Réflexions sur le temps

mai 6, 2021

 [Perspectives on Time]

 Une compilation

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Voici une question clichée pour vous : Comment vous comporteriez-vous si vous saviez que vous étiez en train de vivre votre dernier jour sur terre ?

 

Cette question est abordée dans des centaines de livres, séminaires et conférences de motivation. Elle est parfois formulée différemment, mais le concept est le même : « Vivez chaque jour comme si c’était votre dernier jour de vie. » Ce qui est dommage avec les phrases stéréotypées, c’est qu’elles perdent très vite de leur effet et de leur sens.

 

En outre, c’est une question à laquelle il est difficile de répondre, du moins si vous n’allez pas réellement mourir le lendemain. Beaucoup de gens disent qu’ils passeraient cette dernière journée à faire quelque chose de bien. Ils reprendraient contact avec les gens qui comptent pour eux. Ils feraient quelque chose pour aider les autres. Ils répareraient des erreurs. Ils pardonneraient et demanderaient pardon. Il semble que beaucoup de gens considèrent leur dernier jour comme un jour de rédemption, un jour où ils doivent se racheter pour tout ce qu’ils n’ont pas fait au cours de leur vie.

 

L’idée à retenir c’est que nous devrions nous efforcer de vivre de telle sorte que nous n’ayons pas besoin d’un dernier jour pour tout remettre en ordre. Jésus nous en a montré un exemple durant ses derniers jours de vie. Il était conscient que sa vie terrestre touchait à sa fin. Sa mission sur terre était presque terminée et il savait qu’il allait bientôt être trahi et exécuté. Alors qu’a-t-il fait durant ses dernières 24 heures ?

 

Il a consacré du temps à ses disciples et a pris un repas avec eux. Il a accueilli chacun d’eux en leur lavant les pieds, une tâche généralement réservée au plus humble serviteur. En s’abaissant pour leur laver les pieds, Jésus a fait preuve de beaucoup d’amour et d’une grande humilité envers chacun de ses disciples. Il a pris la condition du serviteur.[1]

 

On l’a trahi, mais il ne s’est pas vengé. Il a été maltraité, mais il ne s’est pas énervé. Ses proches lui ont tourné le dos, mais il ne s’est pas mis en colère. Il a été accusé à tort et humilié mais il n’a pas ouvert la bouche.[2]

 

Il était d’une honnêteté sans faille. Lorsqu’il a comparu devant ses juges—d’abord le Sanhédrin, puis Pilate—ils lui ont demandé sans détour : « Si tu es le Christ, dis-le-nous ? » Il aurait pu s’épargner beaucoup de souffrance et d’angoisse en éludant la question ! Mais Il a dit la vérité, quel qu’en fût le prix.[3]

 

Il a pardonné. Après avoir été fouetté, s’être fait insulter, cracher dessus, et traîner dans la rue pour être crucifié, il a dit : « Père, pardonne-leur ! » Il aurait pu faire tomber la foudre sur ses bourreaux et les maudire pour avoir fait souffrir le Fils de Dieu. Mais au lieu de cela, il leur a pardonné alors même qu’ils se moquaient de lui et l’insultaient.[4]

 

Il était attentionné et prévenant. Malgré la terrible souffrance de la crucifixion, il s’est assuré que quelqu’un veillerait sur sa mère. Il a pris le temps d’écouter le voleur qui agonisait à côté de lui et de le rassurer dans ses derniers moments de vie. Plutôt que de ne penser qu’à lui-même et à la douleur qu’il ressentait, il a pensé aux autres et s’est soucié de leur bien-être.

 

Jésus a passé son dernier jour de la même façon qu’il avait vécu toute sa vie. Jésus vivait chaque jour comme si c’était le dernier, parce que l’honnêteté, l’humilité, l’amour, le pardon et la bonté faisaient partie intégrante de sa nature, et que c’étaient des qualités qu’il manifestait constamment. Vivre chaque jour comme si c’était le dernier, c’est consacrer son temps et son énergie aux choses importantes, à celles qui ne passent pas avec le temps mais qui durent éternellement.—Marie Story

 

Le cadeau de la perspective

 

Il y a quelques jours, j’écoutais une interview de Tim Timmons à la radio. Tim a acquis une certaine célébrité dans le milieu de la musique chrétienne. Il y a environ une dizaine d’années, il a appris qu’il était atteint d’un cancer incurable. Durant l’interview, il a dit une chose qui m’a vraiment impressionnée : « Le don que nous recevons, quand on a un cancer incurable, ou quand n’importe quelle tragédie s’abat sur nous, c’est la perspective. Et la perspective est un trésor inépuisable. »

 

Pourquoi le cancer donnerait-il le don de la perspective ? C’est probablement parce qu’il permet de clarifier les choses et de faire le tri entre ce qui compte et ce qui ne compte pas. Vous êtes conscient que le temps qu’il vous reste est beaucoup plus limité que celui de la plupart des gens. Il est fort probable que vous avez constamment à l’esprit des questions comme « est-ce que c’est important, considérant que je n’ai plus qu’un an à vivre ? »

 

La conscience aigüe de l’imminence de la mort permet de faire le tri entre ce qui compte vraiment et ce qui ne compte pas. Les choses qui paraissent importantes, comme combien d’argent vous gagnez ou est-ce que vous êtes belle ou beau perdent très vite de leur intérêt, tandis que les personnes avec lesquelles vous vivez et ce que vous faites comptent beaucoup plus. Même en essayant de l’imaginer, je sais que je ne peux pas avoir cette clarté et cette perspective qu’apporte une maladie qui bouleverse la vie. Mais je peux faire de mon mieux pour vivre comme si mes jours sur terre étaient comptés (ce qui est le cas) et embrasser la vie et les êtres qui me sont chers aussi pleinement que possible.

