novembre 9, 2016
[Grace + Faith + Nothing]
Par David Brandt Berg
Dieu a suscité de grands saints, au cours des siècles passés, pour les donner en exemple, comme un idéal à atteindre pour les croyants. Mais bien souvent, les saints et les grands héros bibliques ont été tellement exaltés et apparaissent tellement supérieurs à nous qu’on se dit : « A quoi bon essayer? Je n’arriverai jamais à leur ressembler. Je n’y arriverai pas. » On n’a même pas envie d’essayer tellement ils sont au-dessus de nous. Même les personnages bibliques paraissent tellement au-dessus du commun des mortels qu’il est impossible de s’identifier à eux dans notre vie de tous les jours.
Mais ce que le Seigneur essayait de montrer dans sa Parole, c’était à quel point ils étaient humains et à quel point ils nous ressemblaient. Ils n’étaient pas parfaits et, à bien des égards, ils n’étaient pas très différents de nous. C’est pour cette raison que l’exemple du roi David a toujours encouragé beaucoup de gens au cours des siècles ; voilà un homme qui était un pécheur et, méchant comme il l’était, le Seigneur lui a pardonné, après sa grande repentance, et l’a appelé un homme selon son cœur. David a écrit des psaumes magnifiques et il se trouve qu’il a été un bon roi, un grand homme et un prophète qui aimait le Seigneur, en dépit de toutes ses fautes et de ses péchés.
Même l’apôtre Paul, le grand saint du Nouveau Testament vénéré par l’église, n’était pas parfait.
C’est peut-être à cause de cette exaltation excessive des saints que l’on ressent un fort sentiment d’infériorité et de désespoir, et cela nous pousse à croire qu’on ne pourra jamais atteindre un tel niveau de sainteté, de piété, de gloire, de souffrance et de persécution ; alors on a envie de baisser les bras en disant : « A quoi bon? Je n’y arriverai jamais! »
Mais il est important de se rappeler que même les grands hommes de Dieu comme Moïse, par exemple, ont commis des erreurs et ont péché ; en fait, presque tous les grands hommes de Dieu dans la Bible étaient des héros aux pieds d’argile, ils étaient humains comme nous. C’est pour cela que j’ai essayé de signaler leurs erreurs, leurs échecs et leurs péchés. C’est une erreur de croire que l’idéal, pour un chrétien, c’est d’être parfait et d’atteindre un état de sainteté absolue et de perfection sans péché. La Bible n’essaie pas de cacher les péchés de ses héros. La Bible révèle au grand jour leurs péchés, leurs erreurs, leurs fautes, et elle raconte comment Dieu les a punis et les a corrigés pour les remettre dans le droit chemin, à maintes reprises.
C’est pour cela que le roi David offre un merveilleux exemple : certes, il était vraiment pitoyable, il a fait beaucoup d’erreurs et a commis un tas de péchés horribles, mais malgré tout, le Seigneur lui a pardonné et s’est servi de lui. Je dois dire qu’il était mon héros, parce que je me suis toujours dit: « S’il a pu être pardonné, je dois pouvoir y arriver aussi. » Je n’ai jamais pensé lui arriver à la cheville et atteindre les sommets de sa gloire, ni approcher la beauté de ses psaumes, de ses prophéties et de tout le reste, mais je me disais que, si un grand homme comme lui pouvait commettre autant de péchés, alors il y avait sûrement de l’espoir pour un petit pécheur comme moi.
Le célèbre prédicateur Harry Ironside (1876–1951) avait été élevé dans l’église de la sanctification (Holiness) et il avait des péchés secrets dont il était conscient. Pourtant, il continuait à prétendre qu’il avait atteint un état de perfection et ne commettait plus aucun péché, parce qu’il croyait à cette seconde œuvre de grâce, l’expérience de l’éradication, chère à l’église de la sanctification, en vertu de laquelle Dieu avait retranché leur vieux moi et le péché, en sorte qu’ils étaient devenus parfaits, d’une pureté absolue, et qu’ils ne pouvaient plus pécher.
Mais Harry était honnête avec lui-même; il savait que ce n’était pas son cas. Il se mit à lire la Bible et finit par se rendre compte que le salut était entièrement par la grâce et que cela n’avait rien à voir avec une quelconque perfection sans péché. Nous sommes tous faillibles, nous faisons tous des erreurs, nous commettons tous des péchés, et c’est seulement par la grâce de Dieu que nous sommes sauvés. Ce sont uniquement son amour, sa miséricorde, sa grâce et son sacrifice sur la croix qui nous sauvent. Rien d’autre. Absolument rien.
Harry finit par reconnaître qu’il n’était pas parfait et qu’il n’était pas sans péché. Il se rendit compte qu’il avait foi dans le sang du Christ et dans le salut du Christ. Il était désespéré, il s’est mis à lire la Bible, et est arrivé à la même conclusion et a fait la même découverte que ce cher Martin Luther, à savoir que « c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter. »[1]
Il se mit immédiatement à témoigner et à le dire à tout le monde. Il enseignait que, pour être sauvé, il suffit de croire et de recevoir Jésus. Il suffit de croire. La grâce de Dieu, votre foi, et c’est tout. C’est tout ce qu’il faut pour être sauvé. La grâce + la foi + rien du tout! Bien entendu, les œuvres suivront ; les actes d’amour et les témoignages d’amour pour le Seigneur suivront, mais on n’en a pas besoin pour être sauvé. Elles sont une manifestation du salut et de votre amour pour le Seigneur et les autres.
Il allait partout en chantant et en louant le Seigneur, pour témoigner et prêcher cet évangile qu’il venait de découvrir, comme Martin Luther lorsqu’il en était arrivé à la conclusion que nous sommes sauvés par la grâce, au moyen de la foi ! Martin Luther s’était relevé des marches sur lesquelles il était agenouillé en s’écriant : « Je n’ai pas besoin de faire ça pour être sauvé ! Je n’ai pas besoin de faire pénitence. Je n’ai pas besoin de ramper sur les mains et les genoux devant le pape ni qui que ce soit d’autre ! Je peux être sauvé par la grâce de Dieu. Il m’a déjà donné le salut ; tout ce que j’ai à faire, c’est le recevoir et remercier Dieu de me l’avoir donné.»
Il s’est mis à prêcher cela partout, et les gens étaient sauvés par la grâce ; ce qui lui a valu d’être excommunié de l’Eglise Catholique parce qu’elle ne pouvait tolérer la doctrine selon laquelle on n’avait pas besoin d’être bon, on n’avait pas besoin de faire des œuvres, et on n’avait pas besoin d’être un saint pour être sauvé. On pouvait très bien être un pécheur sauvé, sauvé uniquement par la grâce, au moyen de la foi. La grâce + la foi + rien.
Première publication, novembre 1981. Adapté et réédité, le 17 octobre 2016. Traduit de l’anglais par Bruno et Françoise Corticelli.
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