A la ressemblance du Christ

novembre 2, 2021

 [Christlikeness]

 Peter Amsterdam

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 Le fondement de la ressemblance au Christ est la dévotion centrée sur Dieu, c’est-à-dire le fait d’avoir une attitude personnelle correcte envers Dieu, de reconnaître qui Il est et quelle est notre position vis à vis de Lui, ce qui comprend trois éléments : la crainte de Dieu, l’amour de Dieu et le désir de Dieu.

 

La crainte de Dieu

 

L’Écriture utilise l’expression « la crainte de Dieu » dans deux sens différents : (1) dans le sens de peur mêlée d’anxiété, et (2) dans le sens de vénération, révérence et admiration. La crainte au sens de peur anxieuse provient de la conscience du jugement imminent de Dieu à l’encontre du péché, comme lorsqu’Adam s’est caché de Dieu après avoir péché parce qu’il avait peur.[1] Or, les chrétiens ont été délivrés de la colère de Dieu et, par conséquent, la crainte d’être éternellement séparés de Dieu a disparu. Bien sûr, nous pouvons être disciplinés par Dieu à cause de nos péchés, et nous pouvons appréhender sa discipline, mais nous ne craignons pas sa colère.

 

Pour les croyants, le principal sens de la crainte de Dieu est celui de vénération et d’honneur, de révérence et d’émerveillement. Jerry Bridges a écrit : « C’est l’attitude qui suscite dans notre cœur l’adoration et l’amour, la révérence et l’honneur. Elle ne se focalise pas sur la colère de Dieu mais sur la majesté, la sainteté et la gloire transcendante de Dieu. »[2]

           

Par exemple, nous lisons que lorsqu’Ésaïe se trouva en présence de Dieu, il fut submergé par la gloire et la majesté de Dieu. Sa réaction montrait à quel point il était impressionné de se trouver en présence d’une telle pureté et d’une telle sainteté : « J’ai les lèvres impures et j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures. Et voici que, de mes yeux, j’ai vu le Roi, le Seigneur des armées célestes. »[3]

           

Lorsqu’il écrivait qu’il avait vu Jésus au ciel, l’apôtre Jean dit : « Je me retournai pour savoir quelle était la voix qui me parlait … Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa alors sa main droite sur moi en disant : ‘N’aie pas peur’»[4] Ce sont des réactions liées à un profond sentiment de vénération, d’honneur et d’émerveillement.

           

Nous avons tendance à nous concentrer sur l’amour, la miséricorde et la grâce de Dieu, et à accorder moins d’attention à sa grandeur, sa gloire, sa majesté, sa sainteté et sa puissance. Mais toutes ces vertus sont des attributs de Dieu, et il existe parfois une saine tension dans notre cœur entre les deux. Jésus disait à ses disciples de s’adresser à Dieu en tant que Père, ce qui indique une relation personnelle d’intimité. De la même façon, il est important de reconnaître la révérence, la crainte, la majesté et la gloire de Dieu. Et c’est cet aspect de notre relation avec Lui qui s’exprime lorsque nous ressentons la crainte de Dieu. Nous voyons cette admiration et cette révérence exprimées dans l’Ancien et le Nouveau Testaments.

           

Une partie de notre relation avec le Seigneur consiste à Le « craindre » dans le sens où nous Le vénérons et L’honorons, où nous Lui exprimons notre profonde révérence, notre admiration et notre adoration. Le craindre c’est aussi confesser qu’Il est absolument unique ; c’est reconnaître sa majesté, sa sainteté, sa grandeur, sa gloire et sa puissance. Lorsque nous intégrons cela dans notre compréhension de Dieu, cela nous motive à obéir à sa Parole, car nous reconnaissons que chaque péché est un affront à sa dignité et à sa majesté. Notre révérence pour Dieu influence notre comportement et exerce un contrôle sur notre conduite.

           

L’amour de Dieu

 

Le deuxième élément d’une attitude appropriée envers Dieu est la compréhension et l’acceptation de son amour pour nous. Parce que Dieu est d’une sainteté parfaite, il doit se séparer du péché ; et puisque nous, les êtres humains, sommes des pécheurs, il existe une séparation entre Dieu et l’humanité. Toutefois par la mort de Jésus sur la croix, cette séparation a été enjambée. Dans la première épitre de Jean, nous lisons que Dieu est amour, et Jean explique que Dieu nous a manifesté son amour en envoyant son Fils pour être la propitiation de nos péchés—c’est-à-dire pour être le sacrifice qui a permis que nos péchés soient pardonnés et que notre relation avec Dieu soit restaurée.

           

« Voici comment Dieu a démontré qu’il nous aime : il a envoyé son Fils unique dans le monde pour que, par lui, nous ayons la vie. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés ; aussi a-t-il envoyé son Fils pour apaiser la colère de Dieu contre nous en s’offrant pour nos péchés. »[5]

           

En tant que chrétiens, nous comprenons que, sans l’amour de Dieu manifesté par le sacrifice de Jésus, nous serions sous le coup de la colère de Dieu. Dans son grand amour pour l’humanité, Dieu a fait en sorte que nous puissions éviter le jugement qu’Il doit infliger au péché en raison de sa sainteté et de sa pureté. Il l’a fait par l’incarnation, la vie, la mort et la résurrection de Jésus. Il a payé notre rançon pour que nous échappions au châtiment de nos péchés. Bien entendu, nous voyons l’amour de Dieu manifesté de bien des façons—dans le monde magnifique dans lequel nous vivons, dans sa création, dans sa provision, dans nos familles et nos amis, et bien d’autres choses encore. Mais la principale façon dont nous faisons l’expérience de son amour c’est lorsque nous acceptons le sacrifice qu’Il a fait pour rétablir notre communion avec Lui – par la mort sacrificielle de Jésus.

