septembre 10, 2013
Ce n’est pas évident d’être un disciple. Ça ne l’a jamais été. Jésus nous a clairement avertis dès le début, lorsqu’Il disait: « Si quelqu’un vient à Moi et n’est pas prêt à renoncer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être Mon disciple. Ainsi, parmi vous, si quelqu’un ne laisse pas tout ce qu’il possède, cette personne ne peut pas être Mon disciple. S’adressant à Ses disciples, Jésus dit : – Si quelqu’un veut marcher à Ma suite, qu’il renonce à lui–même, qu’il se charge de sa croix et qu’il Me suive. Car celui qui est préoccupé de sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de Moi, la retrouvera. Si vous vous attachez à la Parole que Je vous ai annoncée, vous êtes vraiment Mes disciples. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes Mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. »[1]
Rien de tout cela n’est facile, mais c’est la définition que Jésus a donnée du disciple.
D’une certaine manière, un disciple a les mêmes contraintes qu’un sportif professionnel. Par exemple, beaucoup de gens jouent au basketball. Certains font quelques paniers de temps en temps, d’autres jouent avec leurs copains ou participent à des matchs improvisés, d’autres encore jouent en ligue amateur, et quelques-uns, très peu en fait, sont des joueurs professionnels. Ce sont tous des joueurs de basket, mais ce ne sont pas tous des professionnels. Quelle est la différence ? Pour la grande majorité des gens qui jouent au basket, c’est un jeu et une occasion de faire de l’exercice physique pendant leur temps libre ou leurs loisirs. Par contre, l’athlète professionnel ne vit que pour son sport.
Pour être un pro, vous devez tout donner à votre sport. Vous passez vos journées à vous entraîner, à jouer, à vous exercer, ou à voyager pour aller jouer un match. Pendant l’intersaison, vous continuez à vous entraîner, à faire de la musculature, à courir, et vous faites tout pour rester en forme. Vous vous abstenez de fumer, de boire, ou de maltraiter votre corps, parce que cela affecte votre aptitude à jouer. Vous êtes souvent parti loin des gens que vous aimez parce que vous devez voyager pour participer à des rencontres. Vous jouez pour votre équipe. Vous portez une tenue de sport. Vous êtes tenu d’assister à des réceptions et à des cérémonies. On attende de vous que vous restiez en forme et que vous vous efforciez de parfaire vos dons de joueur, et dans le cas contraire, votre entraîneur vous tombe dessus et vous force à vous entraîner. Si vous n’arrêtez pas de causer des problèmes à l’équipe et si vos performances sont le plus souvent médiocres, vous vous retrouvez sur le banc de touche ou bien on vous échange contre un autre joueur d’une autre équipe. Si vous enfreignez les règles, vous êtes mis à l’amende, suspendu ou tout simplement viré.
Alors, qu’est-ce qui motive les athlètes professionnels ? Est-ce que c’est seulement la célébrité et l’argent ? Non, je crois qu’ils le font parce qu’ils aiment leur sport. Bien sûr, il y a d’autres avantages, comme la célébrité et l’argent, mais je crois que pour la plupart d’entre eux, ils jouent parce qu’ils aiment ça. Ils acceptent de se plier à une discipline quasi militaire, à un entrainement rigoureux, et de se priver de certaines choses que les autres peuvent faire, parce qu’ils aiment jouer.
Qu’est-ce qui peut motiver quelqu’un à devenir un disciple ? Pour quelle raison supportons-nous la discipline qui est requise d’un disciple ? Pourquoi acceptons-nous de faire les sacrifices qu’on attend des disciples ? Parce que nous aimons le Seigneur. Notre amour pour Lui nous incite à suivre le mode de vie d’un disciple, et ce n’est pas facile. Nous ne sommes pas des chrétiens occasionnels ; nous sommes des disciples pour la vie.
Pour beaucoup d’entre nous, le service chrétien est une profession. C’est ce que nous faisons. C’est notre raison de vivre. En tant que professionnels, nous avons la responsabilité de garder la forme, d’affûter notre savoir-faire, et nous devons nous soumettre à notre Coach divin, exactement comme un athlète professionnel.
