Histoire des marginaux de Dieu

avril 25, 2015

Par David Brandt Berg

Au cours de l’histoire, certains personnages sont devenus des marginaux pour de bonnes raisons, et d’autres pour de mauvaises raisons, certains dans la bonne direction et d’autres dans la mauvaise direction. Le premier marginal de l’histoire fut Lucifer, qui décida de suivre sa propre volonté au lieu de se soumettre à la volonté de Dieu. Il persuada les deux marginaux suivants, Adam et Eve, de faire comme lui – et depuis lors, il y a toujours eu des marginaux.

Caïn rompit sa relation avec Dieu et son frère, à cause du péché caché dans son cœur ; après quoi, il fit de son frère, Abel, un marginal pour Dieu, le premier martyr pour la foi, en le tuant par jalousie – une illustration de l’opposition entre les œuvres et la grâce.

Enoch s’exclama : « Arrêtez le monde; je veux en sortir! », et il marcha si loin avec Dieu qu’il ne revint jamais.

Noé aussi s’exclama : « Arrêtez le monde, je veux en sortir! » « Averti par Dieu des événements que l’on ne voyait pas encore, et rempli d’une crainte respectueuse, il a construit une arche pour sauver sa famille. En agissant ainsi, il a condamné le monde, et Dieu lui a accordé d’être déclaré juste en raison de sa foi », et il s’est mis en marge du monde !

Et par la foi, Abraham, quand il reçut l’appel de partir et de s’en aller vers un lieu dont il devait hériter plus tard, obéit ; il se mit en marge sans même savoir où il arriverait! Et par la foi, il arriva dans la terre promise, tel un marginal exilé dans un pays inconnu, campant dans des tentes, comme le firent après lui les enfants de Dieu, héritiers de la même promesse. C’est ainsi que de lui sortirent des descendants, aussi nombreux que les étoiles du ciel. Tous ceux-là se mirent en marge du monde par la foi, déclarant qu’ils étaient des pèlerins sur la terre, désirant un pays meilleur, c’est-à-dire un pays céleste : c’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, et qu’Il leur a préparé une cité, sortie tout droit du Ciel. « Car moi, Jean, je vis la cité sainte, Nouvelle Jérusalem, descendant d’auprès de Dieu », la Cité tombée tout droit du Ciel.

Joseph fut mis à l’écart par ses frères jaloux qui le précipitèrent dans une fosse ; il se retrouva en prison en Egypte, d’où il sortit pour servir le Pharaon, ce qui lui permit plus tard de sauver ses frères – eux-mêmes des marginaux sortis d’Israël pour échapper à la famine.

Plus tard, Moïse dut se mettre en marge et sortir d’Egypte, avant de passer quarante ans dans le désert pour pouvoir aider six millions d’enfants d’Israël à faire de même. Et quand ils partirent, l’Egypte s’effondra. Pour ce faire, Moïse « choisit de souffrir avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir temporairement des plaisirs du péché; estimant que subir l'humiliation que le Christ devait connaître constituait une richesse bien supérieure aux trésors de l'Egypte ; il avait, en effet, les yeux fixés sur la récompense à venir », lorsqu’il quitterait cette vie pour entrer dans la joie du Ciel.

Josué, un marginal lui aussi, sortit du désert pour entrer dans la Terre Promise. Gédéon, un autre marginal, rejeta le système idolâtre de ses ancêtres pour devenir un iconoclaste, un destructeur d’idoles. Samson, sortit des bras de Délila pour renverser le temple de Dagôn. Ruth se mis en marge de Moab et de son idolâtrie, et devint l’ancêtre maternelle de Jésus. Samuel, se mit en marge de sa famille pour aller vivre dans le temple et devenir le prophète de Dieu. David, quitta son troupeau de moutons pour « sortir » Goliath en lui envoyant une pierre dans la tête, ce qui eut pour effet de mettre l’armée des Philistins en déroute. Puis il quitta le domicile paternel pour faire son entrée dans le palais de Saul, où il finit par s’asseoir sur le trône. Pendant un certain temps, il devint lui-même un marginal et dut s’enfuir pour trouver refuge dans une grotte, à l’étranger, afin de sauver sa peau, et de pouvoir retourner plus tard en Israël, cette fois-ci, en tant que roi.

Elie avait tout d’un marginal, barbu et habillé de peaux de bêtes ; il dut se mettre en marge et sortir du désert afin que Dieu puisse faire tomber du ciel la foudre sur les prophètes de Baal et les faire tomber raide morts. Elisée, un autre marginal, abandonna sa ferme pour saisir le manteau d’Elie tombant du ciel. Naman, lui, dut sortir de Syrie pour entrer dans les eaux du Jordan et recevoir sa guérison. Daniel, un autre marginal, exilé de son pays natal, fit son entrée dans la fosse aux lions d’un pays étranger, et devint l’un des plus grands héros de Dieu – parce qu’il refusa de renoncer à adorer Dieu. En conséquence, Dieu fit tomber du Ciel un tas de révélations pour lui montrer le futur.

