Trouver le sens de la vie – 1ère partie

février 27, 2017

  [Finding Life’s Purpose—Part 1]

Tiré de la série Roadmap [Feuille de route]

Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est là le commandement le plus grand et le plus important. Et il y en a un second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'enseignent la Loi et les prophètes est contenu dans ces deux commandements. » —Matthieu 22.37-40[1]

Vous avez probablement entendu ce proverbe Quaker qui dit : « Je ne passerai dans ce monde qu'une seule fois. Toute bonne chose que je peux dès lors faire ou toute gentillesse que je peux démontrer à tout être humain, je dois le faire maintenant. Je ne dois pas différer ou négliger cela, car je ne passerai plus par ce chemin. »

Nous vivons à un rythme trépidant ; il est facile de se trouver submergé par tout ce qu’il y a à faire. Indépendamment de notre activité et de notre style de vie – que l’on étudie, que l’on travaille ou que l’on soit missionnaire dans un pays étranger, célibataire ou père/mère de famille – les nombreux détails de la vie quotidienne peuvent accaparer notre temps et notre énergie à tel point qu’on en néglige de s’arrêter et de réfléchir à ce que nous faisons de notre vie et pourquoi.

Autrement dit, pour le disciple chrétien, l’amour doit être la raison pour laquelle nous faisons ce que nous faisons. Après tout, Dieu est amour. Aimer est notre grand privilège, notre plus profonde obligation – l’amour pour Dieu d’abord et avant tout, suivi de près par l’amour pour les autres.

Qu’est-ce qui nous rend capables d’aimer les autres, de nous sacrifier pour les autres, d’être altruistes ?

Ce sont des questions auxquelles il est difficile de répondre. Le fait est qu’aucun de nous n’a au fond de lui la capacité de constamment manifester de l’amour, du désintéressement, de l’attention, et de l’intérêt pour les autres. A moins, bien entendu, que nous ayons l’amour de Dieu dans nos cœurs et que nous soyons disposés à le partager avec ceux qui nous entourent.

Ce qui est bien avec l’amour c’est que ce n’est pas quelque chose qu’on peut mettre et enlever comme on porte une veste. Il faut que ce soit quelque chose de vivant, une partie de nous qui respire. D’abord, nous devons être remplis d’amour par l’Esprit de Dieu qui vit dans notre cœur. Puis nous devons choisir de manifester de l’amour quand l’occasion se présente. Faire preuve d’amour n’est pas un réflexe aussi naturel que nous le voudrions. Il est vrai que, individuellement, nous n’avons pas suffisamment d’amour pour vivre comme Jésus nous a enseigné à le faire, pour nous aimer les uns les autres comme Il nous aime, Lui.

Pour être en mesure de vivre la vie d’amour que le Seigneur souhaite nous voir adopter, nous devons nous tourner vers Lui et recevoir son Esprit et son amour.

Comment faire ? Nous devons passer du temps avec Jésus ; nous devons recevoir sa Parole dans nos cœurs et Le laisser nous donner la force d’aimer les autres comme Il le veut. Voilà le secret : passer suffisamment de temps en communion avec le Seigneur, pour que son amour jaillisse de nos cœurs et puisse déborder sur les gens qui nous entourent.

Il y a des moments où c’est un sacrifice de montrer ou d’exprimer de l’amour. Souvent, suivre les incitations de Dieu à montrer de l’amour va à l’encontre de notre nature, ce n’est pas pratique, ça n’a pas de sens, ou ça ne parait pas nécessaire. Pour une raison ou pour une autre, nous oublions ou nous tardons à exprimer l’amour et l’admiration que nous ressentons pour ceux qui nous entourent. La triste conséquence de ce scénario courant est que lorsque vous tardez à complimenter quelqu’un, vous pouvez manquer l’occasion de donner les encouragements dont cette personne a grand besoin, ou de montrer de façon tangible à cette personne comment Dieu la voit. Quelqu’un a dit un jour : « Ressentir de l’amour et ne pas l’exprimer, c’est comme emballer un cadeau et ne pas l’offrir. »

Voici une histoire racontée par un homme nommé Tom Anderson qui donne un éclairage nouveau sur la nécessité d’exprimer notre amour et notre reconnaissance.

Un jour, je me suis fait une promesse sur la route qui mène à notre chalet de vacances en bord de mer. J’ai décidé que j’allais m’efforcer pendant deux semaines d’être un mari et un père aimant. Entièrement dévoué. Pas de « si… », de « et… », ou de « mais… ».

