Aucune raison de se vanter

juin 9, 2016

 [No Room for Boasting]

Compilation

« Reste-t-il encore une raison de se vanter ? Non, cela est exclu. Pourquoi? Parce que ce qui compte, ce n'est plus le principe du mérite, mais celui de la foi. »—Romains 3:27[1]

Ce dont vous vous vantez, c’est ce qui vous remplit de confiance pour affronter la journée qui s’annonce. C’est ce qui vous fait dire : « je suis quelqu’un parce que j’ai ça. Je peux affronter tout ce qui arrivera aujourd’hui parce que je suis ainsi. » Ce dont vous vous vantez est essentiellement ce qui vous définit; c’est de cela que vous tirez votre identité et votre estime de soi. 

Or, dans l’Evangile, il est exclu de se vanter. Pourquoi ? La meilleure façon de comprendre ce que Paul veut dire, c’est encore de se pencher sur son expérience personnelle. En Philippiens 3:5–11, Paul nous dit en quoi il avait confiance avant de devenir chrétien, ou de quoi il se vantait : « J'ai été circoncis le huitième jour, je suis Israélite de naissance, de la tribu de Benjamin, de pur sang hébreu. Pour ce qui concerne le respect de la Loi, je faisais partie des pharisiens. Quant à mon zèle, il m'a conduit à persécuter l'Eglise. Face aux exigences de la Loi, j'étais sans reproche. » C’est une sacrée liste! Cela comprend son arbre généalogique, son origine raciale, ses succès scholastiques et professionnels, sans oublier sa piété religieuse et sa moralité. Mais il s’empresse d’ajouter : « Je le considère comme bon à être mis au rebut! »[2] Il ne se confiait en aucune de ces choses, il ne s’en vantait pas—bien au contraire. Il dit : « Je n’ai pas besoin de ces choses, je les considère comme une pure perte! Elles ne me servent absolument à rien ! » Et en échange de quoi a-t-il accepté de les perdre ? « Afin de gagner le Christ. » Paul dit que se vanter et croire sont diamétralement opposés ; on ne peut pas faire les deux en même temps. Le principe de la foi exclut de se vanter[3] puisque la foi implique que rien de ce que nous faisons ne pourrait nous rendre justes.

Si nous voulons recevoir Jésus, nous devons renoncer à nous vanter. … Il est exclu de se vanter quand on se rend compte que nos plus grandes réussites n’ont rien fait pour nous justifier! Tirer une fierté de nos réalisations, ce serait agir comme un homme qui est en train de se noyer, et qui brandit une liasse de billets de 100 euros en s’écriant : « Je vais m’en sortir ! J’ai de l’argent ! »

Si vous comprenez l’Evangile de la justice reçue, vous ne vous vanterez jamais. Ou plutôt, vous ne vous donnerez pas la gloire, mais vous glorifierez quelqu’un qui n’est pas vous, et exclusivement de quelque chose que vous n’avez pas fait : le Christ qui est mort sur la croix. Paul dit qu’il « ne veut à aucun prix placer sa fierté ailleurs que dans la mort de notre Seigneur Jésus-Christ sur la croix. »[4] Les chrétiens savent qu’ils sont uniquement et entièrement sauvés par l’œuvre du Christ, pas par leurs propres œuvres. Ils ne s’attribuent aucun mérite pour leur statut auprès de Dieu, ni pour les bénédictions qui leur viennent de Dieu. Ils transfèrent leur fierté d’eux-mêmes à leur Sauveur parce que tout le monde « tirera sa fierté » – se glorifiera, se vantera ou se confiera – dans l’objet de leur foi.  Si vous savez que vous êtes uniquement sauvé par l’œuvre du Christ, vous serez rempli de confiance, non pas d’une confiance en vos propres œuvres, mais d’une confiance en Christ à cause de sa mort. Vous affrontez chaque jour, même le jour de votre mort, en disant au monde: « J’ai le Christ. Sa mort veut dire que quand Dieu pose les yeux sur moi, Il voit son magnifique enfant. Monde, tu n’as rien à m’offrir, et tu ne peux rien me prendre. J’ai le Christ. » —Timothy Keller

Pas le fruit d'œuvres que vous auriez accomplies

« Ce n'est pas le fruit d'œuvres que vous auriez accomplies. Personne n'a donc de raison de se vanter. »—Ephésiens 2:9[5]

Cela encourage les gens de voir que vous n’êtes pas parfait, ou que leurs chefs ne sont pas parfaits mais qu’ils sont humains. Regardez Moïse. Regardez le roi David. Regardez Joseph. On trouve un tas de gens imparfaits dans la Bible et dans l’histoire de l’église. C’était tous des hommes. Des hommes de foi, mais ils avaient tous des pieds d’argile et ils ont tous fait de graves erreurs ; alors le Seigneur a dû montrer qu’ils étaient de simples mortels, affligés des mêmes faiblesses que nous et susceptibles de faire les mêmes erreurs, et que s’ils avaient accompli quoi que ce soit de bon, c’était uniquement grâce au Seigneur.