           

Nous qui voulons ressembler davantage à Jésus, considérons le salut non seulement comme un don que Dieu a fait à l’humanité, mais comme un don à chacun de nous personnellement. Quand nous lisons que Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle,[6] nous comprenons que cela veut dire que « Dieu m’aime moi, personnellement. » Cette reconnaissance de l’amour personnel que Dieu a pour nous, de son pardon de nos péchés, de notre restauration personnelle dans la communion avec Lui est le fondement de notre progression dans la ressemblance au Christ.

           

La beauté de l’amour et du pardon de Dieu provient du fait que le salut est une œuvre de sa grâce ; il repose uniquement sur l’œuvre de Jésus et Il nous le donne comme un cadeau d’amour. Puisqu’il est fondé sur la grâce, et non pas sur nos œuvres ou notre comportement, son amour pour nous ne peut pas changer. Son amour est inconditionnel ; ainsi, même si nous avons de nombreux péchés et même si nous passons souvent par des hauts et des bas spirituels, ou que nous connaissons des échecs et des moments de découragement, nous pouvons être assurés que Dieu nous aime toujours. Nous sommes acceptés dans la famille de Dieu et aimés de Dieu comme l’un de ses enfants, pour l’unique raison que nous sommes unis à son Fils par le salut. Rien ne pourra nous séparer de Dieu et de son amour.

           

« En effet, j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. »[7]

           

Cette connaissance et cette confiance dans l’amour inconditionnel de Dieu pour nous devraient nous inciter à avoir une dévotion plus profonde pour Dieu, et nous pousser à vouloir Lui ressembler—dans notre esprit, notre corps, notre âme et nos pensées.  

 

Le désir de Dieu

 

Notre désir de Dieu est illustré par ce qu’écrivait le roi David : « J’ai présenté à l’Éternel un seul souhait, mais qui me tient vraiment à cœur : je voudrais habiter dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie afin d’admirer l’Éternel dans sa beauté, et de chercher à le connaître dans sa demeure. »[8]

           

Comme Dieu est esprit, David ne contemplait pas la beauté physique de Dieu, mais ses attributs. C’est à cause de ce que Dieu est et à cause de son amour pour nous que nous aspirons à être en communion avec lui. Comme Énoch et Noé, nous voulons « marcher avec Dieu. »[9] Nous désirons « retourner au temple de l’Éternel tant que je vivrai »[10], demeurer en Lui et qu’Il demeure en nous.[11]

           

Notre désir de Dieu ne se limite pas à Le servir et à prier plus souvent ou à lire davantage la Bible, même si cela en fait partie. Désirer le Seigneur signifie avoir soif de Lui, de sa communion et de sa présence dans notre vie. Nous voyons l’apogée de notre future communion avec Dieu dans la description de la nouvelle Jérusalem, lorsqu’Il habitera avec son peuple sur la terre.

           

« Je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel, d’auprès de Dieu, belle comme une mariée qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis une forte voix, venant du trône, qui disait : Voici la Tente de Dieu avec les hommes. Il habitera avec eux ; ils seront ses peuples et lui, Dieu avec eux, sera leur Dieu. »[12]

           

L’appel que Jésus a adressé dans l’Apocalypse à l’une des églises s’adresse aussi à nous aujourd’hui : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. »[13]

           

Partager un repas avec quelqu’un signifie être en communion avec lui. Notre désir de Dieu comprend notre désir de communier avec Lui, de mieux Le connaître, de L’aimer plus profondément. Lorsque nous passons du temps en sa présence, nous irradions ses attributs—son amour, sa bonté, sa chaleur et sa miséricorde—sur les autres.

           

Notre respect et notre crainte du Seigneur, notre compréhension de son profond amour pour nous et notre soif de Lui créent en nous une dévotion centrée sur Dieu, laquelle est le fondement sur lequel nous devenons comme Lui.

 

Première publication: novembre 2016. Adapté et réédité le 23 septembre 2021. Traduit de l’original par Bruno Corticelli.
Lu par Marcel Minéo.



[1] Genèse 3.9–10.

[2] Cet article s’inspire d’éléments tirés de The Practice of Godliness [La pratique de la piété] (Colorado Springs. NavPress, 2010), de Jerry Bridges.

[3] Esaïe 6.5 SEM.

[4] Apocalypse 1.12, 17 S21.

[5] 1 Jean 4.9,10 SEM.

[6] John 3.16 SEM.

[7] Romains 8.38–39 S21.

[8] Psaume 27.4 SEM.

[9] Genèse 5.21–24; 6.9.

[10] Psaume 23.6.

[11] Jean 15.4.

[12] Apocalypse 21.2–3 SEM.

[13] Apocalypse 3.20 S21.

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