Ezéchiel dut se mettre en marge de ses compatriotes Israélites captifs, et faire cuire sa nourriture sur des bouses de vache avant que Dieu ne lui donne un véhicule pour faire un petit tour dans le futur.

Jérémie dut se mettre en marge de sa famille, de son église et de son pays, avant d’être emprisonné et jeté dans une fosse où il se retrouva avec de la boue jusqu’au cou, pour que Dieu puisse finalement l’en sortir sain et sauf.

Ezra et Néhémie durent se mettre en marge et quitter le service du roi, dans un pays étranger, pour pouvoir faire rentrer les Juifs en Israël, et reconstruire Jérusalem et son Temple. Néhémie refusa ensuite de quitter son poste et d’arrêter son travail sur le mur au service de Dieu, pour descendre et perdre son temps avec ceux qui voulaient sa tête.

Le pauvre Job dut perdre tout ce qu’il possédait, y compris abandonner l’idée qu’il avait d’être juste, afin de prouver sa foi et de reconnaître que Dieu seul est juste.

Jésus était fut le plus grand marginal de tous les temps ! Le marginal ultime ! Il dut sortir du Ciel pour sortir de Marie, pour se mettre en marge du système et sortir de cette vie, afin de nous faire tous sortir de l’enfer! Ses disciples étaient tous des marginaux d’un genre ou d’un autre. Son apôtre Paul se mit en marge du monde, et même de la compagnie de ses coreligionnaires, pour devenir le plus grand révolutionnaire de l’Eglise marginale de son temps, allant jusqu’à réprouver Pierre pour ne pas avoir pris ses distances avec le marchandage de la « concision » – les fondamentalistes de l’époque.

Tous les premiers chrétiens se mirent en marge du système religieux de leur époque, la synagogue juive ; et plus tard, les martyrs furent des marginaux, en marge de la Rome païenne et par la suite de l’église renégate.

Et que dirais-je d’autre, car le temps me manquerait pour parler de Martin Luther, qui fut mis au ban de l’Eglise catholique romaine pour avoir rejeté sa religion d’œuvres et prôné le salut par la grâce, au moyen de la foi. Et les paysans qui le suivaient se mirent en marge avec une telle violence que le système leur fit la guerre pendant des années! Chaque réformateur a dû se mettre en marge et sortir du système dominant, pour renoncer à tout et suivre le Seigneur.

Henri VIII alla jusqu’à mettre tout son pays en marge du système papal, donnant ainsi leur liberté aux protestants d’Angleterre. A son tour, John Wesley quitta l'Eglise anglicane pour fonder les méthodistes ; le général Booth se mis en marge des méthodistes pour fonder l’Armée du Salut. Puis les puritains, les « Pères pélerins » et les huguenots s’exilèrent d’Europe pour fonder une terre de liberté religieuse, composée uniquement de marginaux, et qui deviendrait par la suite les États-Unis.

Les treize colonies originaires furent obligées de se mettre en marge de l’Empire britannique et de se battre au cours de la Guerre d’indépendance américaine pour conserver cette liberté. Les pionniers du grand ouest sortirent de leur vie confortable, dans l’Est du pays, pour développer les terres du Far West.

Pourquoi donc reprocher à qui que ce soit de vouloir devenir un marginal et d’essayer de changer le monde, pour établir un ordre nouveau où règneraient l’amour, la vérité, la paix et la liberté. Toute l’histoire de l’humanité porte l’empreinte des marginaux : tous ces non conformistes, ces originaux, ces individualistes, ces iconoclastes et autres marginaux qui ont façonné l’histoire

« C'est pourquoi, nous aussi, ayant une si grande nuée de témoins qui nous entoure, rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si aisément, (mettons-nous en marge) courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant Lui, a enduré la croix (s’est mis en marge), ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu. Car considérez Celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre Lui-même, afin que vous ne soyez pas las, étant découragés dans vos âmes. Vous n'avez pas encore résisté (ne vous êtes pas encore mis en marge) jusqu'à la mort dans votre lutte contre le péché. » Sortons donc (mettons-nous en marge) pour aller avec Lui à l'extérieur du camp, en supportant d'être humiliés, comme Lui. Mettons-nous en marge comme Jésus !

« Je vous invite donc, frères, à cause de cette immense bonté de Dieu, à Lui offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et qui plaise à Dieu, afin de bien Le servir. Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais (mettez-vous en marge et) laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui Lui plaît, ce qui est parfait ». « Car à moins de renaître d'en haut (se mettre en marge), personne ne peut voir le royaume de Dieu. » « Suivez-moi (mettez-vous en marge) et Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes.Ils abandonnèrent aussitôt leurs filets (laissèrent tout tomber) et Le suivirent. »

L’Eglise de Dieu, ceux qu’Il a « appelés », est composée de marginaux ! Alléluia! Et vous, êtes-vous un marginal ?

Première publication: janvier 1971. Adapté et réédité sur Anchor le 9 février 2015. Traduit de l’original anglais « The history of God’s dropouts » par Hugues de Gaalon et Bruno Corticelli