Réflexion sur la miséricorde, inspirée par le Psaume 51

mai 24, 2016

 [Reflection on Mercy from Psalm 51:1]

 Par David Brandt Berg

 « O Dieu! Aie pitié de moi dans ta bonté; selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions ! »[1]

 

Qu’est-ce que la miséricorde? Nous employons des mots dont nous connaissons le sens, mais qui sont parfois difficiles à expliquer.

 

Un exemple de miséricorde, c’est quand Dieu nous pardonne et ne nous donne pas la punition que nous méritons de recevoir. Il nous aime, et Il nous pardonne plutôt que de nous punir. Nous sommes désolés, nous regrettons ce que nous avons fait et nous demandons pardon au Seigneur ; nous Lui demandons de nous aider à ne plus recommencer, et Lui, Il nous donne une deuxième chance. La miséricorde, c’est en quelque sorte une nouvelle chance. Dieu vous donne une deuxième chance au lieu de vous infliger la punition que vous méritez. Donc, là, c’est ce que dit David dans sa prière, et c’est ainsi que nous devrions tous prier: « O Dieu! Aie pitié de moi dans ta bonté, selon ta grande miséricorde! »

 

Donc la bonté et la miséricorde vont de pair. D’autres traductions disent « conformément à ta grande compassion. » La compassion, ou la bonté, vont de pair avec la miséricorde.

 

Qu’est-ce qu’une transgression? C’est un péché. On voit parfois des pancartes à l’entrée de ranchs ou de propriétés, avec l’inscription : « Entrée interdite » ou « Interdiction d’entrer ». Une transgression, c’est quand on enfreint un interdit. C’est aller là où vous n’avez pas le droit d’aller, c’est faire quelque chose d’interdit. C’est pour cette raison que, dans le Notre Père, nous prions « Pardonne-nous nos offenses (ou nos torts) comme nous aussi, nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » La version citée dans l’Evangile de Luc emploie le mot « péché ».[2]

 

J’en parlais avec Frère Brown, qui m’a aidé à bâtir mon église en Arizona. Il était persuadé qu’il ne pouvait pas être un pécheur, parce qu’il était membre de l’église de la Sainteté. Il était convaincu qu’il était entièrement sanctifié et qu’il ne pouvait pas pécher puisqu’il avait reçu le Saint-Esprit. Il s’imaginait qu’il était parfait et qu’il lui était impossible de commettre un péché.

 

Il prétendait avoir reçu ce qu’il appelait la « seconde œuvre de grâce », qui avait complètement effacé sa nature pécheresse. Son mauvais moi avait totalement disparu et, par conséquent, il était désormais sans péché et il ne pouvait plus rien faire de mal. Alors, je lui ai demandé : « Oui, mais de temps en temps, comme quand nous avons construit cette église, il vous arrive de faire des erreurs, Frère Brown. Il vous est arrivé de vous tromper, même si c’était purement accidentel. » Il m’a répondu: « Oui, mais ça, ce n’était pas un péché! C’était une simple erreur. » J’ai objecté : « Dans le Notre Père, Jésus dit : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Il a répliqué : « Une offense, ou un tort, c’est comme une erreur ; ce n’est pas un péché. » J’ai répondu : « Alors, comment se fait-il que dans l’autre Evangile, Il dise : ‘ Pardonne-nous nos péchés, comme nous aussi, nous pardonnons à toute personne qui nous offense’ ou ‘à tous ceux qui ont des torts envers nous’? »[3] Et là, il n’a pas su quoi répondre.

 

Les transgressions, ce sont des péchés, tout comme les offenses ou les torts; c’est quand on fait quelque chose de mal. Mais le Seigneur est plein de miséricorde, et si nous regrettons, si nous Lui demandons sincèrement pardon et que nous nous efforçons de ne pas recommencer, Il nous pardonne. 

 

Le Seigneur est magnanime envers nous, comme nous le sommes avec nos enfants. La justice exige que vous receviez ce que vous méritez. Si vous méritez d’être punis et que vous recevez cette punition, ce n’est que justice ; vous passez en jugement.