Le fait est qu’il faut remplir de nombreuses conditions pour devenir un chrétien professionnel. On attend beaucoup de vous. C’est souvent difficile, il faut être prêt à faire des sacrifices, mais c’est ce qui est requis d’un disciple et ce n’est pas près de changer. Non seulement, cela faisait partie des fondements de la Famille depuis le début, mais Jésus Lui-même le dit on ne peut plus explicitement dans la Bible.
En tant que disciples, nous devons accepter le fait que certaines choses ne sont pas bonnes pour notre esprit. Nous aimons peut-être faire ces choses, nous avons peut-être même envie de passer à l’acte, mais parce que nous sommes des chrétiens et des disciples, et que nous mettons la Parole en pratique, nous devons nous abstenir de faire des choses qui sont nocives pour nous.[2]
Nul n’est parfait, nous avons tous des défauts et nous commettons tous des péchés. Chacun de nous a des envies qui ne sont pas bonnes pour nous, et qui ne nous sont d’aucune utilité dans notre service pour le Seigneur. À un moment ou à un autre, chacun de nous est confronté à un choix face à ces tentations. Si nous savons que ces choses ne sont pas édifiantes et qu’elles nous émoussent spirituellement, si elles nous affaiblissent physiquement, si elles n’ont pas une influence positive dans notre vie, si la Parole nous dit que ces choses ne sont pas bonnes pour nous, alors nous devons faire un choix. Est-ce que nous allons passer outre et céder à nos envies ou bien est-ce que nous allons résister à la tentation?
En tant que disciples, nous devrions nous engager à ne pas faire certaines choses qui sont nocives. Quand s’efforce de vivre selon le code du disciple que Jésus a tracé dans Sa Parole, cela implique qu’on ne peut pas toujours faire tout ce qu’on voudrait. Cela fait partie de l’engagement du disciple.
Ce n’est pas une mauvaise chose d’être intransigeant quand il s’agit de certaines vérités absolues, comme le salut, par exemple. Mais tout n’est pas une vérité absolue. Une partie du problème, c’est que c’est plus facile d’être rigide, de voir les choses en noir et blanc, sans aucune nuance intermédiaire de gris. Si vous choisissez de voir les choses en noir et blanc, c’est plus facile de porter un jugement, c’est plus facile de dire ce qui est bien et ce qui est mal. Le problème, c’est que, dans la vie, beaucoup de choses ne sont pas si simples. En général, chaque situation comporte beaucoup de zones grises, et il faut faire preuve de sagesse et ne pas hésiter à demander conseil pour juger les situations équitablement. Cela nécessite aussi plus de temps et d’efforts, parce qu’il faut prendre le temps d’évaluer la situation ou d’étudier la question, de prier, de prendre conseil et d’écouter le Seigneur. C’est essentiel, si on veut prendre des décisions intelligentes et raisonnables, ce qui n’est pas facile.
Je connais des personnes qui sont « accros » à certains sites internet et à certaines activités en ligne, et qui passent énormément de temps sur ces sites. Ils restent jusqu’aux petites heures du matin, à jouer à des jeux en ligne, à visiter des sites pornos, ou à surfer sans but précis, pendant des heures d’affilée. Ils font cela toutes les nuits même si le lendemain ils n’arrivent pas à fonctionner normalement, tellement ils sont fatigués. Et pourtant, ils recommencent la nuit suivante parce qu’ils ne peuvent pas se passer de leur dose d’internet.
Le problème, ce n’est pas l’internet en soi ; ce qui est une source de problèmes c’est le mauvais usage qu’on en fait. Ce qui est néfaste c’est la perte de temps, l’influence négative, l’accoutumance, les sites peu édifiants. C’est nuisible lorsque cela vous distrait de votre vocation de disciple et de votre mission, qui est de prendre soin des autres, et que cela entrave votre intimité avec le Seigneur, soit parce que cela prend une grande partie de votre temps, soit parce que cela vous remplit l’esprit de choses de ce monde. Certes, l’internet a son utilité et ça peut être divertissant, tout ce qu’on y trouve n’a pas une influence négative. Mais ça peut être malsain spirituellement si vous y passez trop de temps ou que vous visitez des sites qui n’ont pas une bonne influence sur vous.
