Il faut d’abord se jeter à l’eau

janvier 27, 2014

Compilation

Je le regarde s’élancer au-dessus de l’eau en se balançant d’un anneau à l’autre pour traverser la largeur de la piscine. On dirait qu’il a fait ça toute sa vie, et que ça ne lui demande aucun effort de voler au-dessus de l’eau comme un gymnaste. « Moi aussi, je vais essayer » annoncé-je à mon mari, en me hissant hors de l’eau. « Je vais m’essayer aux anneaux ».

« Tu es sérieuse? Tu sais, c’est beaucoup plus dur que ça en a l’air », répond Brad.

« Ouais, peut-être, mais je vais quand même essayer », répliqué-je, en me dirigeant vers le bord la piscine.

Peu importe que mes bras ne soient pas plus gros que des baguettes de tambour. Peu importe que j’arrive à peine à faire six pompes de suite. Je serai la championne des anneaux. Je vais survoler la piscine en me balançant d’un anneau à l’autre, comme Jane, la compagne de Tarzan.

J’attends mon tour, en grelottant derrière six hommes aux biceps impressionnants. Le fait que je sois la seule femme dans la file me laisse un peu perplexe. L’homme que j’avais regardé plus tôt semble planer au-dessus de l’eau chaque fois que c’est son tour ; il attrape et relâche les anneaux en suivant un rythme gracieux. Je l’observe attentivement pour essayer d’étudier sa technique et son rythme.

Finalement, mon tour arrive : je m’essuie les mains sur les cuisses et j’attrape le premier anneau de la main droite. Puis, je recule d’un grand pas et je saute du bord en béton de la piscine.

Je ne parviens même pas au deuxième anneau. Je me balance en avant, ma main gauche attrape le vide, je rate le deuxième anneau et je reviens en arrière. J’oublie de lâcher l’anneau à temps. Je heurte la paroi en béton et je tombe dans la piscine comme un poisson mort dans une eau glacée.

Je ressors la tête de l’eau en crachant et en postillonnant, et j’aperçois une foule de gens qui me regardent depuis le bord de la piscine, en me demandant : « Ça va? » J’entends un gars s’exclamer : « Oh la vache! »

Mon fils Noah parle encore de « la fois où maman s’est cognée contre le mur de la piscine et est tombée dans l’eau, et tout le monde la regardait. » J’en frissonne rien que de penser de quoi je devais avoir l’air, me débattant comme un pantin désarticulé dans mon maillot de bain, quand j’ai heurté la paroi comme un quartier de bœuf se balançant au bout de son crochet.

Pourtant, je ne regrette pas d’avoir essayé les anneaux de Tarzan. Même si mon ego en a pris un coup, je suis contente d’avoir relevé le défi.

J’ai fait de nombreux sauts dans ma vie, surtout ces dernières années. J’ai sauté pour déménager au Nebraska (bon d’accord, il serait plus exact de dire « traînée contre mon gré »). J’ai sauté dans la foi. J’ai sauté dans l’écriture. Tout récemment, j’ai sauté pour parler en public. À un certain moment, au milieu de tous ces sauts, j’ai percuté un mur – un mur de déception, de doutes, d’échecs, de frustrations et de craintes.

Ça fait peur de sauter. Mais je crois aussi qu’en dépit du risque et de la peur, c’est nécessaire. Car si vous refusez toujours de sauter, vous ne saurez jamais ce que vous avez manqué. Et ce que vous aurez manqué aurait pu faire une grosse différence dans votre vie.

En ce qui me concerne, sauter a fait la différence entre l’incroyance et la foi. La différence entre vivre passivement et vivre passionnément. La différence entre exister confortablement dans ma petite boîte, et vibrer dans les grands espaces libres.

Il est vrai que parfois, quand on saute, on se casse la figure; parfois, on percute un mur de plein fouet, et ça nous coupe le souffle. Mais parfois aussi, on prend son essor et on s’envole. Sur le moment, on ne s’en rend peut-être pas compte, mais on s’élance vers quelque chose de nouveau, quelque chose de beau et de bien, qui nous marquera pour la vie.