Ça ne pouvait être que le Seigneur puisqu’ils sont devenus de brillants exemples – non pas de leur grandeur personnelle mais de leur dépendance totale du Seigneur. Dieu était glorifié parce qu’ils étaient parfois de foutus mauvais exemples, ce qui prouvait que c’était le Seigneur, et Lui seul, qui les avait tirés d’affaire. C’était le Seigneur, et Lui seul, qui les avait sauvés. C’était le Seigneur, et Lui seul, qui leur avait donné la victoire finale. Ils n’y étaient pour rien, c’était seulement grâce au Seigneur. 

Exactement comme le salut : « Cela ne vient pas de vous, c'est un don de Dieu. »[6] « La foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la parole de Dieu »[7], mais nous sommes sauvés par la grâce au moyen de la foi.  Et cela ne vient pas de nous, afin que personne ne se glorifie ; c'est le don de Dieu. Une bonne partie de notre prédication et de notre enseignement peut donner l’impression que « c’est nous qui avons accompli ça » ou « on l’a fait, alors vous aussi, vous pouvez le faire. » Mais rappelons-nous et rappelons aux autres (sinon, Dieu se chargera de le faire) que c’est grâce au Seigneur, et que c’est Lui qui a tout fait, « car sans Lui, nous ne pouvons rien faire. »[8]David Brandt Berg

Différents niveaux de gloire

« Et nous tous qui, le visage découvert, contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l'éclat ne cesse de grandir. »—2 Corinthiens 3:18[9]

Je crains que parfois, une doctrine qui est populaire au sein de l’église, concernant les niveaux de gloire, ne soit pas totalement étrangère à notre vieille hypocrisie moralisatrice et pharisaïque qui relève sans cesse la tête. Certes, personne ne conteste que « chaque étoile brille d’un éclat particulier » – mais les étoiles peuvent varier en éclat sans qu’il y ait pour autant une quelconque hiérarchie entre elles; une étoile peut briller d’un certain éclat et une autre d’un éclat différent; d’ailleurs, les astronomes nous disent qu’il existe une grande variété de couleurs parmi des étoiles de même magnitude! 

Un homme peut être différent d’un autre homme, sans que cela suppose une différence de rang, d’honneur ou de niveau. Pour ma part, je ne vois aucune mention de degrés de gloire dans les Ecritures, et je n’adhère pas à cette doctrine; en tout cas, si niveaux il y a, je tiens à vous dire qu’ils ne peuvent en aucun cas dépendre des œuvres, mais qu’ils sont uniquement le fait de la grâce, et rien d’autre ! Je ne peux pas concevoir que, parce qu’un chrétien s’est consacré davantage qu’un autre au Christ, il y aura une différence éternelle, car cela introduirait la notion d’œuvres ... Oh, mes chers frères et sœurs, je pense que nous pouvons servir Dieu en étant motivés par autre chose que ce vil désir d’être plus grand que nos frères au Ciel !

Si je parviens au Ciel, je me moque bien de savoir qui sera plus grand que moi, car si quelqu’un est plus heureux que moi au Ciel, alors j’en éprouverai un plus grand bonheur, moi aussi; car la tendre communion entre une âme et une autre sera si grande et si intense que tous les cieux des justes seront mes cieux, et par conséquent, ce que vous avez sera mien, parce que nous serons tous unis dans une communion parfaite, bien supérieure à celle que nous avons ici-bas. La personne privée sera absorbée dans le corps collectif. Assurément, mes chers frères et sœurs, si l’un ou l’une de vous peut avoir une place plus glorieuse que moi au Ciel, et plus de bonheur et de joie que moi, j’en serai très heureux. Cette possibilité ne m’inspire maintenant aucune jalousie, et si c’était le cas maintenant, elle ne m’en inspirerait certainement pas au Ciel, parce qu’à ce moment-là, je saurai que plus vous éprouverez de bonheur, plus j’en éprouverai moi-même!

Une parfaite communion dans toutes les bonnes choses n’est pas incompatible avec un épanouissement personnel supérieur de l’un par rapport à l’autre. Même ici-bas, les saints avaient tout en commun quand ils étaient dans un état céleste, et je suis persuadé qu’ils auront tout en commun dans la gloire. Je ne crois pas que les gentlemen seront au Ciel et que les chrétiens pauvres resteront derrière la porte ; je crois que nous serons tellement unis que ces distinctions seront totalement effacées ; et que nous serons tellement liés par la communion, l’intérêt et l’intimité, que des choses comme les possessions personnelles, les différences de rang et les distinctions d’honneur, n’existeront plus. — car là-haut, nous serons pleinement et entièrement un en Christ ! —Charles Spurgeon

Publié sur Anchor, le 10 mai 2016. Traduit de l’anglais par Bruno et Françoise Corticelli.



[1] SEM

[2] Philippiens 3:8.

[3] Romains 3:27.

[4] Galates 6:14.

[5] SEM

[6] Ephésiens 2:8–9.

[7] Romains 10:17.

[8] Jean 15:5.

[9] SEM

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