L’idée m’est venue en écoutant un commentateur sur le lecteur stéréo de ma voiture. Il citait un passage biblique sur les maris qui sont attentionnés envers leurs femmes. Puis il a ajouté : « l’amour est un acte de volonté. Une personne peut décider d’aimer. » J’ai dû admettre en moi-même que j’étais un époux égoïste – que notre amour avait été émoussé à cause de mon insensibilité. Par ma manière d’être mesquine, comme le fait de reprocher à Evelyn sa lenteur, lui imposer les programmes télévisés que je voulais regarder, jeter à la poubelle des journaux de la veille alors que je savais qu’elle aurait aimé les lire. Eh bien, pendant deux semaines tout cela allait changer.

Et c’est ce qui s’est passé dès l’instant où j’ai embrassé Evelyn sur le pas de la porte et que je lui ai dit : « Ce nouveau pull jaune te va à ravir. »

« Oh, Tom, tu as remarqué ! » s’est-elle exclamée, surprise et contente ; sans doute un peu perplexe aussi.

Après le long trajet jusqu’au chalet, j’avais envie de m’asseoir et lire. Evelyn a proposé qu’on aille se promener sur la plage. J’ai commencé par refuser, puis j’ai repensé au fait qu’Evelyn était restée toute seule ici avec les enfants toute la semaine et maintenant elle avait envie d’être seule avec moi. Nous avons marché le long de la plage pendant que les enfants jouaient avec leurs cerfs-volants.

Et ça a continué comme ça. Deux semaines sans appeler la société d’investissement de Wall Street dont je suis le directeur ; une visite au musée de coquillages, même si d’habitude je déteste les musées (et ça m’a plu) ; j’ai tenu ma langue quand Evelyn prenait tout son temps pour se préparer et nous a fait arriver en retard chez des amis qui nous avaient invités à diner. Détendus et heureux, c’est ainsi que nous avons passé toutes nos vacances. Je me suis fait une nouvelle promesse de continuer à choisir d’aimer.

Une seule chose a cloché au cours de mon expérience. Evelyn et moi, nous en rions encore aujourd’hui. La dernière nuit que nous avons passée au chalet, Evelyn m’a regardé fixement avec une grande tristesse dans les yeux.

« Que se passe-t-il ? lui ai-je demandé.

–Tom, a-t-elle commencé, d’une voix teintée d’anxiété, tu es au courant de quelque chose que j’ignore ? 

–Que veux-tu dire ? 

–Eh bien … ce bilan que j’ai fait il y a quelques semaines … notre médecin … il t’a dit quelque chose à mon sujet ? Tom, tu as été si gentil avec moi… est-ce que je vais mourir ? »

Il m’a fallu un petit moment avant de comprendre. Et puis j’ai éclaté de rire.

« Mais non, ma chérie, lui ai-je répondu, en la serrant dans mes bras et en l’embrassant, tu n’es pas en train de mourir. C’est moi qui commence tout juste à vivre ! » –Tom Anderson.  

Dans cet exemple, Tom « a choisi d’aimer » et de mettre de côté ses intérêts personnels et ses préoccupations de Wall Street pour donner toute son attention à sa famille, et principalement à sa femme. Cette anecdote confirme que lorsque nous prenons le temps d’aimer, nous laissons souvent une impression extrêmement significative et durable. Dans ce cas, sa femme était tellement surprise de l’attention qu’elle recevait qu’elle pensait que quelque chose clochait, au point d’imaginer qu’elle allait mourir. Il s’est avéré qu’elle allait bien, mais il y a tant de gens dans le monde qui meurent d’envie de recevoir un petit peu d’attention, de compassion, et d’amour. Nous connaissons probablement tous des gens comme ça dans notre entourage.

En fait, nous nous sentons tous ainsi parfois, et dans ce cas, comment voudrions-nous que les autres nous traitent ? Pourquoi alors ne pas le faire pour les autres ?

Vivre une vie d’amour pour Dieu et pour les autres procure de nombreux avantages. L’une des principales récompenses lorsque nous vivons davantage pour les autres que pour nous-mêmes, est que nous découvrons le sens de la vie. Quand nous vivons une existence qui a un sens, nous donnons de la valeur à notre vie. Peu de choses sont éternelles dans la vie. L’amour l’est. L’amour a une valeur éternelle ; difficile de trouver un meilleur sens à la vie ! La plupart du temps, une existence vécue dans l’égoïsme laisse un profond vide intérieur, parce que Dieu nous a créés avec des aspirations qui ne peuvent être satisfaites que par quelque chose de plus grand que nous-mêmes, en ayant une relation d’amour avec Lui et les autres. Il nous a créés avec le besoin de donner aux autres, de faire des sacrifices pour les autres, pour parvenir à un épanouissement et un bonheur durables.   