Tout le monde fait des erreurs, tout le monde commet des péchés, tout le monde se trompe ou fait des choses stupides de temps à autre, parce que c’est dans la nature humaine. Nous n’essayons pas d’atteindre un état de perfection personnelle et nous ne devrions pas non plus attendre des autres qu’ils soient parfaits. Ce serait une exigence irréalisable, pour nous-mêmes comme pour les autres.
D’un autre côté, nous sommes un mouvement missionnaire, une religion. Nous sommes un groupe de disciples qui ont un travail à accomplir, et si nous voulons le faire comme il faut, nous devons veiller à rester en bonne santé spirituellement. Si vous voulez être entièrement libres de faire comme bon vous semble, quand vous en avez envie et aussi souvent que ça vous plaît, dans ce cas, vous n’êtes sans doute pas taillé pour être un disciple. Si votre but dans la vie c’est d’avoir une liberté totale, alors vous devez comprendre que les disciples doivent remplir certaines conditions et certains critères spirituels; le Seigneur s’attend à ce que nous soyons à la hauteur de notre appel en tant que chrétiens.
S’il fallait changer tout cela et supprimer les règles, cela reviendrait à se débarrasser de la Bible. Il faudrait qu’on se débarrasse de versets tels que : « N’aimez pas le monde ni rien de ce qui fait partie de ce monde » ou « Séparez–vous d’eux … N’ayez pas de contact avec ce qui est impur », ou encore « Si donc quelqu’un veut être l’ami du monde, il se fait l’ennemi de Dieu. »[3]
Dans le monde d’aujourd’hui où les libertés personnelles priment sur tout le reste, certains sont d’avis que la religion et la foi chrétiennes devraient laisser les gens faire plus ou moins tout ce qu’ils ont envie de faire, et qu’il ne devrait y avoir aucun interdit, et que même si quelque chose est mauvais pour eux spirituellement ou physiquement, ils devraient être capables de discerner ce qui leur convient ou pas, en vertu du principe « qu’il vous soit fait selon votre foi ! »[4]
D’après ce que j’ai lu dans la Bible, Dieu a l’air de penser que les gens ont besoin de lois et de règles de conduite. Il en a énoncé un certain nombre dans la Bible. Je crois qu’Il sait pertinemment que, sans règles et sans directives pour nous garder dans le droit chemin, nous aurions tôt fait de nous éloigner de Lui.
Jésus a vécu sur terre. C’était un homme qui a ressenti les mêmes émotions que nous.[5] Et c’est sans doute la raison pour laquelle Il a exigé de Ses disciples de toutes les époques de Le suivre de près, parce qu’Il sait à quel point nous pouvons être tentés et trompés par les choses de ce monde. Il disait à Ses disciples : « Vous êtes dans le monde mais vous n’appartenez pas au monde. » [6] De toute évidence, Il ne voulait pas que Ses disciples fassent partie du monde. « Je vous ai choisis du milieu du monde. »[7]
Notre conviction religieuse nous incite à « faire le bien et fuir ce qui est mal. »[8] Nous voulons prendre les choses qui sont bonnes et en user à bon escient, d’une manière responsable. Mais si nous faisons mauvais usage de certaines choses, elles ne sont plus bonnes, et elles peuvent même être mauvaises, voire nocives, pour nous ou pour les autres.
En tant que disciples, nous sommes appelés à minimiser les mauvaises influences dans notre vie, parce qu’elles sont malsaines pour nous spirituellement. En tant que disciples, nous sommes tenus de ne pas dépasser les limites que le Seigneur nous a fixées. Nous devrions avoir la conviction de faire ce que le Seigneur attend de nous. Certes, nul n’est parfait et il nous est tous arrivé de baisser notre garde. Mais si nous désobéissons sans cesse, si nous dépassons délibérément certaines bornes spirituelles, ou bien si une activité particulière a une emprise sur nous, au point que nous en sommes devenus dépendants et que nous refusons d’y mettre un terme, cela devient un problème qui nuit à notre vie spirituelle.