 

Lorsque j’ai besoin de prendre du recul vis-à-vis des problèmes auxquels je suis confronté, j’aime réciter la prière du roi David : « Des confins de la terre, je fais appel à toi, car je suis abattu. Conduis-moi au rocher que je ne puis atteindre ! »[5] Au sommet du rocher, vous avez un point de vue très différent de celui que vous avez en bas.

           

Nous pouvons demander au Seigneur de nous donner une nouvelle perspective, comme l’a fait le roi David. Mais même avec une nouvelle perspective, il y aura toujours des choses que nous ne pourrons pas pleinement saisir ni comprendre ; il est probable que nous continuerons à voir à travers un verre dépoli tant que nous serons ici-bas sur terre.[6] Mais nous avons la promesse qu’un jour nous comprendrons et connaîtrons pleinement, tout comme Dieu nous connaît déjà pleinement. Et à ce moment-là, tout deviendra parfaitement clair.—Mara Hodler

 

Il était temps

Récemment, j’ai vu un film intitulé Il était temps [About Time] dans lequel les hommes d’une certaine famille pouvaient remonter le temps et corriger des erreurs ou revivre certains moments de leur vie. Nous pouvons tous voir l’avantage que procurerait la possibilité de remonter le temps. Nous pourrions rectifier nos erreurs, changer une décision ou éviter de « mettre les pieds dans le plat » comme lorsque nous avons dit ou fait quelque chose d’embarrassant.

 

Malheureusement, nous n’avons pas ce pouvoir. Nous ne pouvons vivre chaque jour qu’une seule fois, et parfois nous oublions à quel point chaque jour est précieux. Nous laissons souvent les problèmes et le stress de la vie quotidienne évincer nos formidables bénédictions—nos amitiés, notre famille, nos expériences, et le fait que nous créons chaque jour des souvenirs que nous garderons pour l’éternité.

 

Ce à quoi nous tenons le plus est aussi une question de perspective. Souvent, nous n’apprécions pas des choses qui sont toujours disponibles ou qui sont abondantes, et c’est un constat qu’on peut appliquer au temps. Mais lorsque notre travail ou des circonstances bousculent notre emploi du temps, ou lorsque la maladie ou un accident menacent d’y mettre définitivement un terme, nous faisons davantage attention à l’inestimable valeur du temps.

Psaume 90.12 nous dit : « Apprends-nous donc à bien compter nos jours, afin que notre cœur acquière la sagesse ! »

Dans le film Il était temps, le père conseille à son fils de vivre chaque jour deux fois. Il lui conseille de le vivre une première fois avec toute la tension et les soucis qui l’empêchent de remarquer à quel point le monde est beau, et une seconde fois en prenant le temps d’observer—d’aimer les gens qui l’entourent et de profiter de toutes les belles choses de la vie. Nous n’avons malheureusement pas le luxe de remonter le temps, mais nous pouvons nous efforcer de vivre pleinement chaque jour et d’apprécier toutes les choses merveilleuses qui arrivent et la bonté que Dieu nous témoigne.

 

Dans l’Évangile, Jésus racontait l’histoire d’un riche insensé qui avait stocké toutes ses richesses dans des granges ; lorsque ses granges ne furent plus assez grandes pour emmagasiner ses biens, il décida de bâtir des granges plus grandes afin de tout garder pour lui. Dieu n’était pas très content : il lui dit que cette même nuit il mourrait, et il lui demanda à qui iraient toutes ces choses après sa mort.[7] Qu’a-t-il pu emporter avec lui de tout ce qu’il avait accumulé égoïstement, au lieu de le donner aux autres et à Dieu ? Rien !

 

Cela me rappelle une blague sur un autre homme riche insensé : Un homme riche avait passé toute sa vie à accumuler tellement d’argent qu’il supplia Dieu de l’autoriser à en emporter une partie au ciel. Dieu s’amusa de sa bêtise, mais il décida de l’exaucer et de l’autoriser à emporter une chose de valeur. L’homme riche vendit alors toutes ses richesses pour acheter des lingots d’or qui avaient une très grande valeur, et il les emporta avec lui. Très content de lui, l’homme arriva aux portes du ciel, où Saint Pierre l’accueillit en lui demandant ce que contenait sa valise qui avait l’air très lourde. L’homme riche lui expliqua le marché qu’il avait passé avec Dieu. Piqué par la curiosité, Saint Pierre lui demanda ce qu’il avait choisi d’apporter, tant cela devait être quelque chose de vraiment spécial ! L’homme riche ouvrit fièrement sa valise pour lui montrer les lingots d’or étincelants. Quelle ne fut pas la surprise de Pierre qui s’exclama : « Non !? Tu as apporté des morceaux de trottoir !? »

 

Blague à part, c’est un bon rappel de ce qui compte vraiment. Comme le disait Mère Teresa : « Hier n’est plus là. Demain n’est pas encore arrivé. Nous n’avons qu’aujourd’hui. N’attendons pas ! »—Tina Kapp

 

Publié sur Anchor le 20 avril 2021. Traduit de l’original par Bruno Corticelli.
Lu par Marcel Minéo. Musique de Michael Dooley.



[1] Jean 13:5.

[2] Luc 22:45–71.

[3] Luc 22:66–71.

[4] Luc 23:34.

[5] Psaume 61:2.

[6] 1 Corinthiens 13:12.

[7] Luc 12:16–21.

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