Dieu considère chaque personne individuellement

octobre 28, 2013

Par Peter Amsterdam

Est-ce qu’une vision chrétienne du monde nous autorise à porter des jugements généraux d’ordre moral sur des groupes de personnes ? Avons-nous le droit de généraliser, en disant que certains groupes de personnes, ou certaines nations, sont mauvais et corrompus ou impies, et d’englober dans notre jugement toute une nation ou une culture particulière ?

Dans le cas d’événements cataclysmiques, comme par exemple une catastrophe naturelle, est-il possible de porter un  jugement général, qui s’appliquerait à chaque victime individuelle de cette catastrophe dans ces pays ?

Et quelle réponse peut-on donner à ces questions vieilles comme le monde : pourquoi la souffrance ? Pourquoi Dieu permet-Il le malheur, la douleur et la misère dans ce bas monde ? Doit-on répondre à ces questions sous l’angle du jugement ?

Jésus a très rarement prononcé des jugements sévères contre les gens, ce n’était pas un trait caractéristique de son message. Jésus prônait et offrait l’amour et la clémence, et Il disait aux gens religieux qu’ils avaient perdu ces vertus cardinales dans leur attachement à la loi.[1] Il disait aux gens d’aimer leurs ennemis, de bénir ceux qui les maudissent et de faire du bien à ceux qui les haïssent.[2] Il déclarait : « Ne jugez pas les autres, et Dieu ne vous jugera pas. »[3] Il enseignait « qu’Il n’était pas venu pour faire mourir les hommes, mais pour les sauver. »[4]

Examinons des exemples d’incidents où Jésus fut interpelé ou se retrouva confronté à des situations où on Lui demandait de porter un jugement sur les gens, et voyons comment Il réagit.

À cette époque, survinrent quelques personnes qui informèrent Jésus que Pilate avait fait tuer des Galiléens pendant qu’ils offraient leurs sacrifices. Jésus leur dit: « Pensez–vous que ces Galiléens ont subi un sort si cruel parce qu’ils étaient de plus grands pécheurs que tous leurs compatriotes ? Non, Je vous le dis ; mais vous, si vous ne changez pas, vous périrez tous, vous aussi. Rappelez–vous ces dix–huit personnes qui ont été tuées quand la tour de Siloé s’est effondrée sur elles. Croyez–vous qu’elles aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, Je vous le dis ; mais vous aussi, si vous ne changez pas, vous périrez tous. »[5]

Lorsque le temps approcha où Jésus devait être enlevé de ce monde, Il décida de manière résolue de se rendre à Jérusalem.  Il envoya devant Lui quelques messagers. En cours de route, ils entrèrent dans un village de la Samarie pour Lui préparer un logement. Mais les Samaritains Lui refusèrent l’hospitalité, parce qu’Il se rendait à Jérusalem. En voyant cela, ses disciples, Jacques et Jean, s’écrièrent : « Seigneur, veux–Tu que nous commandions à la foudre de tomber du ciel sur ces gens–là, pour les réduire en cendres ? Mais Jésus, se tournant vers eux, les reprit sévèrement : –Vous ne savez pas quel esprit vous inspire de telles pensées ! Le Fils de l’homme n’est pas venu pour faire mourir les hommes, mais pour les sauver. »[6]

Jésus dit qu’Il n’était pas venu pour condamner le monde mais pour le sauver.[7] Dieu seul est habilité à porter un jugement sur les nations, et Dieu seul sait pourquoi certaines choses arrivent aux habitants d’un pays donné, plutôt qu’à ceux d’un autre. Paul dit : « Nul ne peut sonder les jugements de Dieu. Nul ne peut découvrir ses plans. Car, qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ? »[8]

Ce n’est pas à nous, en tant que chrétiens, d’évaluer la responsabilité ou le degré de péché d’un peuple, et de déterminer si les souffrances de ce peuple sont la conséquence de tel ou tel péché. Nous ne sommes pas habilités à porter des jugements péremptoires sur les gens, étant donné que chaque personne est responsable individuellement devant Dieu. Dieu prend les gens comme ils sont, et Il travaille dans leur cœur en conséquence. Chacun devra rendre compte de ses actes devant Dieu, soit lors du jugement devant le Grand Trône Blanc, soit s’ils sont sauvés, devant le Tribunal du Christ.[9]

Ce que nous savons, c’est que Dieu est amour et qu’Il ne veut pas que qui que ce soit périsse. Il aime chaque homme, chaque femme et chaque enfant, peu importe qui ils sont et où ils vivent, ou ce que leurs ancêtres ont fait ou n’ont pas fait ; quelles que soit la couleur de leur peau et indépendamment de leurs croyances religieuses. Il les aime même s’ils se vautrent dans le péché ou qu’ils vivent dans les ténèbres spirituelles. C’est ce qui rend le christianisme si admirable – le fait que Dieu nous pousse à aimer tous les êtres humains et à partager son amour et sa vérité avec le plus de monde possible.