 

David en appelle à la miséricorde de Dieu. Il méritait d’être puni ; d’après la loi mosaïque, il méritait même la mort. Il méritait d’être lapidé jusqu’à ce que mort s’ensuive, pour avoir non seulement pris la femme d’un autre, mais pour avoir envoyé le mari à la mort, par-dessus le marché.[4] Mais il demanda pardon au Seigneur; dans ce passage, on le voit implorer la miséricorde de Dieu. Le Seigneur le punit mais Il ne le tua pas. C’est ça la miséricorde. David méritait la mort, mais le Seigneur lui accorda son pardon parce qu’il s’était repenti. Ma mère disait souvent qu’il avait commis un péché très grave, mais qu’il avait obtenu un grand pardon, parce que sa repentance était très grande. Il avait obtenu miséricorde parce qu’il regrettait profondément ce qu’il avait fait et qu’il avait imploré le pardon du Seigneur.

 

Quand nous regrettons profondément, quand nous demandons pardon au Seigneur et que nous nous efforçons de ne plus recommencer, le Seigneur fait preuve de miséricorde. Il y a un temps pour la miséricorde et le pardon. En fait, souvenez-vous de ce que Jésus Lui-même a dit quand ses disciples Lui ont demandé : « Seigneur, si mon frère se rend coupable à mon égard, combien de fois devrai-je lui pardonner? Irai-je jusqu'à sept fois ? » Il a répondu : « Jusqu'à soixante-dix fois sept fois. »[5] Ce qui fait 490 fois.

 

Le Seigneur fait preuve d’une grande miséricorde à notre égard, en nous pardonnant tous nos péchés, beaucoup plus que 490. Il fait preuve d’une grande miséricorde et d’une grande compassion envers nous. C’est ça, la miséricorde. Il a pris notre punition à notre place, pour que nous puissions être sauvés. Pas parce que nous sommes parfaits ou parce que nous ne faisons jamais rien de mal, mais parce qu’Il nous aime. Ça, c’est vraiment de la miséricorde. C’est de la miséricorde doublée de compassion.

 

Nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes en vertu de notre propre bonté ou de nos actes, ni même par nos tentatives d’obéir scrupuleusement aux lois de Dieu et de L’aimer. Nous ne serons jamais suffisamment bons ou parfaits pour pouvoir mériter, gagner ou être dignes de la perfection céleste du salut, par sa grâce, son amour et sa miséricorde! Il est impossible à qui que ce soit d’être sauvé sans la puissance de Dieu qui opère des miracles.

 

Accepter le salut sur la foi en sa Parole est une œuvre de la grâce de Dieu. C’est gratuit ; vous pouvez seulement le recevoir. C’est un cadeau de Dieu—vous ne pouvez pas travailler pour l’obtenir. Vous ne pouvez pas le mériter, sinon ce ne serait plus un cadeau gratuit. Vous ne possédez aucune justice, si ce n’est celle du Christ, et Il est le seul qui puisse vous la donner.

 

Dieu ne vous aidera pas à vous sauver vous-même, puisqu’Il ne peut pas aider ceux qui croient pouvoir se sauver tout seuls. Il n’aide que ceux qui s’en savent incapables. Ce que Dieu appelle la bonté, c’est la vraie piété –  celle du pécheur qui sait qu’il a besoin de Dieu et qui dépend entièrement de Lui pour son salut. Aux yeux de Dieu, la sainteté n’a rien à voir avec la perfection sans péché ou un semblant hypocrite de vertu. C’est la condition d’un pécheur sauvé par la grâce, un pécheur qui est l’image même de l’imperfection, qui n’a aucune justice propre, mais qui dépend entièrement de la grâce, de l’amour et de la miséricorde de Dieu, par la foi. Croyez-moi, ce sont les seuls saints qui existent – il n’y en a pas d’autres.

 

Publication originale: juillet 1986. Adapté et réédité le 19 mai 2016. Traduit de l’anglais par Bruno et Françoise Corticelli



[1] Psaume 51:3 NEG79

[2] Luc 11:4

[3] Luc 11:4 SEG21/SEM

[4] Cf. 2 Samuel 11

[5] Matthieu 18:21–22.

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