Considérez l’histoire vraie suivante :

Un homme que nous appellerons Bill Wilkins, courtier à Wall Street, se réveilla un matin dans un hôpital pour alcooliques. Il leva un regard abattu vers le médecin de garde et dit en gémissant :

 

« Docteur, combien de fois me suis-je retrouvé dans cet établissement ?

–Une cinquantaine de fois !

–Je suppose que l’alcool va finir par me tuer ?

–Bill, répondit le docteur d’un ton grave, ça ne devrait plus être très long maintenant.

–Eh bien, répliqua Bill, pourquoi pas un verre pour me remettre d’aplomb ?

–Je suppose que ça peut se faire, étant donné les circonstances, acquiesça le docteur. Mais je vais faire un marché avec vous. Il y a un jeune homme dans la pièce d’à côté qui est plutôt mal en point. C’est la première fois qu’il est là. Peut-être que si vous montrez l’horrible exemple que vous êtes, ça pourrait l’effrayer au point de rester sobre pour le restant de ses jours. »

Au lieu de se rebiffer, Bill éprouva une lueur d’intérêt. « D’accord, dit-il. Mais n’oubliez pas mon verre à mon retour. »

Le jeune homme était certain d’être voué à l’échec, et Bill, qui se considérait comme un agnostique, n’en crut pas ses oreilles lorsqu’il s’entendit exhorter le jeune homme à se tourner vers un pouvoir supérieur.

« L’alcool est une puissance extérieure qui à pris le contrôle sur toi, dit-il d’un air grave. Seule une autre puissance extérieure peut te sauver. Si tu ne veux pas l’appeler Dieu, appelle-la la vérité. »

Quel qu’ait été l’effet de ses paroles sur le jeune homme, Bill s’était vraiment impressionné lui-même. De retour dans sa chambre, il en oublia son marché avec le docteur. Bill ne vint jamais venu chercher le verre promis. En pensant pour une fois à quelqu’un d’autre, il avait donné à la loi de l’altruisme et de la générosité une occasion d’agir en  lui. Tant et si bien qu’il finit par devenir le fondateur d’un mouvement de guérison par la foi des plus efficaces : les Alcooliques Anonymes.

Le vrai nom de Bill était William Griffith Wilson, bien que suivant la tradition des Alcooliques Anonymes, la plupart des gens le connaissaient simplement sous le nom de « Bill W. ». Comment aurait-il pu imaginer l’immense bienfait qui résulterait pour le monde entier de ce moment où il détourna son attention de lui-même pour s’intéresser à une autre personne ? C’est en nous oubliant nous-mêmes et en investissant dans les autres que nous récoltons souvent les plus grandes récompenses. – Fulton Oursler.

Voilà quelqu’un qui était aussi défait et démoralisé qu’il est possible de l’être, après s’être retrouvé 50 fois dans un hôpital pour alcooliques. Il devait se sentir totalement abattu et désespéré, considérant qu’il était aussi agnostique. Mais il finit par trouver un nouveau départ dans la vie en s’intéressant aux autres et en essayant de les aider.

La plupart d’entre nous ont probablement été témoins d’exemples de ce type de renaissance au cours de notre vie. Peut-être qu’il y a eu des moments où vous n’arriviez pas à faire les changements nécessaires malgré vos efforts désespérés, jusqu’au jour où vous avez détourné votre attention de vous-mêmes pour la porter sur quelqu’un d’autre, et la volonté de changer est apparue, entrainant une évolution, un progrès, ainsi que l’envie d’aider un ami qui avait besoin de faire la même chose.

Ce concept est bien exprimé par Elisabeth Elliot, dans ce qui suit :

Avez-vous parfois l’impression d’être une terre aride, incapable de produire quoi que ce soit d’utile ? Moi ça m’arrive. Quand j’ai besoin de me ressourcer, ce n’est pas facile de penser aux besoins des autres. Mais j’ai découvert que si, au lieu de prier pour mon propre confort et ma satisfaction, je demande au Seigneur de me donner les moyens de donner de moi-même aux autres, il se produit une chose extraordinaire – je vois mes propres besoins satisfaits d’une façon remarquable. Le renouveau arrive par des voies que je n’aurais jamais imaginées, à la fois pour les autres, puis, par voie de conséquence, pour moi-même.

Jésus disait :

Donnez, et l'on vous donnera, on versera dans le pan de votre vêtement une bonne mesure bien tassée, secouée et débordante ; car on emploiera, à votre égard, la mesure dont vous vous serez servis pour mesurer. – Luc 6.38[2]

La série des vidéos Roadmap a été conçue par TFI pour les jeunes adultes. Première publication en 2010. Adapté et réédité sur Anchor le 18 janvier 2017. Traduit de l’anglais par Jeff de Tahiti et Bruno Corticelli.



[1] BDS.

[2] BDS.

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