avril 26, 2017
[When God Doesn’t Move the Mountains]
Par Heather Hiccups
Cela fait maintenant deux ans exactement que nous essayons d’avoir un bébé. Et durant ces deux années, j’ai tout entendu. Selon une croyance populaire, il semblerait que si vous aviez assez de foi, cela arriverait. Et d’après le même raisonnement, la raison pour laquelle ce n’est pas arrivé c’est simplement que notre foi n’était pas suffisamment forte.
Alors qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai prié. De toutes mes forces. Du sang, de la sueur, et des larmes, de toutes mes forces. J’ai imploré Dieu, et je l’ai fait souvent. J’ai rassemblé chaque once de foi en moi au point de me sentir physiquement fatiguée et malade.
Et pourtant, rien.
Au bout du compte, apparemment la foi que j’avais n’était pas la foi surhumaine et époustouflante que d’aucuns pensaient que j’aurais dû avoir pour que cela arrive. Elle n’était tout simplement pas suffisante.
C’est dur à accepter pour un tas de raisons, mais principalement parce si j’en crois ce point de vue c’est ma responsabilité de guérir de mon infertilité. Si je suis encore stérile c’est parce que je n’ai pas suffisamment de foi. Parce que mes prières étaient, et sont, insuffisantes. Elles n’étaient pas assez puissantes pour que Dieu me guérisse. Mes pleurs et mes prières et chaque exercice de ma foi dont je me pensais capable n’ont pas été suffisants pour que Dieu dise oui et me donne un bébé.
Et puis j’ai commencé à changer de point de vue. J’ai lu le passage de la Bible en 2 Corinthiens où Paul, le gars qui avait une foi hors du commun, parlait de son handicap. Pensez-donc, ce gars commandait que les gens soient guéris au nom de Jésus, et ils étaient instantanément guéris. Il ordonnait à un démon de partir simplement parce qu’il l’agaçait, et le démon s’enfuyait. Paul ne manquait manifestement pas de foi. C’est un gars qui aurait pu dire à une montagne : « déplace-toi », et elle se serait déplacée. Il disait :
« J’ai reçu le don d’un handicap pour que je garde constamment à l’esprit mes limites. Un ange de Satan n’a pas cessé de me tourmenter ; mais en fait il n’a réussi qu’à me faire m’agenouiller. Aucun danger donc que je m’enorgueillisse et que je marche la tête haute ! Au début je n’ai pas considéré cela comme un don et j’ai supplié Dieu de m’en débarrasser. Je l’ai supplié trois fois, mais Il m’a répondu : « Ma grâce te suffit, c’est tout ce dont tu as besoin. Ma puissance se manifeste dans ta faiblesse. » Après avoir entendu cela, j’étais content de ce qui m’arrivait. J’ai cessé de me focaliser sur le handicap et je me suis mis à apprécier le don. » –2 Corinthiens 12.7-12, Le Message.
Les prières de ce héros de la foi n’avaient pas réussi à faire disparaitre son infirmité. Il a prié trois fois, avec une foi d’un niveau tel que j’ai du mal à le concevoir …et pourtant, Dieu a quand même dit non. Dieu voulait que Paul s’appuie sur sa grâce pour s’en sortir, et non pas sur ses propres aptitudes. Dieu voulait mettre Paul à genoux afin qu’il dépende de Lui pour s’en sortir. S’il n’avait pas eu ce handicap, il aurait pu facilement s’enorgueillir du fait qu’il était à la hauteur, incroyablement béni et favorisé, et même si à l’occasion il avait fait un petit signe de la main à Dieu (vous savez, juste pour maintenir la relation), il n’aurait plus vraiment eu besoin de Lui.
Il y a une profonde vérité dans tout cela. Même si j’aimerais beaucoup siroter un café et rire avec mes amies et nous vanter d’être toutes des « fontaines de fertilité », je ne pourrai jamais le faire. J’ai été dépouillée de toute la fierté que j’aurais pu avoir concernant ma capacité à enfanter, et pour l’instant je ne puis témoigner du merveilleux don d’enfants avec lequel le Seigneur m’a béni. Au lieu de cela, je suis contrainte de m’agenouiller, et de m’en remettre entièrement aux décisions de Dieu, sans d’autre choix que de compter sur le fait que sa grâce est suffisante pour me rendre heureuse même si je n’ai pas de bébé. Parce que mon cadeau n’est pas enveloppé dans des rubans et de belles boucles. Il est enveloppé de larmes et d’écorchures aux genoux. Il aurait pu nous guérir instantanément, moi, Paul, ou vous.
Mais parfois Dieu dit non.
Je vais être honnête, je ne suis pas aussi forte que Paul pour endurer ces choses. Je n’en suis pas arrivée au point de considérer ma stérilité comme un « don. » Ni de l’apprécier. Ni d’être heureuse que ce soit un rappel constant que je ne peux pas tout faire par moi-même. Non, cette pilule n’est pas agréable au goût.
Je peux comprendre que vous n’en êtes pas encore arrivés là, non plus. « Là » est dur. « Là » exige que nous disions des choses comme :
Non, ce « là » n’est pas l’endroit agréable et stimulant où l’on aurait envie de s’attarder. Mais c’est aussi un lieu de réconfort parce qu’on doit renoncer à tout contrôler. Vous n’avez pas à vous dire que la foi que vous vous êtes efforcés de trouver si intensément que ça vous en a rendus physiquement malades, n’était pas suffisante. Que si vous aviez redoublé d’efforts, vous auriez pu influencer Dieu au point qu’Il change la situation, et que vous pourriez contrôler Dieu, d’une certaine manière.
Parce que, aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est extrêmement réconfortant de savoir que Dieu peut dire non. Et Il le fait souvent. C’est encourageant de savoir que nous ne pouvons pas contrôler ses décisions, et que dans les faits, l’issue ne dépend pas toujours du niveau de notre foi.
C’est réconfortant de savoir que parfois Dieu ne déplace pas les montagnes, simplement parce qu’Il veut que nous puisions notre force en Lui pour les escalader.
Quand Tu ne déplaces pas les montagnes que je voudrais que Tu déplaces
Quand Tu ne sépares pas les eaux que j’aurais espéré traverser
Quand Tu ne donnes pas les réponses, alors que je T’implore
Je Te fais confiance, je Te fais confiance.
—Paroles de Lauren Daigle.
https://heatherhiccups.wordpress.com/2016/09/24/when-god-doesnt-move-the-mountains
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