Ne jugez pas

novembre 26, 2013

Par Peter Amsterdam

Jésus disait: « Ne vous posez pas en juges d’autrui, pour ne pas être mis vous–mêmes en jugement. »[1] Lorsqu’Il nous demandait de ne pas porter de jugement, il est clair qu’Il désapprouvait l’attitude qui consiste à critiquer et à juger sévèrement les autres. Il dénonçait aussi cet esprit moralisateur et hypocrite qui s’empare de nous lorsque nous critiquons les autres.

David a plus d’une fois dénoncé cet esprit critique et pharisaïque qu’il considérait comme l’un des pires péchés pour les chrétiens:

Une attitude arrogante, qui se plaît à critiquer et stigmatiser les autres, est la marque d’un esprit pharisaïque ! Mais lorsqu’on sait qu’on est loin d’être un modèle de vertu, on ne regarde pas les gens de haut et on ne les critique pas à cause de leurs fautes. Mais quand on croit qu’on est parfait, on se croit autorisé à les critiquer.

S’il y a bien une chose que je dois reconnaître à ma mère, c’est qu’elle essayait toujours de dire du bien des gens. Elle était de ceux pour qui l’amour pardonne un grand nombre de péchés.[2] ... Alors de grâce, essayez d’avoir un peu de compassion pour les autres et de vous mettre à leur place ; essayez d’imaginer comment vous vous sentiriez si les rôles étaient inversés. Et rappelez-vous que « l’amour efface beaucoup de péchés! »[3] …

Les ivrognes, les prostituées, les publicains et les pécheurs ne cherchaient pas la compagnie des chefs religieux sévères, moralisateurs, ces prélats dénués de compassion et de miséricorde, qui leur commandaient d’être parfaits et brandissaient la menace de l’enfer, pour leur imposer des charges religieuses qu’eux-mêmes étaient incapables de porter.[4] Les pécheurs recherchaient Jésus pour son amour et sa miséricorde, pour son pardon et sa patience ! Et Il les traitait avec beaucoup de tendresse, de mansuétude et de douceur ; Il les aimait et leur rendait espoir et courage ! Et vous, que faites-vous ?

Donc, nous avons tous besoin de beaucoup plus d’amour ! Et de beaucoup moins d’orgueil! L’amour est humble! En fait, l’amour est synonyme d’humilité! Et l’humilité est aux antipodes de l’orgueil et d’un esprit critique et pharisaïque !  …

Je T’en prie, Seigneur, donne-nous de l’amour ! « Avant tout, aimez–vous [les uns les autres] de tout votre cœur. »[5] Évitons de juger sévèrement les gens par orgueil ; ne soyons pas comme les scribes et les pharisiens qui disaient: « Je Te remercie, ô Dieu, de ne pas être comme cet homme », comme ce publicain, cet horrible pécheur. Si nous sommes orgueilleux et fiers de ne pas être comme les pécheurs, alors nous sommes bien pires qu’eux! Nous sommes des pharisiens moralisateurs et hypocrites ! Aide-nous à comprendre, Seigneur, que sans ta grâce, nous ne serions pas où nous sommes ! Si nous n’avions pas fait l’expérience de ton amour, de ta grâce et de ta miséricorde, nous serions bien pires que ces gens que nous sommes tentés de mépriser !

Tu nous as dit: « Je désire que vous fassiez preuve d’amour envers les autres plutôt que vous M’offriez des sacrifices. » Et pour apprendre ce que cela signifie, nous devons passer du temps dans ton intimité. Donne-nous une grande dose d’amour, beaucoup de patience et d’humilité. Apprends-nous à traiter les autres comme Tu nous as traités, Seigneur. Aide-nous à pardonner aux hommes leurs péchés comme Tu nous as pardonné, et à faire preuve de miséricorde comme Tu as usé de miséricorde envers nous.[6]David Brandt Berg

 

Jésus a maintes fois condamné l’attitude méprisante et moralisatrice des scribes et des pharisiens, qui étaient les dirigeants religieux de son époque. C’est le seul groupe de personnes que Jésus n’a eu de cesse de dénoncer dans les Évangiles. Il leur reprochait d’imposer de lourds fardeaux au peuple, et d’empêcher les gens de trouver le chemin du ciel.[7]

Jésus était furieux de voir la façon dont ils avaient commercialisé la foi en autorisant les marchands et les changeurs d’argent à s’installer dans le temple. La seule fois où Il s’est mis dans une colère spectaculaire, c’est lorsqu’Il a chassé les changeurs d’argent du temple, en les accusant d’avoir transformé la maison de son Père en une maison de commerce.[8] Il déclara même que le collecteur d’impôts qui reconnaissait être un pécheur était plus juste que le pharisien.[9] Quand on sait que les collecteurs d’impôts étaient considérés comme des racketteurs et des traîtres par leurs compatriotes, il est clair que les pharisiens hypocrites n’étaient pas en odeur de sainteté auprès de Jésus.