Mais il faut commencer par se jeter à l’eau. – Michelle DeRusha[1]

*

Quand tu vois apparaître les traces de mes pas devant toi, ou à côté de toi, et que tu sens le léger souffle de mon Esprit te suggérer de les suivre, n’hésite pas à sauter le pas. En apparence, c’est peut-être un petit pas banal ou ordinaire, ou alors il se peut que cela nécessite un grand saut de foi de ta part, mais peu importe que ce soit un petit pas ou un grand bond, suis-Moi! C’est le premier pas vers de nouvelles choses ! Qui peut dire où ce premier pas te conduira et ce que tu trouveras au bout du chemin ? Continue à mettre un pied devant l’autre et à obéir, fais ce que J’attends de toi et va là où Je t’envoie, et ainsi tu parviendras à la destination de mon choix. Suis la piste que Je t’ai indiquée, et nous nous reverrons là-bas !  —Un message de Jésus reçu en prophétie

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Les impalas, ces antilopes africaines, sont des créatures extraordinaires qui, d’un seul bond, peuvent sauter à plus de 3 mètres de haut sur une distance de 10 mètres. Mais les impalas qui sont en captivité dans les zoos vivent dans des enclos entourés d’un simple mur d’un mètre de haut. Pourquoi ne s’échappent-ils pas ? Pour la simple raison que les impalas ne sautent pas s’ils ne peuvent pas voir où ils vont atterrir après leur bond. Est-il possible que nous ayons quelque chose de commun avec ces antilopes ? Nous sommes capables de faire de gigantesques pas de foi, mais nous refusons de sauter si nous ne pouvons pas voir où nous atterrirons.

George Mueller disait de la foi: « La foi ne relève pas du domaine du possible. Dieu ne retire aucune gloire de ce qui est humainement possible. La foi commence là où les forces humaines sont impuissantes. »

D’après les termes mêmes de la Bible: « La foi est une façon de posséder ce qu’on espère, c’est un moyen d’être sûr des réalités qu’on ne voit pas. »[2]

La vraie foi ne peut pas voir où aura lieu l’atterrissage … elle saute parce qu’elle est sûre qu’elle va bien atterrir. Rappelez-vous que la foi dont parle la Bible commence là où nos forces humaines sont impuissantes!—George Whitten[3]

*

Le petit garçon devait avoir à peine quatre ans. J’observais la scène avec intérêt : son papa s’avança jusqu’à l’extrémité du plongeoir et commença à lui montrer comment plonger. Le gamin poussa des cris de bonheur lorsque son père plongea et fit un grand plouf ; mais quand son papa lui dit que c’était à son tour de plonger, il eut un mouvement de recul. « Ne t’inquiète pas fiston, je vais t’attraper », lui dit le papa.

Le papa dut insister un peu, mais finalement le petit garçon s’avança jusqu’à l’extrémité du plongeoir et resta là, au bord, en faisant de grands signes à son père, qui était en bas dans l’eau, de se rapprocher un peu plus. Je l’entendis s’écrier : « Non papa, rapproche-toi un peu plus de ce côté-ci ! … Mais non, pas par-là ! »

Ce petit jeu a duré un certain temps et j’ai cru que finalement, il allait plonger. Mais au dernier moment, il s’est « dégonflé », et est revenu au bord de la piscine. 

Son père se montra très patient mais néanmoins persistant, comme les pères savent quelquefois l’être ; il l’exhorta à ne pas baisser les bras et le persuada finalement à revenir sur le plongeoir. Le même scenario se répéta plusieurs fois jusqu’à ce que, finalement, le garçon décide de plonger dans les bras de son père, qui l’attendait dans l’eau. Il fallait voir comme il était fier de lui-même ! L’expression sur le visage de son père en disait long, mais même s’il l’avait voulu, il n’aurait pas pu se retenir de le féliciter. « Bravo ! Tu as réussi, mon grand garçon! Je suis très fier de toi ! »

Je souris en me disant qu’il m’arrive parfois de me comporter comme ce petit garçon. Des mois durant, je me suis préparée à larguer les amarres et à déménager dans un autre pays où m’attendaient un nouveau job, de nouvelles expériences et de nouveaux amis. Bien que j’aie reçu beaucoup d’encouragements de toutes parts, m’assurant que ce changement me sera bénéfique, je suis toujours encline à m’inquiéter et à me demander quelle tournure vont prendre les choses.