Dieu considère chaque personne individuellement. Chaque être humain est une personne unique, créée à son image, et Il l’aime comme si elle était la seule personne au monde. Chaque être humain est quelqu’un pour le salut duquel Jésus est mort. Il aime tous les êtres humains, même ceux qui ne Le connaissent pas ou qui ne L’ont pas reçu, y compris ceux qui L’ont rejeté.

Il ne tient pas chaque citoyen d’un pays responsable des maux et des turpitudes de cette nation. Un pays peut être responsable des guerres qu’il mène et de sa politique étrangère ou des mauvais traitements infligés aux minorités qui vivent sur son sol, mais pour autant, on ne peut pas imputer à chaque personne individuelle la responsabilité des décisions prises par son gouvernement, ses politiciens, ou les puissants groupes d’influence de son pays. En réalité,  beaucoup de gens ne sont pas d’accord avec la politique de leurs dirigeants, ils ne sont pas au courant des activités de leur gouvernement, ou bien ils n’ont pas les moyens de s’opposer à une politique qu’ils désapprouvent. Beaucoup de gens ont des points de vue individuels extrêmement différents.

Partout dans le monde, il y a des gens qui ont besoin de Jésus et de Son amour; des gens qui sont seuls, malheureux, perdus et en quête de réponses. S’il est vrai que beaucoup de gouvernements sont corrompus, incompétents, dépourvus de scrupules, et parfois même cruels, cela ne veut pas dire pour autant que les gens sont coupables de ces mêmes péchés collectivement. Ce ne serait pas juste d’imputer à chaque citoyen d’un pays les fautes de son gouvernement ou de ses dirigeants.

Peu importe qui sont les gens avec lesquels nous entrons en contact, qu’ils soient ou non intéressés par Jésus, tout le monde a le droit d’être touché par l’amour de Jésus. Pas seulement parce que ce sont des hommes et des femmes qui font partie du monde que Dieu a tant aimé qu’Il a donné son Fils unique afin qu’Il meure pour eux – mais aussi parce que nous, les chrétiens, sommes des ambassadeurs du royaume de Dieu, et qu’en tant que disciples de Jésus, nous sommes censés être connus pour notre amour.

Nous avons pour vocation d’apporter la Bonne Nouvelle du salut et de l’amour de Dieu au plus grand nombre, et bien entendu, d’être un exemple vivant de cet amour et de le donner aux autres.

L’amour conquiert tout, et pour en gagner quelques-uns, vous devez être aimables et prêts à être tout pour tous, afin d’en conduire au moins quelques–uns au salut, par tous les moyens.[10] L’amour aime même ce qui est disgracieux et il efface beaucoup de péchés ![11]

Permettez-moi d’insister sur le fait [que] ce qui avant tout est requis … de qui que ce soit dans la révolution [pour Jésus], c’est la même passion dévorante qui motivait l’apôtre Paul et tous les autres apôtres, les martyrs et tous les hommes et  les femmes de Dieu – en fait, cette irrésistible compassion qui devrait animer chaque enfant de Dieu dans tout ce qu’il fait, dans tout ce qu’il dit, partout où il va, envers tout le monde, et que ce grand apôtre fanatique a résumé dans ces mots célèbres qui expriment le cri du cœur de chaque vrai chrétien, dans chacune de ses bonnes actions, et pour lesquels il serait prêt à donner sa vie : « L’amour du Christ nous étreint! »[12]David Brandt Berg[13]

Première publication: août 2010. Extraits et réédition pour Anchor, le 21 octobre 2013.

Traduit de l’original anglais « God sees the individual » par Bruno et Françoise Corticelli.

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[1]Matthieu 23:23.

[2]Matthieu 5:44.

[3]Matthieu 7:1 PDV.

[4]Luc 9:55 SEM.

[5]Luc 13:1–5 SEM.

[6]Luc 9:51–56 SEM.

[7]Jean 12:47.

[8]Romains 11:33–34 SEM.

[9]Apocalypse 20:11; 2 Corinthiens 5:10.

[10]1 Corinthiens 9:22.

[11] 1 Pierre 4:8

[12]2 Corinthiens 5:14 DRB.

[13]Première publication : janvier 1972.

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