De nos jours, de nombreux chrétiens conservateurs portent des jugements sur les autres qui sont très souvent sévères et ne tiennent pas compte du fait que Dieu aime tous les hommes, même ceux qui Le rejettent ou qui n’ont pas compris son message. Mais nous pensons qu’Il « ne veut pas qu’un seul périsse », et qu’Il cherche à les faire entrer dans une relation d’amour et d’intimité avec Lui.[10]

Même si nous prônons l’amour et la tolérance envers les gens, et que nous respectons le fait qu’ils ont été créés par Dieu et ont le droit d’être traités avec dignité, cela ne signifie pas pour autant que nous approuvons leurs actes et leur comportement, ou que nous partageons leurs convictions. Par exemple, en tant que chrétiens, nous croyons que les guerres sont mauvaises et contraires à la loi de Dieu. Nous croyons que les gouvernements ne devraient pas appauvrir leurs peuples et négliger leurs citoyens vulnérables. Nous sommes contre le trafic de drogues, qui détruit de nombreuses vies. Et cependant, dans nos relations avec des personnes qui pratiquent ces actes moralement inacceptables ou qui ne les considèrent pas comme tels, nous sommes quand même tenus de les traiter avec respect, en tant qu’êtres humains créés à l’image de Dieu, et de leur apporter la vérité, le salut, l’espoir et l’amour de Dieu.

Il va de soi qu’à certains moments, nous sentons qu’il est de notre devoir de réfuter le mensonge ou de dénoncer le mal. Toutefois, nous ne devons pas perdre de vue qu’en tant que chrétiens, nous avons d’abord et avant tout la responsabilité de montrer l’amour de Jésus et de pardonner aux autres. Par ses paroles et son exemple, Jésus nous a toujours enseigné que le pardon et la miséricorde devaient faire partie de l’équation lorsque nous jugeons les gens et les situations. Il nous a Lui-même montré l’exemple, dans le cas de la femme adultère qui encourait la lapidation à cause de son péché, ou lorsqu’Il guérissait les gens le jour du Sabbat, ce qui allait à l’encontre de la façon dont la société de son époque appliquait les Dix Commandements.[11] Il montrait aux religieux de son temps que le jugement et la justice étaient inséparables de l’amour et de la miséricorde.

Cela dit, nous n’approuvons pas et nous ne cautionnons pas le mal ; et dans certaines circonstances, le Seigneur peut nous amener à dénoncer certains méfaits et certaines injustices. Mais il convient de faire la distinction entre dire la vérité avec amour et s’autoriser à juger les gens dans un esprit moralisateur.

L’intolérance, les attitudes méprisantes et critiques, les préjugés raciaux ou l’animosité envers les personnes de races ou de convictions religieuses différentes, ou envers ceux dont la couleur de peau ou l’orientation sexuelle est différente, sont des comportements inadmissibles ; de même que le sentiment de supériorité ou le besoin de critiquer et de condamner les autres ; tout cela est incompatible avec les enseignements et l’exemple que nous Jésus a laissés. Nos convictions et notre mission sont ancrées dans la loi d’amour de Dieu. Nous avons pour vocation d’aimer les autres, et par conséquent, le jugement et les préjugés ne devraient pas avoir de place dans notre cœur et notre foi.

Le fait de porter des jugements sévères sur les autres est une des principales manifestations du pharisaïsme. Nous ne sommes peut-être pas d’accord avec les convictions ou les actes des gens ; nous sommes peut-être d’avis que le comportement de certaines personnes est mauvais ou contraire à la loi de Dieu, mais nous sommes quand même tenus de les aimer, sans que cela nous oblige à taire nos convictions intimes et notre foi. Nous sommes appelés à représenter fidèlement l’amour de Jésus dans nos relations avec autrui, et de considérer la façon dont Il réagirait s’Il était à notre place.

Puissions-nous être renommés pour notre amour. Évitons de porter des jugements hâtifs sur les gens. L’amour de Dieu est la plus grande force de l’univers, et Il est capable de transformer les situations et les circonstances les plus difficiles en un témoignage de son amour. 

[Alors qu’Il était en train d’enseigner dans le temple], tout à coup, les spécialistes de la Loi et les pharisiens traînèrent devant lui une femme qui avait été prise en flagrant délit d’adultère. Ils la firent avancer dans la foule et la placèrent, bien en vue, devant Jésus. « Maître, lui dirent–ils, cette femme a commis un adultère ; elle a été prise sur le fait. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider les femmes de ce genre. Toi, quel est ton jugement sur ce cas ? »

… [Comme] ils insistaient, répétant leur question, Il se releva et leur dit : «  Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! » Puis Il se baissa de nouveau et se remit à écrire sur le sol.

Après avoir entendu ces paroles, ils s’esquivèrent l’un après l’autre, à commencer par les plus âgés, laissant finalement Jésus seul avec la femme, qui était restée au milieu de la cour du Temple. Alors Jésus leva la tête et lui dit : «  Eh bien, où sont donc passés tes accusateurs ? Personne ne t’a condamnée ? »

«  Personne, Seigneur, Lui répondit–elle. Alors Jésus reprit : – Je ne te condamne pas non plus. Va, mais désormais, ne pèche plus. » – Jean 8:3–11 NLT

Première publication, août 2010. Extraits et réédition sur le site Anchor, le 18 novembre 2013.
Traduit de l’original anglais “Judge Not” par Bruno et Françoise Corticelli.

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[1] Matthieu 7:1.

[2] 1 Pierre 4:8.

[3] 1 Pierre 4:8.

[4] Matthieu 23:4.

[5] 1 Pierre 4:8.

[6] Première publication, mars 1986.

[7] Cf. Matthieu 23, Luc 11:37–54.

[8] Jean 2:13–17.

[9] Luc 18:9–14.

[10] Matthieu 18:14; 2 Pierre 3:9.

[11] Jean 8:3–11; Matthieu 12:10–14.

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