octobre 5, 2012
Je suis en train de lire le livre de Rick Warren, The Purpose Driven Life [en Français, « Une passion, une vie une destinée », NDLT], pour la troisième fois en l’espace de deux ans. J’ai découvert que mon profil spirituel se reflétait dans le chapitre intitulé « Le 14ème jour: Quand Dieu semble se tenir à distance », et j’ai donc décidé d’étudier attentivement les conseils et les suggestions proposés par l’auteur.
Il pose la question : « Comment fait-on pour adorer Dieu … quand Dieu semble être à des millions de kilomètres de distance? » Très bonne question !
Je reviens, si vous le voulez bien, au « 12ème jour: Devenir les meilleurs amis de Dieu. » Il dit: « Pour devenir l’ami de Dieu, vous devez être honnête avec Lui, vous devez exprimer vos sentiments intimes, et non pas ce que, à votre avis, vous devriez ressentir ou dire.” Aïe !
La vérité c’est que j’aspire à devenir l’amie de Dieu. A vrai dire, je me suis fait une idée très précise de ce que je suis censée ressentir à propos de Dieu, et des choses que je devrais Lui dire, tout cela dans le but d’être une bonne chrétienne. Mais à dire vrai, la réalité de ce que je ressens, et de mes actes et de mes paroles envers Dieu, correspond rarement à l’image mentale que je me suis créée. En fait, il semble que mon esprit et mon cœur soient surtout occupés à remettre un tas de choses en question.
J’ai pas mal raisonné et analysé, mais je n’ai pas fait vraiment part de mes pensées ou de ce que je ressentais à Dieu qui est mon ami. Je me suis dit que je serais une bien meilleure compagnie pour le Seigneur si j’étais plus « équilibrée » spirituellement. Je me sentirais mieux si j’étais persuadée d’être plus ou moins un bonne chrétienne, solide et responsable, quelqu’un sur qui les autres pourraient s’appuyer, une fille qui peut offrir des conseils avisés et tracer la voie à suivre, une fille qui peut y arriver et qui peut se sortir de n’importe quelle situation avec le sourire, et être heureuse dans n’importe quelle circonstance. Seulement voilà, en ce moment ma petite âme est à des années-lumière de se sentir dans cet état de béatitude.
Le livre continue en ces termes:
« Il est probable que vous deviez confesser une colère réprimée et un ressentiment enfoui envers Dieu, à cause de certains épisodes de votre vie où vous avez l’impression d’avoir été victime d’une injustice ou profondément déçu. …. La première étape vers la guérison consiste à lâcher prise, à renoncer à votre amertume, et à dévoiler ce que vous ressentez. Comme beaucoup de personnages bibliques l’ont fait avant vous, dites exactement à Dieu ce que vous ressentez … Parfois la capacité à exprimer ses doutes est la première étape vers le niveau suivant d’intimité avec Dieu. »
Mon rêve c’est que mon âme demeure dans un état d’intimité permanente avec son Créateur. Et donc, comme je voulais à tout prix nouer cette relation d’amitié avec Dieu, j’ai laissé tomber mon attitude fausse, du genre « laisse-moi me refaire une beauté avant de paraître en Ta présence, Seigneur », et je Lui ai dit tout ce que j’avais sur le cœur, en toute honnêteté. Je me sentais vraiment minable d’avoir à prononcer des paroles comme « Je T’en veux » ou « Je suis en colère » en parlant avec Lui. Mon cœur avait conservé le souvenir d’événements que je considérais comme totalement injustes, des prières restées sans réponse, des sacrifices que j’avais consentis pour Lui et qu’à mon avis, Il aurait dû récompenser. Alors, je Lui ai parlé de tout cela aussi.
Une fois que j’ai eu terminé, j’ai eu la bonne surprise d’être toujours en vie. Il ne m’a pas châtiée, et je n’ai pas eu l’impression qu’Il était agacé, en colère ou déçu par ce que je Lui disais. Cela m’a fait du bien de pouvoir m’épancher comme ça, et je me suis sentie soulagée. A deux ou trois reprises dans le passé, j’avais fait part de mes griefs à une ou deux de mes amies dont je me sentais proche, mais maintenant je me rends compte que si j’avais vraiment considéré Dieu comme mon meilleur ami et que je Lui en voulais pour quelque chose, il aurait été plus convenable que je Lui en parle d’abord.
