réaction, que la première fois que nous avions vu sa maison, c’était dans un rêve dans lequel nous nous étions échoués sur la plage de la petite anse située en contrebas, et que nous avions essayé  plusieurs fois d’escalader la colline pour atteindre la maison en hauteur, sans jamais y parvenir, comme lorsqu’on essaie de courir dans un rêve et qu’on est comme paralysé,—jusqu’à ce que, dans le dernier rêve, nous roulions sur cette petite route en terre qui descendait de la route principale pour déboucher à l’arrière de la maison, exactement comme nous l’avons fait ce soir-là, dans la réalité. Nous lui avons expliqué que nous l’avions rencontrée dans ce rêve pour la première fois et qu’elle était exactement comme dans la réalité. Et croyez-le ou pas, c’est exactement ce que je lui ai raconté.

Et elle l’accepté, elle nous a crus et nous a reçus à bras ouverts. Dieu est fidèle et Il n’a pas manqué de récompenser notre petite foi.

Nous avons parlé comme de vieux amis jusqu’à la tombée du jour et nous avons même raté le dernier bus ; alors elle a insisté pour nous emmener jusqu’à l’hôtel local pour que nous y passions la nuit, et pour que nous puissions revenir le lendemain matin prendre des photos, rencontrer ses amis et discuter davantage – et c’est ce que nous avons fait. J’avais l’impression d’être toujours dans le même rêve, et cette nuit-là, j’ai demandé à Maria de me pincer pour voir si j’allais me réveiller – mais je ne me suis pas réveillé, c’était bien la réalité. Nous étions là pour de vrai. Nous avions rencontré la femme que j’avais vue en rêve!

Le lendemain matin, elle est passée nous prendre à l’hôtel pour aller nous présenter au jeune homme auquel elle avait vendu le bateau quelques jours auparavant; il s’est immédiatement montré particulièrement intrigué par notre histoire que nous avons racontée deux ou trois fois pour lui et ses amis qui la trouvaient tous très intéressante. Je suis sûr que si nous en avions eu le temps, nous aurions fait la connaissance de l’élite sociale de l’île, qui aurait déroulé le tapis rouge pour ses nouveaux et étranges amis qui avaient fait une expérience si étrange. « Les gens cherchent toujours la nouveauté », et nous leur apportions cette nouveauté en même temps que le bon vieil Evangile de Son amour.

Finalement, alors que les derniers rayons du soleil couvraient la surface de l’eau de magnifiques reflets dorés, signe que nous serions bientôt plongés dans l’obscurité, et comme je savais que nous allions devoir prendre congé, j’ai pris mon courage à deux mains pour lui poser la question qui me brûlait les lèvres: « Madame Goldstein, pourquoi sommes-nous venus ici? Je n’en ai aucune idée, mais peut-être que vous, vous le savez. » J’ai ajouté: « Ce doit être très important pour le Seigneur, ou pour vous ou pour nous, vu que j’ai fait ce rêve il y a déjà plusieurs années, bien avant de savoir qu’un jour je traverserais l’océan, et encore moins la Méditerranée, pour visiter le Moyen–Orient. Que sommes-nous venus faire ici? Pourquoi sommes-nous ici ? Peut-être pouvez-vous nous le dire? » Et tout à coup, elle a éclaté en sanglots en disant: « J’ai perdu mon mari il y a trois ans, et je me sens très seule depuis son décès. Je pense que Dieu a peut-être fait cela pour moi, je pense qu’Il vous a mis sur mon plan ou mon canal spirituel pour que vous puissiez m’aider. » Je sentais qu’elle voulait que nous priions pour elle, et c’est ce que nous avons fait.

Nous lui avons dit que le Seigneur devait beaucoup l’aimer pour nous avoir fait venir d’aussi loin pour la voir – et qu’elle devait beaucoup compter pour le Seigneur, qu’Il l’aimait beaucoup. Elle nous avoua à demi-mots qu’elle avait pensé au suicide mais qu’elle avait peur de la mort. Nous lui avons parlé de l’amour de Jésus – nous lui avons expliqué que Dieu avait envoyé son Fils pour nous révéler Sa nature, et que c’était l’amour de Jésus qui nous avait amenés chez elle.

Ce matin-là, après avoir découvert la villa, j’ai demandé au Seigneur pourquoi la première fois que je l’avais vue, je me trouvais dans l’eau, entraîné par le courant et agrippé à un morceau de bois. Et il m’est venu à l’esprit que l’eau représentait la volonté de Dieu, le tronc d’arbre Sa Parole, comme le rêve lui-même auquel je m’accrochais par la foi, et donc certaines parties du rêve devaient être purement symboliques. J’ai même été entraîné par le courant à travers une étroite ouverture dans les rochers et je me suis retrouvé sur la plage ; et même ce détail était significatif du pouvoir miraculeux de Dieu à nous catapulter en plein dans le mille pou nous amener à l’endroit exact que nous cherchions. Le fait que je n’aie pas pu arriver à la maison en venant de la plage signifiait que je ne la trouverais pas avant le moment prévu par Dieu, ni par mes propres efforts, mais de la façon qu’Il avait prévue au moment choisi par Lui ; et c’est exactement ce qui s’est passé, juste après son retour d’Israël. Nous n’aurions jamais pu la trouver tout seuls ce soir-là; c’est Dieu qui nous a conduits là entièrement par la foi; et il se trouve que le soir où nous sommes arrivés était le premier soir qu’elle passait à la maison. Vous parlez d’un miracle!

Première publication avril 1971. Révisé et réédité dans Anchor, le 13 novembre 2012.

Traduit de l’original anglais « Mountain Island Villa Found », par Bruno et Françoise Corticelli.

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