mars 26, 2020
[Healthy Questions and Doubts]
Croire uniquement par la foi, sans avoir de preuves tangibles, n’est pas une approche naturelle qui convient à tout le monde ni dans tous les cas. De même que le Seigneur a fait des personnes à la personnalité et à la constitution physique très différentes, il existe également différents types de foi. Que vous ayez besoin de temps et d’étudier pour parvenir à croire, ou que vous adoptiez les concepts sans vous poser de questions, ce qui compte c’est d’arriver à construire une foi vivante.
Il n’est pas inhabituel de traverser une crise de foi et de remettre en question des points de doctrine ou même des principes fondamentaux de la foi chrétienne. Le Seigneur utilise souvent ces conflits intérieurs de l’esprit et de la pensée pour nous fortifier. Il peut se servir de ce processus pour nous aider à revenir aux fondements de notre foi, à réaffirmer notre système de croyance et à voir les choses plus clairement. Cela peut nous amener à comprendre pourquoi nous tenons certaines choses pour vraies—le fondement biblique de notre foi.
De nombreux chrétiens ont vécu des crises de la foi ou ont connu des périodes de doutes. On pense tout de suite à quelques exemples remarquables comme Martin Luther, Mère Teresa et Adoniram Judson, le pionnier des missions. Leur remise en question de leur foi et les batailles qu’ils ont livrées pour parvenir à la foi et à la compréhension sont bien documentées. Leurs expériences leur ont permis d’acquérir une foi plus solide, une compréhension plus profonde de Dieu et de la relation intime qu’il veut établir avec chacun de nous. Leurs conflits intérieurs et leurs victoires ont inspiré beaucoup de gens. J’irais jusqu’à dire que leurs batailles leur ont également permis de mieux comprendre les batailles que les gens doivent livrer pour affirmer leur foi et comment ces expériences peuvent contribuer à renforcer leur foi. Peut-être avez-vous vécu des expériences similaires.
Plutôt que de considérer ces doutes et ces crises comme une menace potentielle pour notre foi, menace à laquelle il faut résister et qu’il faut repousser hors de notre esprit et de notre cœur, nous devons garder à l’esprit que les questions, les doutes et le scepticisme peuvent également être des tremplins qui mènent à une foi chrétienne forte et adulte. Ils peuvent nous aider à faire usage de notre raison pour comprendre notre foi, à analyser et à déterminer « si ce qu’on leur dit est juste. »[1] et à parvenir à une foi personnelle et raisonnée. Une foi construite sur ces prémisses ne sera pas facilement ébranlée lorsqu’elle sera attaquée par des arguments ou des croyances contraires, ou par des raisonnements d’intellectuels athées. En fin de compte, cela peut finir par produire une foi plus forte et plus solide.
Analyser, discuter et débattre de points de doctrine peut être salutaire pour votre foi, car cela vous demande de rechercher, de creuser en profondeur et d’apprendre à formuler et défendre vos points de vue et leurs fondements bibliques. Il y a aussi beaucoup de passages dans la Bible qui nous encouragent à comprendre et à faire usage de notre entendement pour étayer notre foi. Dieu peut fortifier et consolider notre foi lorsque nous parvenons à une meilleure compréhension de ses fondements—Maria Fontaine
J’ai grandi en pensant que la « foi » et le « doute » étaient antagonistes. La foi était une bonne chose. Le doute était mauvais. Avec cette façon de voir les choses, même les questions pouvaient être dangereuses, parce que je craignais qu’elles ne m’amènent à douter. Pour une personne curieuse intellectuellement, ce n’est pas facile à concilier, et je me suis débattue avec ce dilemme pendant la plus grande partie de ma vie. Les questions auxquelles je résistais allaient de savoir si Dieu accordait vraiment de l’importance à telle ou telle règle mentionnée dans la Bible et que les gens interprétaient parfois d’une façon vague, parfois d’une façon stricte, à la question fondamentale et omniprésente : Dieu existe-t-il ?
À un moment donné, j’ai eu ce qui m’a semblé être une révélation, et depuis j’ai découvert que c’était une chose sur laquelle beaucoup d’hommes et de femmes de foi étaient d’accord : le doute n’est pas l’ennemi de la foi, et il peut même la rendre plus forte. Les réponses ont autant besoin de questions que les questions de réponses.
De mon point de vue, lorsque vous êtes croyant et que vous vous posez des questions sur votre foi, de deux choses l’une : soit vous perdez la foi—auquel cas, ce n’était probablement pas de la foi ou elle n’était pas suffisamment solide, soit vous découvrez que malgré les conflits intérieurs, malgré la tristesse, malgré les situations inexplicables ou les questions qui restent sans réponse, votre foi demeure.