Mais revenons au chapitre “le 14ème jour”:
« Dieu est toujours présent, même lorsque vous n’avez pas conscience de Sa présence ; or Sa présence est trop profonde pour être mesurée par une simple émotion …. Certes, Il veut que vous ressentiez Sa présence, mais ce qui Lui tient encore plus à cœur c’est que vous Lui accordiez toute votre confiance. »
J’en ai fait l’expérience dans mes relations avec les êtres humains. Il est facile de se sentir aimée et spéciale lorsqu’on est en présence d’une personne qui vous assure de son amour. Mais c’est différent lorsque vous êtes séparés physiquement et coupés de communication. Dans ce cas, vous en êtes réduit à faire confiance. Et en même temps que vous faites confiance, vous découvrez que vous avez mûri et que votre relation s’est approfondie.
“Les situations qui vont tester le plus les limites de votre foi sont celles où rien ne va plus dans votre vie et où Dieu est introuvable. » Je dois dire que cela résume assez bien ce que je ressens. Et donc la question se pose : “Comment peut-on louer Dieu quand on ne comprend pas ce qui nous arrive et que Dieu reste silencieux ? Comment fait-on pour rester en contact avec Dieu quand on traverse une crise et qu’on est coupé de communication ? »
Voici ce que je suis en train d’apprendre…
1. « Dites à Dieu exactement ce que vous ressentez. »
C’est fait!
2. “Concentrez-vous sur la nature de Dieu—Sa nature immuable.” Pour moi, c’est un ami très cher, le Sauveur ultime, un créateur impressionnant, un mari fidèle, un tendre amant, un communicateur, un enseignant, un assistant, un libérateur. Il a de la compassion, Il est intrépide. Il est miséricordieux. Il pardonne et Il est toujours authentique. Il est éternel et compréhensif, Il s’intéresse à moi personnellement, et Il est original. Et Dieu merci, Il a toujours une longueur d’avance.
3. « Faites confiance à Dieu pour tenir Ses promesses. » J’en choisis trois auxquelles je pense et sur lesquelles je médite. Elles me remplissent de paix; elles m’assurent de Son amour et de Sa sollicitude, et elles suscitent en moi un sentiment d’émerveillement vis-à-vis de mes espoirs et rêves futurs.
Les voici :
Jean 8:31–32: Si vous vous attachez à la Parole que Je vous ai annoncée, vous êtes vraiment Mes disciples. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres.[1]
Jérémie 33:3: Invoque–Moi, et Je te répondrai, Je te révélerai de grandes choses et des choses secrètes que tu ne connais pas.[2]
Philippiens 4:13: Je peux tout faire grâce au Christ qui m’en donne la force.[3]
4. « Rappelez-vous tout ce que Dieu a déjà fait pour vous. » J’en ai fait une liste dans mon journal. C’était comme voir ma vie sous un angle complètement différent. Pratiquement tout ce qu’il y a de beau et que j’aime dans ma vie porte Sa marque—qu’il s’agisse d’une personne ou d’une chose qu’Il m’a donnée, d’une expérience qu’Il m’a fait traverser, d’un talent dont Il m’a dotée, d’une leçon qu’Il m’a apprise, d’une vérité qu’Il m’a révélée, ou de quoi que ce soit d’intéressant, de profond ou de beau qu’Il m’a communiqué (dans Sa Parole, dans un livre, par l’intermédiaire d’un ami, d’un être cher, ou dans Sa création).
Bon d’accord, Il a choisi de se retirer pendant un certain temps—mais notre relation mûrit. Et bien que je préférerais ne pas Le sentir aussi distant et silencieux, à travers cette expérience j’apprends à Lui faire davantage confiance.
“Lorsque vous vous sentez abandonné par Dieu mais que vous continuez à Lui faire confiance en dépit de ce que vous ressentez, vous L’adorez au plus haut point.”[4] C’est là que résident tous mes espoirs.
Publié dans Anchor le 26 septembre 2012. Traduit de l’original anglais « A million miles away ? » par Bruno et Françoise Corticelli
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[1] SEM
[2] SEM
[3] BFC
[4] Rick Warren, The Purpose Driven Life [Une passion, une vie, une destinée](Grand Rapids, MI: Zondervan, 2002), 107, 94–95, 110–112.
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