Dieu me dit: « Ne t’inquiète pas! Vas-y, plonge ! Je suis là, juste devant toi, et Je vais t’attraper ! Je ne te laisserai pas tomber ! »

Mais je discute : « Bon d’accord, je vais sauter, mais s'il te plaît, Seigneur, est-ce que Tu pourrais t’approcher un peu plus ? Est-ce que Tu pourrais te rapprocher par ici ou par-là, pour que je me sente un peu plus en sécurité ? » 

Dieu, qui est infiniment plus patient que ne pourrait l’être un père humain, continue de m’assurer que je peux Lui faire confiance. Et Il a entièrement raison, bien sûr. Il a toujours été là pour me rattraper, et personne ne se réjouit plus que Lui de mes petites victoires. Alors, une fois encore, Je vais me jeter à l’eau. – Lilia Potters 

*

C’est ce moment presque terrifiant où vous vous balancez sur la pointe des pieds, en haut d’un plongeoir, à une dizaine de mètres au-dessus de l’eau, et vous vous demandez si tout va bien se passer, si vous allez pénétrer correctement dans l’eau et si vous allez survivre au plongeon. Puis, vous vous penchez lentement et la gravité prend le dessus : vous tombez et vous pénétrez dans l’eau en faisant un grand plouf ! C’est ce moment magique où vous vous élevez sans effort dans les airs, sans savoir exactement ce qui va se passer au moment où vous toucherez la surface de l’eau. Mais à votre grand soulagement, vous vous êtes jeté à l’eau, et vous vous retrouvez sous l’eau, en train de glisser et de remonter à la surface; vous jaillissez à l’air libre, au soleil, avec une immense satisfaction et la sensation d’avoir accompli un exploit, en vous disant que ce n’était pas aussi difficile que vous l’aviez pensé ! Vous avez réussi ! Il vous a fallu de la foi et vous avez dû faire preuve de savoir-faire, d’audace et de courage, mais vous avez la satisfaction enivrante d’avoir repoussé vos limites et d’avoir accompli quelque chose d’important. Vous y êtes arrivé, vous vous en êtes sorti sain et sauf, en un seul morceau, indemne, prêt à recommencer !

Mais à cet instant précis où vous êtes au bord du vide, à cette seconde précise où vous vous élancez dans le vide en élevant les bras au-dessus de la tête, comme pour vous protéger de l’impact imminent avec l’eau, juste avant de pénétrer dans l’eau, vous avez le souffle coupé et votre cœur arrête de battre ! C’est une sensation enivrante de liberté, mais aussi d’un terrible péril, la sensation d’une libération totale des lois de la pesanteur, doublée d’un sentiment terrifiant que cela va bientôt se terminer par un terrible impact, auquel vous n’êtes pas sûr de survivre en un seul morceau!

Cela demande pas mal de foi, de courage et de savoir-faire technique, et surtout un abandon total à l’espace, entre le plongeoir et l’eau ! Vous ne savez pas comment vous allez toucher la surface de l’eau, mais vous priez que ça se passe bien, en espérant que la foule vous fera une ovation ! C’est le grand frisson, une sensation inoubliable – et seuls ceux qui ont connu cela savent de quoi je parle. Il n’y a rien de comparable – je veux parler de cette témérité, cette insouciance qui veut ignorer les conséquences probables, cet abandon total à la cause, advienne que pourra – parce que vous êtes convaincu que vous devez le faire et parce que cela vous donne le frisson, même si vous y laissez la vie ! Nous avons plongé en eaux profondes et nous faisons confiance à Dieu, nous savons qu’Il nous mènera à bon port, parce que nous sommes convaincus que c’est Sa volonté!—David Brandt Berg[4] 

Publié sur le site Anchor le 7 janvier 2014. Traduit de l’original anglais « It begins with the leap » par Bruno et Françoise Corticelli

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[1] http://michellederusha.com/2013/05/it-begins-with-the-leap.

[2] Hébreux 11:1.

[3] http://www.worthydevotions.com/christian-devotional/take-a-leap-of-faith.

[4] Première publication: avril 1971.

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