Au bout du compte, il nous incombe de faire un choix de foi. Le verset 6 d’Hébreux 11, qu’on appelle « le chapitre sur la foi », nous dit : « Or, sans la foi, il est impossible de lui être agréable. Car celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent. »
Avant, j’interprétais ce verset de cette façon : « le doute déplaît à Dieu ». Maintenant, je le comprends différemment. Si j’en crois ce verset, pour être agréable à Dieu, il me suffit de faire deux choses : premièrement, croire qu’il existe, et deuxièmement, croire qu’Il récompense « ceux qui Le cherchent. » Je crois qu’Il existe, et je L’ai cherché diligemment—les questions et les doutes m’étaient nécessaires dans ma recherche de Dieu.
J’ai trouvé la paix en acceptant que je n’aurai jamais toutes les réponses, et c’est bien ainsi. Cela fait partie de la foi. Mieux encore, Il me récompense par sa présence. Je sais qu’il est impossible d’expliquer cela à quelqu’un qui n’a pas la foi, mais je sais que je Le connais, et que c’est une immense joie de Le connaître.—Jessie Richards
Pour beaucoup de gens, la religion est quelque chose que l’on doit simplement accepter. C’est pourquoi on l’appelle la foi. Pour eux, les questions et les doutes appartiennent résolument au domaine séculier. Remettre en question la religion, c’est remettre Dieu en question, et bien entendu, remettre Dieu en question va bien au-delà des droits d’un simple mortel. Ceux qui se posent des questions sur leur religion sont considérés comme faibles dans la foi. S’ils étaient forts et sûrs de leur foi, s’ils suivaient vraiment Dieu, alors ils ne se poseraient pas de questions.
En l’occurrence, la seule réponse offerte aux esprits curieux consiste à les encourager à se concentrer davantage sur Dieu. S’ils fortifient leur foi, ils n’auront plus besoin de la remettre en question. Cette réponse produit souvent l’effet contraire. Les gens qui posent des questions sérieuses sur leur foi ne veulent pas entendre des platitudes et des réponses toutes faites. Elles ne veulent pas sentir qu’on balaie d’un revers de main leurs préoccupations légitimes et leurs questions sincères. Elles veulent des réponses franches et sincères même si la réponse est « je ne sais pas. » Plus important encore, il faut leur donner des réponses ou leur indiquer comment trouver les réponses si on veut qu’elles continuent à pratiquer leur foi.
En règle générale, les gens qui remettent leur foi en question ne cherchent pas un prétexte pour abandonner la religion. Souvent, c’est exactement le contraire. La plupart des gens qui se posent des questions sur leur foi veulent à tout prix recevoir des réponses qui leur permettent de continuer à pratiquer leur foi. Ils veulent rester fidèles et on devrait les traiter comme tels. Au lieu de les considérer comme faibles dans la foi, on devrait reconnaître qu’ils continuent à croire que leur foi a les réponses qu’ils cherchent pour peu qu’on les aide à trouver les réponses. Malheureusement, cette façon de voir les choses ne semble pas s’être encore imposée.
Une personne qui se pose des questions sur sa foi cherchera à obtenir des réponses à ces questions. Pour les avoir, elle se mettra à enquêter sur sa religion. Bien que cette idée en fasse frémir certains, une personne qui se renseigne sur sa foi commence souvent par creuser plus profondément dans les textes qu’elle a lus en grandissant et elle se tourne vers les autorités spirituelles qu’on lui a appris à respecter depuis son enfance. …
Les questions mènent à une enquête, ce qui amène une personne à mieux connaître sa foi. Répondre aux questions conduit également une personne à grandir dans sa foi. ... Une fois qu’on a surmonté une épreuve ou vaincu une difficulté, on en ressort plus fort. C’est vrai, que ce soit l’esprit, le corps ou la foi d’une personne qui est mise à l’épreuve. Ce qui peut survivre à l’épreuve durera, et ce qui peut résister à l’examen est plus susceptible de continuer à être cru et embrassé et à inspirer confiance.
En l’occurrence, il n’y a donc rien de mal à ce qu’une personne remette sa foi en question. C’est en se posant des questions que l’on apprend et que l’on grandit. C’est en trouvant des réponses que l’on acquiert la confiance nécessaire pour dire sans crainte ni réserve : « Je crois ».—Stephanie Hertzenberg[2]
Publié sur Anchor le 25 février 2020. Traduit de l’original par Bruno Corticelli.
Lu par Marcel Minéo. Musique de Jonathan Helper
[1] Actes 17.11.
[2] https://www.beliefnet.com/faiths/why-its-okay-to-have-questions-about-your-faith.aspx [pourquoi c’est une bonne chose d’avoir des doutes et des questions sur la foi]
Copyright © 2024 The Family International