L’homme est né pécheur, et le péché – qui est le fait de mal agir – est une partie intégrante de la nature humaine. Tout le monde commet des péchés; tout le monde fait des erreurs, même les chrétiens, même les disciples. Ce qui est merveilleux, c’est que nous sommes pardonnés grâce au sang de Jésus. Quand nous faisons quelque chose de mal, quand nous commettons un péché, notre péché peut être effacé par le sacrifice de Jésus sur la croix. C’est ça qui est merveilleux ! Mais cela ne veut pas dire que nous ne devrions faire aucun effort pour ne pas pécher. Cela ne nous autorise pas à faire ce que nous voulons, quand on en a envie, que ce soit bien ou pas. Cela ne nous autorise pas à faire sciemment et délibérément des mauvais choix.[9]
En tant que croyants, nous avons des droits, des responsabilités et des règles. Cela fait partie de nos responsabilités de disciples.
Le Seigneur veut que nous puissions nous distraire et nous amuser. Il veut que nous prenions plaisir à la vie et que nous puissions relaxer, mais ce n’est pas notre vocation, ce n’est pas notre objectif dans la vie. Nous sommes des disciples. Nous sommes des chrétiens qui prenons notre engagement envers le Seigneur très au sérieux. Nous sommes déterminés à atteindre le monde entier avec Son message, à vivre Sa Parole, à être des exemples vivants de disciples chrétiens, et à L’aimer de tout notre cœur, de toute notre âme, de toutes nos forces et de tout notre esprit. C’est ça être un disciple.
Comme des milliers d’autres chrétiens dans le monde, je me suis engagé à être un disciple. C’est ce que je fais, c’est ce que je suis ; c’est ma raison de vivre, et ce sera ma vocation jusqu’à la mort. Si, demain, le Seigneur m’envoie dans un endroit où il n’y a pas de vidéos, pas d’internet, pas de musique, ni aucun des plaisirs de cette vie, ça ne m’empêchera pas de Le servir parce que je L’aime et parce que je me suis engagé à Le servir.
Le fait d’être un disciple exige un niveau d’esprit et de comportement proche de l’excellence. En tant que disciple, vous devez parfois continuer à avancer envers et contre tous, même si vous êtes tellement découragé que vous ne voyez pas comment vous allez tenir une minute de plus.
Ce n’est pas facile de suivre le mode de vie d’un disciple. C’est extrêmement gratifiant, mais par moments, c’est très difficile. Déjà, à l’époque de Jésus, quand la situation s’est corsée ou que le message est devenu difficile à avaler, beaucoup de Ses disciples L’ont abandonné et ont cessé de L’accompagner[10] Lorsque Jésus ont demandé à Ses 12 disciples s’ils voulaient Le quitter, eux aussi, Pierre a fait une réponse brève mais puissante qui explique parfaitement pourquoi nous sommes Ses disciples et pourquoi nous Le servons chaque jour : « Seigneur, vers qui irions–nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous avons mis toute notre confiance en Toi et nous savons que Tu es le Saint, envoyé de Dieu. »[11]
Et c’est ce que nous croyons: que Jésus est le Fils de Dieu et qu’Il nous a appelés à Le servir et à être Ses disciples à n’importe quel prix. C’est notre engagement, c’est notre vocation, c’est notre profession. Et nous sommes fiers de le faire parce que Jésus, qui est notre Roi, notre Sauveur, notre meilleur ami et notre époux, nous l’a demandé.
Première publication: avril 2002. Mise à jour et réédition pour le site Anchor, le 19 août 2013.
Traduit de l’original anglais « Discipleship is for Life » par Bruno et Françoise Corticelli
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[1] Luc 14:26,33; Matthieu 16:24–25; Jean 8:31, 13:35.
[2] Jacques 1:22.
[3] 1 Jean 2:15; 2 Corinthiens 6:17; Jacques 4:4.
[4] Matthieu 9:29.
[5] Hébreux 4:15.
[6] Jean 17:14–18.
[7] Jean 15:19.
[8] 1 Pierre 3:11.
[9] Romains 14:13–22.
[10] Jean 6:66.
[11] Jean 6:68–69.
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